Un jeu de dupes, sanglant!
30 novembre 2015
Un jeu de dupes, sanglant!
Par rapport aux événements tragiques du 13 novembre, au-dessus du vacarme des explosions, de la fumée, des déclarations des politiciens et des manipulateurs stipendiés des mass media à la botte du pouvoir, il est temps de poser quelques questions qui me taraudent l’esprit. Toutefois, de manière surprenante, ont surgi un nombre de prises de position et d’articles, exprimant des points de vue d’un intérêt certain.
Une question revient constamment: S’agit-il d’une opération sous «faux-drapeau»? C’est-à-dire une opération provocatrice ayant pour but essentiel de déclencher une réaction spécifique contre un adversaire qui ne serait pas immédiatement identifiable? Les commanditaires profitant directement ou indirectement de l’opération, se présentent-ils comme les «victimes»? Suggérer de telles éventualités expose bien entendu à être taxé de «complotisme», mais suffisamment d’exemples concrets existent pour que cette question soit légitime. Pour aller dans ce sens:
1. Les terroristes se sont attaqués au Bataclan vraisemblablement en raison du fait que s’y tenaient régulièrement des manifestations de soutien à l’armée israélienne et des réunions d’organisations sionistes. Ce qui interpelle est qu’il ait été vendu quelques semaines auparavant, à la mi-septembre. Étrangement lors de la prise d’otages de l’Hyper Cacher, celui-ci avait changé de gérant la veille, et, selon certains medias, de propriétaire. Ce n’est pas non plus sans rappeler que les Tours jumelles de New York avaient été vendues une semaine avant l’attentat du 11 septembre 2001.
2. Il est également curieux que les trois «kamikazes» qui se sont fait exploser au Stade de France n’aient tué qu’une seule personne – de trop certainement – mais cela ne correspond pas aux objectifs de l’opération – c’est irrationnel. Leurs actes ont été des suicides et l’islam les condamne. Il resterait par conséquent deux possibilités:
a) pour une raison ou pour une autre, à la dernière minute, tous trois ont décidé qu’ils ne feraient pas de victimes, ce qui semble bien improbable.
b) ils n’ont pas fait exploser leurs charges d’explosives volontairement. Un mécanisme de retardement ou de mise à feu à distance aurait servi de faire d’eux de la «chair à canon».
3. Nous savons aussi qu’une ceinture d’explosifs a été trouvée, ce qui semblerait indiquer que l’un d’entre eux n’a pas suivi la consigne. Il s’agit probablement de Salah Abdeslam qui avait aussi loué au moins deux voitures avec sa carte de crédit, laissant ainsi la trace qui remonterait inévitablement à lui, laissant supposer qu’il était bien décidé à se tuer, mais qu’il aurait changé d’avis au dernier moment.
Cette opération «psychologique», dont le caractère aléatoire des victimes est aussi odieux que les bombardements de civils, les attentats d’avions,…. ferait-elle partie de la guerre «globale» wahhabite de Daech – et de ses manipulateurs – ou s’agirait-il d’un début de guerre «locale» initiée et organisée indépendamment par ses adeptes locaux et opportunément revendiquée par un tiers au nom de Daesch?
Dans le cas d’une opération essentiellement «locale», il serait important de savoir s’il s’agit d’une opération isolée, un feu de paille, ou si ce mouvement sectaire possède les ressources d’adeptes et de financement pour prendre la forme d’une guerre de prosélytisme religieux? À cette fin, les réactions contreproductives: alarmistes, répressives, belliqueuses du gouvernement, qui au lieu de répondre aux problèmes qui sous-tendent alimentent le mécontentement social en général, pourraient contribuer à envenimer les rapports avec la communauté musulmane.
Les motivations des membres de cette opération pourraient être prises comme des actes de foi, de martyre, de délire collectif – les récompensant dans l’au-delà -, de douleur, de désespoir, de haine ou de vengeance. Ce n’était pas un acte de protestation, revendicatif, il n’aboutissait qu’à la mort, autant de ceux qui l’ont perpétré que de celles de leurs victimes. Ils ont voulu, semer l’effroi, provoquer des réactions de panique et dans ce sens, il est regrettable de le noter, ils ont parfaitement réussi.
Mais en fait qu’ont-ils réussi? Est-ce le départ d’un fantasme de guerre civile? de prosélytisme wahhabite dans un pays majoritairement chrétien initié par une petite minorité au sein de la communauté musulmane? Est-ce une réplique d’événements de Clichy-sous-Bois vieux de dix ans où deux jeunes pourchassés par la police ont été électrocutés? Est-ce une réponse au nettoyage «au karcher» de Sarkozy, et aux nombreuses bavures policières* ? Serait-ce leur appropriation opportune d’une plus profonde vague de révolte sociale? Qu’y a-t-il de réaliste dans tout cela? Peut-être un peu de tout!
Une telle éventualité peut aussi servir opportunément au pouvoir pour renforcer son appareil répressif en prévision de mouvements sociaux.
D’autre part il aurait été utile que le gouvernement ne fasse pas subir aux autres peuples: yougoslave, irakien, libyen, ivoirien,… ce qu’il n’est pas prêt d’accepter pour sa propre population. La France n’avait aucun mandat pour intervenir en Syrie, même sous la prétention hypocrite de combattre Daech. Il n’est pas possible, non plus, d’avoir comme «amis» des wahhabites et des nostalgiques du califat tels que l’Arabie saoudite, le Qatar … et aussi la Turquie, alliés de Daech et en même temps lui déclarer la guerre. Il est grand temps de faire rentrer nos troupes en métropole et de quitter l’OTAN et l’alliance périlleuse avec l’imprévisible Turquie. La nouvelle situation de collaboration avec la Russie, ne peut se faire qu’avec une reconnaissance tacite ou expresse du gouvernement légitime de Bachar al-Assad. Le gouvernement français devra ravaler sa prétention d’imposer à la Syrie qui doit et qui ne doit pas être son président.
Alexandre MOUMBARIS