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28 mars 2024

Le documentaire « L’Algérie du possible » projeté en avant-première mondiale à Alger


Le documentaire « L’Algérie du possible » projeté en avant-première mondiale à Alger

Publication: Mis à jour:
ALGRIE DU POSSIBLE

Algérie du possible, la révolution d’Yves Mathieu, réalisé par sa fille Viviane Candas, est le titre du film documentaire dédié au parcours du militant anticolonialiste et avocat du Front de Libération Nationale (FLN) Yves Mathieu projeté jeudi soir à Alger en avant-première mondiale.

Yves Mathieu, avocat du FLN, qui a choisi de rester dans son pays, l’Algérie, après l’Indépendance pour participer à l’édification du nouvel État. Il a été conseiller du premier gouvernement algérien. L’auteure du film, fille de l’avocat, a collecté des témoignages des compagnons de lutte de son père pour retracer puis comprendre son parcours.

D’une durée de 90 mn, ce documentaire remonte le temps et raconte Yves Mathieu. Né à Annaba, cet homme engagé dans la lutte contre le colonialisme, défend le principe de l’Indépendance de l’Algérie. Un pays qu’il a adopté jusqu’à sa mort, en 1966, dans des circonstances troubles.

Mené comme un road movie sur les pas de son père, entrecoupé d’une multitude de témoignages de compagnons de route du militant dont le défunt Président Ahmed Ben Bella, ce film revient longuement sur les grands projets de l’Etat algérien au lendemain de l’indépendance auquel Yves Mathieu et son épouse avaient pris part comme l’alphabétisation, le reboisement des zones bombardées au napalm par l’armée coloniale ou encore la mise en place d’un système de santé.

Une grande partie du documentaire est consacrée à l’installation du système de l’autogestion des domaines agricoles promulgué par le président Ahmed Ben Bella en mars 1963 par un décret rédigé de la main d’Yves Mathieu comme en témoignent des acteurs politiques de l’époque tel que Ahmed Bedjaoui, Mohamed Harbi ou Mourad Lamoudi.

Ces mêmes témoins en plus de quelques amis de la famille dont le directeur technique du Théâtre national algérien de l’époque, Jean Marie Boëglin ont évoqué l’engagement indéfectible que vouait Yves Mathieu à la cause de la construction de l’Algérie indépendante tout en expliquant également les dysfonctionnements qui ont causé l’échec des domaines autogérés.

Le film revient également sur les visites de plusieurs figures anticolonialistes de l’époque à Alger faisant de l’Algérie le phare de toutes les révolutions et des mouvements de libération.

Par la suite, la réalisatrice poursuit le parcours de son père après la prise du pouvoir par le président Houari Boumediène le 19 juin 1965 avec des images d’archives et des témoignages de cette journée après laquelle Yves Mathieu avait occupé un poste de professeur à l’institut de gestion et de planification et avait repris des études d’économies à l’université d’Alger avant d’ouvrir un cabinet d’avocats avec son épouse.

Alors que beaucoup de ses compagnons avaient quitté l’Algérie ou étaient en détention, Yves Mathieu continue à exercer son métier et la réalisatrice évoque, sans plus de détails, des « relations avec des officiers de l’armée à Constantine préparant une insurrection ».

Yves Mathieu est décédé le 15 mai 1966 dans un accident de la circulation, percuté par un camion militaire sur la route entre Constantine et Skikda, Viviane Candas est longuement revenu sur les circonstances de cet accident qui ont grandement motivé la réalisation de ce film qu’elle avait entamé en 2009.

Comme pour regarder l’Algérie d’aujourd’hui à travers le parcours de son père, la réalisatrice illustre brièvement l’Algérie des années 1980 et 1990 vue, encore une fois, par des acteurs de la guerre de libération ou des politiciens des premières années de l’indépendance.

Cette quête « encore inachevée » pour rétablir la vérité sur la mort de son père a conduit la réalisatrice à révéler un grand engagement pour la construction de l’Algérie indépendante d’un militant, du témoignage du militant et avocat du FLN Jacques Vergès disparu en 2013, « passionné qui ne laissait de place à la raison quand il embrassait une cause ».

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