MamAfrika TV | Par K.D.W.
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Le discours de François Hollande au château de Versailles, lundi, a rappelé celui de George VI de Royaume uni. Le roi des Anglais était un bègue guéri, le président de la France est un piètre orateur car son phrasé n’est pas fluide mais plutôt hésitant. George VI prononça son discours en 1939 pour signifier l’entrée en guerre des Britanniques contre les nazis. François Hollande a déclaré que la France entre en guerre contre Daesh. La comparaison s’arrête ici, cependant, parce que Georges VI n’est pas Hollande dont la conviction a semblé être noyée, suite à la consultation des différentes tendances politiques hexagonales. En effet, le ton résolument martial de son propos et les mesures annoncées devant le Parlement réuni en congrès à Versailles, montre bien, si besoin en est, la droitisation circonstancielle de l’émotion et de l’engagement dans ce que l’on peut d’ores et déjà appeler la guerre de France
Un paquet de mesures sécuritaires a été présenté, rappelant le Patriot Act américain: renforcement des moyens et des pouvoirs des forces de l’ordre, de la police et de l’armée, prolongation de l’Etat d’urgence, appel à l’Onu (pour acter l’objectif de lutter contre Daesh par l’intensification des frappes militaires en Syrie), appel à l’Union européenne (pour saisir l’Europe au titre de l’article 42.7 de l’Union qui prévoit la solidarité de tous lorsqu’un Etat membre est agressé). L’ambiance était celle des occasions où l’on fait semblant d’être ensemble, d’être d’accord, de s’aimer, de se soutenir. Tous en noir, tous en choeur chantant la Marseillaise pour s’encourager mutuellement dans l’hypocrisie et le mensonge. Bien que personne n’ignore de quoi ça retourne, on a choisi délibérément de mystifier les peuples de France. Alors que des accusations de connivence avec Daesh pèsent en ce moment sur les Etats unis et l’Europe et que le droit à la vérité devrait être inclus dans les constitutions dites démocratiques
Le discours du roi Hollande fut trompeur et peu porteur quant à l’effet escompté. L’homme de gauche prévoyait de faire l’unanimité mais il ne fit que renforcer les convictions et les opinions des prédateurs de la droite dont la phobie des étrangers a eu un nouvel échos, aussi vrai que les frustrations verbales du président n’ont pas insisté sur la nécessité d’éviter tout amalgame. Et le congrès? Qui espère-t-il impressionner en brandissant ce nationalisme imbécile qu’est le chauvinisme et en chantant à tue-tête la Marseillaise ? Les immigrés ou les terroristes? Il n’étaient que sept, les criminels qui ont attaqué Paris, malgré toute la vigilance déployée. Cela signifie qu’il y a un problème de méthode. Si l’Amérique qui est censée être la puissance numéro un du monde occidental, n’a pas su voir arriver le coup du onze septembre, cette même Amérique, si belliqueuse, qui a évolué dans son approche stratégique et militaire vis-à-vis de la vague terroriste, ni la France, ni l’Europe ne pourraient, si elles ne changent pas leur fusil d’épaule, faire mouche. C’est une évidence même pour les va-t-en-guerre peu courageux, peu téméraires de la droite française
La solution au problème du terrorisme commence par l’arrêt du financement de ces groupes qu’Américains et Européens ont contribué à constituer: arrêtez d’acheter leur pétrole, de planquer leur argent dans vos banques, de leur vendre des armes et des véhicules, de favoriser leur déploiement en Syrie ou en Afrique (Nigeria, Cameroun, Mali, Tchad, Kenya, Libye, Egypte, Tunisie, etc). Et si d’aventure, le terrorisme n’est pas inscrit dans le cadre d’un choc de civilisations entre Orient et Occident, alors, vous devrez cesser de stigmatiser les musulmans parce que vous savez, quant au fond, que Daesh et consorts s’en fichent de l’Islam. Vous savez bel et bien que leur acte est purement politique en ce sens qu’il se veut un désaveu de l’Occident dans sa politique culturelle hégémonique envahissant l’Orient arabe avec la complicité d’Israël et des dirigeants arabes jugés lâches et complaisants. La solution au problème du terrorisme se trouve dans le changement de la doctrine politique européenne et occidentale, dans une approche humaniste de la politique étrangère de la France, une politique qui doit d’emblée tenir compte de l’évolution mais surtout du caractère immuable de chaque culture, expression de la diversité et de la richesse de chaque identité composante de la famille humaine