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Deux réacteurs de plus sont à l’arrêt pour des mois à la demande expresse de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Le pot aux roses à été découvert lors de l’installation de la cuve du probable EPR de Flamanville (Manche), fabriquée par « Creusot Forge » (Areva) et dans la même forge japonaise  » Japan Casting & Forging Corp » que les 46 Générateurs de Vapeurs de 18 des 58 réacteurs atomiques implantés en France. Leur résistance est fragilisée par une concentration dangereusement élevée de carbone dans le métal.

La liste des réacteurs nucléaires arrêtés pour cause d’enquête technique s’allonge donc un peu partout en France avec les réacteurs 1 et 3 du Tricastin. Tandis que le réacteurs n°4 bat de l’aile et que son enceinte se fissure et fuit chaque jour un peu plus. Ils ne redémarreront pas avant fin décembre pour autant que les « contrôles supplémentaires » démontrent que les générateurs de vapeur, ces pièces majeures de la centrale atomique, « sont aptes à remplir leur fonction en toute sûreté ». Pas moins. La roulette russe continue. generateur-de-vapeur_unite-de-production_Cruas.jpgD’autant que, selon l’euphémisme de EDF, des mesures « atypiques » ont été constatées sur les équipements du Tricastin.

Le nucléaire craque de partout et n’est pas éternel quoi qu’en pensent ses laudateurs.

A Gravelines (Nord), le réacteur atomique n° 5, à l’arrêt depuis avril pour sa visite décennale, ne devrait pas redémarrer avant la fin mars 2017, à Fessenheim (Bas-Rhin), la date de redémarrage du réacteur nucléaire n°2 a été repoussée elle aussi à fin mars 2017, à Paluel (Seine-Maritime) la remise en état du réacteur atomique n°2 arrêté en mai 2015 pour sa troisième visite décennale puis la chute d’un générateur de vapeur de près de 500 tonnes dans le bâtiment du réacteur repousse au calendes grecques le redémarrage, à la centrale du Bugey (Ain) un défaut d’étanchéité de l’enceinte de confinement du réacteur n°5 empêche son redémarrage jusqu’à la fin février 2017 alors qu’il est arrêté depuis août 2015, Une date « sans doute » très optimiste, selon l’ASN elle-même.

Tricastin_reacteur_fissure.jpgCes arrêts intempestifs à répétition se cumulent avec les arrêts programmés pour rechargement des produits de fission atomique et aux autres arrêts forcés pour différentes réparations de sécurité liées aux falsifications et non-conformités dans les dossiers de fabrication de certaines pièces réalisées par Areva NP. Cela finit par coûter très cher à EDF. Matériellement et financièrement.

D’autant que l’électricien est déjà endetté à plus de 84%, qu’il doit donc pour la deuxième fois cette année réviser à la baisse sa prévision de production électrique d’origine nucléaire pour 2016 (-8,8 % par rapport à 2015), que le chantier délirant de l’EPR de Flamanville voit ses coûts prévisionnels exploser et ses délais de mise en fonction s’allonger de plus de 6 ans (1), que le projet fou de construction d’un EPR en Angleterre (Hinkley Point) est contesté par tous les spécialistes et financiers. Le recul du titre EDF en Bourse qui affichait une nouvelle baisse de 0,9 % à 11h30 le jeudi 22 septembre a même atteint son plus bas niveau depuis le 6 juillet dernier. Aussi l’agence de notation « Standard & Poor’s » a abaissé la note à long terme de EDF en estimant que les risques liés au projet de construction d’EPR anglais à Hinkley Point sont élevés.

Pendant ce temps-là Areva attend toujours une offre ferme d’acquisition de sa filiale NP par EDF qui pourrait finir par renoncer à l’acquisition si les audits qualité en cours dans ses usines « révélaient une défaillance systémique significative du contrôle qualité ».

Il est grand temps d’arrêter de s’accrocher à une activité du passé, ruineuse et mortelle. En urgence car avant l’ultime catastrophe.

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(1)  L’autre réacteur nucléaire dit de « troisième génération » en construction en Europe, sur le site d’Olkiluoto en Finlande sous l’égide de Areva, accuse également des années de retard. Ces « déconvenues » posent questions sur la technologie de l’EPR elle-même.