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16 avril 2024

Le Hezbollah libanais est aujourd’hui une puissance militaire régionale


Publié par Gilles Munier

 7 Août 2016,Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah

Revue de presse : Al-Manar – 4/8/16

L’institut de recherche américain, Soufan Groupe, vient de publier un nouveau rapport sur la puissance du Hezbollah libanais qu’il a qualifié de « force par procuration » de l’Iran au Moyen-Orient.

Les auteurs de cette analyse se disent particulièrement étonnés par la flexibilité des forces militaires du Hezbollah et leur capacité à s’adapter aux différentes situations, malgré les dégâts que le mouvement libanais aurait subis en Syrie. Ils soulignent que contrairement aux attentes, la présence des combattants du Hezbollah en Syrie ne les a pas épuisés, mais a augmenté leur expérience de combat.

« Cette nouvelle expérience militaire s’ajoute à un arsenal de près de 100 000 missiles et roquettes que l’Iran a fourni au Hezbollah après la guerre de 2006, laissent imaginer à quel point le mouvement libanais pourrait menacer sérieusement la sécurité d’Israël», spécule le rapport.

Soufan Groupe a estimé que les roquettes du Hezbollah sont capables de toucher la totalité du territoire israélien, même dans les régions les plus éloignées du sud.

En outre le nombre très élevé de ces roquettes peut rendre complètement inefficace le réseau optimisé du Dôme de fer israélien.

« L’Iran a équipé le Hezbollah libanais de missiles antichars téléguidés Kornet. En Syrie, le Hezbollah a eu l’occasion d’améliorer considérablement ses tactiques de combat classiques, ce qui lui permettrait d’avoir aujourd’hui la capacité d’infliger de plus grands dégât aux unités blindées israéliennes au cas d’une nouvelle confrontation », peut-on lire dans le rapport de Soufan Groupe.

Le 23 juillet 2016, le quotidien Washington Post a publié un article sur la puissance militaire du Hezbollah libanais.

« Lorsqu’on demande aux commandants de l’armée israélienne de décrire une prochaine guerre éventuelle contre le Hezbollah, ils cherchent souvent des mots que l’on n’utilise pas souvent dans les manuels militaires : Ils avertissent qu’un futur conflit éventuel contre le Hezbollah serait féroce et terrible », peut-on lire au début de cet article.

L’auteur de l’article, William Booth, estime que dix ans après la dernière guerre entre « Israël » et le Hezbollah en 2006, le mouvement libanais a été complètement transformé sur le plan militaire.

« Le Hezbollah est aujourd’hui une puissance militaire régionale, une force de frappe transfrontalière, avec des milliers de soldats expérimentés après quatre ans de combat sur les champs de bataille syriens. Il y a 7 000 combattants du Hezbollah en Syrie, selon les estimations des commandants israéliens », a écrit William Booth.

L’article du Washington Post ajoute que les combattants du Hezbollah auraient été formés par les conseillers iraniens, et auraient appris à utiliser, dans le combat, certains des armements les plus sophistiqués, comme la quatrième génération des missiles antichars téléguidés Kornet. Ils utilisent des drones et ont appris, en Syrie, de se battre aux côtés des chars et de l’artillerie.

L’auteur cite ensuite, Elias Hanna, général à la retraite de l’armée libanaise et professeur à l’Université américaine de Beyrouth : « En 2006, le Hezbollah menait une guerre de guérilla. Aujourd’hui, il est comme une armée conventionnelle. »

Washington Post rappelle qu’en 2006, le Hezbollah avait tiré 4 000 roquettes à courte portée vers des cibles israéliennes. Or, aujourd’hui le mouvement possède près de 100 000 missiles et roquettes, d’une plus grande précision et avec des têtes plus grandes, dont la portée est suffisante pour toucher toutes les cibles possibles sur l’ensemble du territoire israélien.

Les hauts commandants israéliens disent qu’aujourd’hui le Hezbollah constitue une menace bien plus grande pour « Israël » qu’il y a dix ans. Ils estiment que par comparaison, les menaces du Hamas dans la bande de Gaza seraient sans importance face au défi lancé par le Hezbollah.

Au début de l’année en cours, le chef d’état-major des forces armées israéliennes, le lieutenant-général Gadi Eisenkot, avait estimé qu’après les accords nucléaires entre l’Iran et les grandes puissances, le Hezbollah serait « l’ennemi principal » d’Israël dans les prochaines années.

Un commandant des unités de parachutistes de l’armée israélienne qui avait participé à la guerre de 2006 dit :

« Le Hezbollah n’est plus un groupe, une organisation ou un mouvement. Il est une véritable armée… La prochaine guerre sera une guerre terrible. Je pense qu’ils comprennent aussi que la prochaine guerre sera différente. »

Source : Al-Manar

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