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29 mars 2024

Pourquoi et comment ils ont tué Muammar Gaddhafi – Série A – numéro 15


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Pourquoi et comment ils ont tué Muammar Gaddhafi – Série A – numéro 15

    Quand les États-Unis et la CIA s’en mêlent

Quittant le domaine strictement médical, Axel Poniatowski, rapporteur de la Commission d’enquête sur les conditions de libération des infirmières et du médecin bulgares détenus en Libye, nous offre, en une seule phrase, une information essentielle :
« L’épidémie de sida a touché des centaines d’enfants de familles originaires de Benghazi, région qui politiquement manifeste depuis longtemps une opposition au régime et la nouvelle a suscité une vive émotion que les autorités ont choisi d’apaiser financièrement. »

Pour goûter tout le sel de cette phrase, il suffit d’ouvrir La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011) de Françoise Petitdemange à la page 242. Nous y voyons le titre :
« Attaque des forces de défense libyennes, à Benghazi, début janvier 1989. Menaces états-uniennes d’intimidation par mer et par air… »

Retenons cet élément qu’il ne faudra plus jamais perdre de vue : manifestement, les États-Unis intervenaient au moins dès ce temps-là sur la Libye en synergie avec les islamistes du cru, c’est-à-dire de Benghazi. Françoise Petitdemange écrit :
« Dès le début de janvier 1989, la ville de Benghazi est le théâtre d’affrontements à l’arme automatique : les membres d’un groupe islamiste attaquent les forces de police du peuple. »

Comme par hasard, c’est à Benghazi que se trouvait le seul hôpital libyen qui aura eu à souffrir d’une épidémie de sida touchant quelques centaines d’enfants en quelques semaines. Hasard plus qu’heureux évidemment pour… la CIA. (Pourvu que Montagnier n’ait pas trempé le petit doigt dans la couverture de la manoeuvre, d’où son délire subséquent).

Mais alors, les infirmières bulgares et surtout le médecin d’origine palestinienne (mais en réalité si peu palestinien de coeur et d’intelligence)… que venaient-ils faire en semblable province ?

    Axel Poniatowski, à qui personne dans la docte Commission d’enquête – qui émane tout de même de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, et qui, en conséquence, pourrait receler en son sein quelques individus au courant tout de même d’un minimum en ce qui concerne la situation libyenne – n’a soufflé mot de ce que Françoise Petitdemange a su si bien nous révéler, nous donne l’interprétation montagnièrement récurrente avec laquelle il tue depuis le début toute possibilité de comprendre quoi que ce soit à l’épidémie :
« Faire apparaître la déficience de la politique sanitaire et ses conséquences tragiques à propos d’une maladie encore taboue est à l’évidence considéré comme impossible par les autorités libyennes. L’affaire se radicalise et prend une dimension politique. »

Non, non, elle ne se radicalise pas : elle l’était dès longtemps, à la vie à la mort, entre les États-Unis et la Libye. Quant à sa dimension politique, il n’est pas nécessaire d’avoir passé toute sa vie à fatiguer ses sous-vêtements sur les bancs de l’Assemblée nationale pour savoir qu’il est très mauvais de vouloir se dresser, comme l’a fait Muammar Gaddhafi pendant quarante-deux années, contre l’impérialisme yankee.

Et voici qu’arrive ce titre du rapport d’Axel :
« 2. Les procès des soignants bulgares : une affaire politique »

…qui ne va, certes pas, nous parler de l’impérialisme.

Non, lui, ce qui l’intéresse, c’est l’héroïsme véritable des six inculpés de Benghazi :
« Ils sont revenus brisés moralement par une procédure judiciaire qui, de décisions de reports en procédures de recours leur fera subir par trois fois le prononcé de leur condamnation à mort en dépit des preuves scientifiquement irréfutables de leur innocence, dont une partie du corps médical libyen n’était cependant pas convaincu, pas plus que l’ensemble de l’opinion publique libyenne qui reste aujourd’hui encore persuadée de leur culpabilité. »

Il faut bien préciser qu’en termes strictement montagniers, il s’agit de preuves probables problablement irréfutables de leur probable innocence… Je le jure.

En attendant pire. Car le brave Montagnier n’a toujours pas fait son grand numéro devant nous.

Mais, on peut vous l’assurer, son audition promet.

Et avec tout ça, avec toute cette science occidentale qui leur fait face, et comme vient de le reconnaître le très léger Ponia :
« …une partie du corps médical libyen n’était cependant pas convaincu, pas plus que l’ensemble de l’opinion publique libyenne qui reste aujourd’hui encore persuadée de leur culpabilité. »

Incroyable ! Mais puisque Montagnier vous l’a dit, l’a juré !…

(référence permanente à propos de la Libye de Muammar Gaddhafi : http://www.francoisepetitdemange.sitew.fr)

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