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25 avril 2024

Benyamin Netanyahou, l’homme qui s’invite partout


« Extirper le sionisme de Palestine » (Al Faraby)

lundi 26 janvier 2015

Benyamin Netanyahou, l’homme qui s’invite partout

Entre les intérêts de l’État d’Israël et les siens, Benyamin Netanyahou semble avoir tranché. En campagne féroce pour les élections législatives anticipées du 17 mars prochain, le Premier ministre israélien n’a pas hésité à s’inviter, coup sur coup, en France et aux États-Unis, quitte à heurter ses hôtes qui ne souhaitaient pas sa venue. Sa première « infraction » a lieu à Paris, le 11 janvier 2015. Au lendemain des attentats de Paris, l’Élysée fait savoir à Tel-Aviv qu’il serait préférable que Benyamin Netanyahou ne participe pas à la marche de solidarité du 11 janvier en hommage aux victimes.
Paris craint en effet que la venue du Premier ministre israélien, pourtant légitime au regard de la confession juive de quatre des victimes, ne vienne exacerber les tensions entre musulmans et juifs français. François Hollande n’a pas oublié non plus que le 31 octobre 2012, sept mois après la tuerie de l’école juive d’Ozar-Hatorah, Benyamin Netanyahou avait invité lors d’une conférence de presse à l’Élysée les juifs français à venir s’installer en Israël, infligeant un sévère camouflet au président français.
Cette fois, la présidence française décide donc d' »éconduire » selon les usages diplomatiques le Premier ministre israélien. S’exécutant tout d’abord, Benyamin Netanyahou fait pourtant brusquement volte-face le soir du 10 janvier en s’invitant tout seul à la grand-messe. Il a en effet appris la veille la venue sur place de deux de ses ministres Avigdor Lieberman (Affaires étrangères) et Naftali Bennett (Économie), à la tête chacun d’une liste (d’extrême droite) concurrente à la sienne pour les législatives anticipées du 17 mars prochain.
Hors de question pour le chef du gouvernement israélien de laisser les deux hommes, aujourd’hui rivaux pour les prochaines élections, occuper le terrain de l’émotion à sa place. Passablement énervée par ce grave manquement aux usages diplomatiques, la présidence française invite alors, en plus du Premier ministre israélien, le président palestinien Mahmoud Abbas. Les images des deux hommes défilant dans les rues de Paris à une demi-douzaine de mètres l’un de l’autre feront le tour du monde.
Pourtant, d’autres clichés moins glorieux, rapportés par le quotidien israélien Haaretz, montrent le Premier ministre israélien jouer des coudes à Paris pour se faire une place au premier rang. L’étonnante scène, allègrement reprise sur les réseaux sociaux en Israël, a même donné naissance à un jeu vidéo intitulé « Push Bibi ». Mais provoque tout autant l’exaspération de ses rivaux. « Le comportement du Premier ministre à Paris montre au monde l’image d’un Israélien mal élevé et arrogant et c’est malheureux », fustigera depuis Tel-Aviv son ancien ministre de centre droit Yaïr Lapid.


Ces « écarts diplomatiques » répétés ne semblent pourtant pas avoir dérangé outre mesure le principal intéressé. Preuve en est, à peine dix jours plus tard, le Premier ministre israélien récidive en provoquant un nouvel incident diplomatique, cette fois avec l’indéfectible allié d’Israël : les États-Unis. Déterminé à faire échouer la politique de Barack Obama à l’égard de l’Iran – le président américain ne veut pas que le Congrès américain vote de nouvelles sanctions pouvant faire échouer les négociations sur le dossier nucléaire – le Premier ministre israélien réussit la prouesse de se faire inviter au Congrès le 3 mars prochain pour s’exprimer sur la menace que représente l’Iran.

Un honneur rarissime pour un dirigeant étranger – à l’exception de Netanyahou qui s’exprimera devant le Congrès américain pour la troisième fois en 19 ans -, mais surtout une ingérence dans les affaires américaines aux yeux de la Maison-Blanche. D’autant plus qu’elle n’a pas du tout été prévenue. « Le protocole classique est que le dirigeant d’un pays prenne contact avec le dirigeant du pays dans lequel il se rend », a ainsi rappelé Josh Earnest, porte-parole de Barack Obama, peinant à cacher son agacement. « Cet événement semble donc être un écart au protocole. »
À l’origine de ce « camouflet anti-Obama », le président républicain de la Chambre des représentants, John Boenher, qui a présenté son invitation comme « la marque de notre engagement sans faille en faveur de la sécurité et du bien-être de son peuple (de Benyamin Netanyahou) ». Les observateurs y voient davantage la réponse du camp républicain aux menaces du président américain d’opposer son veto à toute sanction américaine.

Un précédent « dangereux et toxique », s’est alarmé jeudi le quotidien israélien Yedioth Ahronoth. « Le Parti républicain américain se mêle des élections ici (en Israël) et, en retour, un parti israélien se mêle de politique là-bas. » Et le journal de droite de conclure : « Ils aident Netanyahou à battre ses adversaires ici et lui les aide à humilier leurs rivaux. » Fait rarissime, le Mossad s’est également invité dans les débats.

Conscients qu’un échec des négociations avec l’Iran relancerait la course à la bombe, ce qui n’est certainement pas dans l’intérêt d’Israël, les services de renseignements extérieurs israéliens se sont lancés dans un intense lobbying à Washington, visant à convaincre les sénateurs américains du danger que représenteraient de nouvelles sanctions contre la République islamique. « Cela reviendrait à lancer une grenade dans le processus », a résumé le secrétaire d’État John Kerry, affirmant rapporter les propos d’un haut responsable israélien du renseignement. En réaction, le Mossad s’est fendu d’un démenti.

Barack Obama s’est abstenu de tout commentaire. En revanche, la Maison-Blanche a indiqué qu’il ne rencontrerait pas Benyamin Netanyahou en mars « en raison de la proximité des élections en Israël ». Netanyahou, lui, persiste et signe. « J’irai partout où je serai invité pour faire entendre la position d’Israël et pour protéger son avenir et son existence », a-t-il insisté dimanche.

(26-01-2015 – Armin Arefi)

« Non au terrorisme d’État d’Israël » :
http://www.petitions24.net/non_au_terrorisme_de_letat_disrael

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