En France, la situation en Libye continue de poursuivre Nicolas Sarkozy, président d’alors et candidat à la primaire de son parti. Alors que de hauts responsables africains et des institutions européennes comme le parlement britannique accusent la Grande Bretagne de Cameron et la France de Sarkozy d’avoir causé la perte du pays de Kadhafi (lire ici), Nicolas Sarkozy continue de vanter le bien fondé de l’intervention française.
Pour rappel, celui que les européens appelaient dictateur, Mouammar Kadhafi a été lâchement assassiné peu après sa capture par les rebelles soutenus par les bombardements occidentaux. Quelques jours après sa mort le pays a été plongé dans un chaos total… chaos toujours perceptible plusieurs années après avec comme corollaire la déstabilisation des pays frontaliers comme le Mali.
Sur ce plan, plusieurs présidents africains ont critiqué l’intervention occidentale. Parmi eux, Idriss Déby du Tchad qui avait affirmé que les occidentaux n’avaient pas pris la peine d’effectuer un service après-vente, et que tout ce qui les intéressait c’était la chute et la mort de Kadhafi.
Sur RFI, interrogé sur les conséquences des attaques françaises et la déclaration d’Idriss Déby, Nicolas Sarkozy a balayé du revers de la main : « Je ne polémique pas avec Idriss Déby. Je suis toujours prêt à recevoir des leçons de qui vous voulez. Je ne suis pas sûr qu’il soit tout à fait le mieux placé pour en donner »
Une réaction qui a immédiatement suscité une réponse de N’djaména (Tchad) :
« Monsieur Sarkozy ne peut sérieusement contester les propos du président Idriss Déby. Quoi que monsieur Sarkozy dise, il a une part importante dans le désordre sécuritaire que ce pays et ses voisins de la bande sahélienne vivent en ce moment. L’histoire nous dira s’il est intervenu pour la cause de la démocratie ou pour des intérêts, inavoués. Au lieu de prendre de haut le président Idriss Déby Itno, il doit plutôt présenter ses excuses à l’Afrique qui a payé un lourd tribut à une intervention irréfléchie » a affirmé le porte-parole de Déby, Jean-Bernard Padaré
La réponse du berger à la Bergère qui va peut-être irriter celui qui veut, une fois encore, occuper le fauteuil présidentiel français.
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