Vous trouverez via ce lien un texte de Maxime Combes présentant très sérieusement dix bonnes raisons de rejeter vigoureusement le projet actuel des Nations Unies préfigurant un éventuel accord final sur le climat à Paris. Je me contente de reproduire ci-dessous les titres des dix points critiques. Il est clair que sans la montée d’une protestation puissante de la société civile mondiale, nous courons au désastre.

Je joins également ensuite des extraits d’un article sur l’un des multiples double jeux de la France sur le climat : sa complicité active dans la poursuite, par Engie, de la construction de centrales à charbon dans le monde, ici en Turquie, pays prêt à devenir une « bombe climatique » en Europe.

L’ANALYSE DE MAXIME COMBES

1. Le cœur du problème : les objectifs de réduction d’émission des pays ne font pas partie de la négociation

2. L’ONU et les Etats prévoient de négocier avec le réchauffement climatique. Les résultats et préconisations du GIEC sont ignorés par ce texte.

3. Un mécanisme de révision mal envisagé (repoussant à dix ans une révision des ambitions à la hausse !)

4. Un projet de texte qui ignore l’origine de plus de 80% des émissions de GES : proposition est faite que la COP21 continue d’ignorer totalement les énergies fossiles !

5. Pas de financements adéquats prévus

6. L’aviation et le transport maritime épargnés !

7. Pas de plan pour le développement des énergies renouvelables (le terme n’apparaît même pas !)

8. Reléguer les droits humains, sociaux et politiques dans un article sans valeur

9. Un affaiblissement généralisé de la Convention cadre de Rio de l’ONU

10. Des idées dangereuses ne sont pas écartées

Paragraphe de conclusion :

« Accepter ce texte comme base de négociations revient peu ou prou à expliciter que les négociations sont sur la bonne voie ! Ce n’est pas le cas. Pourquoi ne pas le dire ? Pourquoi ne pas explicitement exprimer notre consternation face à des négociations qui nous conduisent à la catastrophe climatique ? Refuser clairement ce texte parce qu’il n’est pas à la hauteur des enjeux, c’est indiquer explicitement à l’opinion publique qu’il y a un problème. C’est générer une tension politique salutaire. C’est faire événement pour expliciter les enjeux, pour lever les voiles et obliger toute le monde à jouer cartes sur table. Une telle proposition revient à interpeller l’opinion publique et expliquer clairement que, derrière les beaux discours, il n’y a rien. C’est enfin jouer notre rôle de lanceur d’alerte. Si nous ne le faisons pas, qui le fera donc à notre place ? »

DOUBLE JEU DE LA FRANCE : « LA TURQUIE POURRAIT DEVENIR LA NOUVELLE BOMBE CLIMATIQUE DE L’EUROPE, AVEC L’AIDE D’UNE ENTREPRISE APPARTENANT EN PARTIE A L’ETAT FRANÇAIS : ENGIE (ex GDF Suez) »

L’article complet du Réseau Action Climat est accessible via ce lien. En voici la présentation sur leur site :

« L’énergéticien français Engie, détenu à 33% par l’État, continue d’investir massivement dans les centrales au charbon hors de France. Engie en possède déjà 30 sur tous les continents et prévoit d’en construire de nouvelles, notamment en Turquie, Mongolie, Brésil et Chili !

En Turquie, Engie a pour projet de construire la centrale d’Ada Yumurtalik (de 1230MW). Cette centrale viendrait s’ajouter à un plan de développement du charbon dans la région, particulièrement climaticide et nocif pour les populations. 500 000 personnes sont déjà affectées par les effets du charbon dans cette zone.

Un grand nombre d’ONG internationales, françaises et turques ont adressé aujourd’hui une lettre à François Hollande lui demandant d’agir pour qu’Engie se retire du secteur charbonnier en Turquie.

Le Réseau Action Climat France, le Climate Action Network Europe, ainsi que les Amis de la Terre France et l’ONG turque Iskenderun Environmental Protection Association, publient un dossier sur les enjeux du développement du charbon en Turquie par l’entreprise Engie ».

Source: http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey