Pour sa sortie, le président Yahya Jammeh de la Gambie a cloué le bec à plus d’un. Il s’est surtout joué des médias occidentaux installés sur le continent africain qui l’ont toujours fait passer pour un furieux dictateur. Contrairement à ce qui caractérise ce type de personnage, lui a accepté sa défaite à la dernière élection présidentielle dans son pays.

Yahya Jammeh, ce « dictateur » finalement démocrate

Les élections en Afrique riment très souvent avec instabilité. Cette réalité ne se vérifiera pas en Gambie où Yahya Jammeh a accepté de se retirer après 22 ans de pouvoir. L’ancien officier qui s’était installé à la tête du pays a perdu les élections organisées sous sa gouvernance le 1er décembre 2016. Battu par le candidat de l’opposition M. Adama Barrow, il a pris tout le monde de vitesse en félicitant son adversaire. Avant cette décision, certains médias annonçaient un bras de fer de Yahya Jammeh pour se maintenir au pouvoir, il n’en sera rien.

L’homme a reconnu sa défaite et annoncé qu’il se retirera dans son village où il va reprendre une activité de cultivateur. Comme un grand homme d’État, Yahya Jammeh promet d’assister son successeur en cas de besoin sur les différents sujets qu’il a été amené à traiter durant ces deux décennies. Même si personne ne sait ce qui a inspiré cette décision au président gambien, toujours est-il qu’il a été rassuré par la vision pacifique de M. Adama Barrow sur l’avenir politique de son pays.

Adama Barrow, l’homme que personne n’a vu venir

M. Adama Barrow, malgré les trois ans et demi d’exil connu en Grande-Bretagne dans son jeune âge, n’a jamais tenu de discours guerrier ou revanchard. Cet homme qui a fait fortune dans l’immobilier est un ancien garde du corps du beau-père de Dawoda Jawara, renversé en 1994 par Yahya Jammeh à travers un coup d’État. Simple trésorier de l’UDP, son parti politique, il sera investi candidat après l’impossible candidature d’Ousainou Darboe, le président de son mouvement, condamné à 3 ans de prison.

Tous les pronostiques le donnaient perdant avant cette élection, ce qui n’a pas empêché l’acte hautement démocratique de Yahya Jammeh. Ce dernier s’offre une image qui va mettre en difficulté les thèses qui le font passer pour un dictateur. L’homme est incontestablement excentrique et refuse d’entrer dans le moule du démocrate voulu par l’occident, ce qui lui vaut une violente antipathie des médias de ces pays lointains qui exercent en Afrique.

La Commission de la CEDEAO, la Commission de l’Union Africaine et le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (BNUAOS) ont tous adressé des messages de félicitations à l’homme fort de la Gambie pour son retrait pacifique de la vie politique de son pays.

Comme quoi ne pas être pro-occidental ne fait pas d’un politicien africain un dictateur…

source: http://www.afrique-sur7.fr/32818/gambie-yahya-jammeh-en-bouche-un-coin-aux-medias-occidentaux/