Il y a 40 ans, GADDAFI osait une expérience unique dans l’Histoire du monde

Le sacrifice est nécessaire après les impostures mondialisées des Naba et autres qui n’ont rien compris à la démocratie directe en Jamahiriya. Même des gens sérieux comme Collon ou Etienne Chouard n’ont pas compris. Pire, nombre de Libyens eux-mêmes, qui ont joui des bienfaits du système pendant des décennies, n’ont pas compris où voulait en venir leur Guide de la Révolution qui était décidément, comme je le dis ci-après, en avance sur son temps de plusieurs sièclepar Charybbe

par Charrybde

Avec tous ces 100^èmes  anniversaires  et ces idées incroyables de révolution imminente, il nous faut tout de même faire un sacrifice de plus car hier (en fait avant-hier, 2 mars 2017), une commémoration eut lieu et qui ne se produit qu’une seule fois dans l’histoire politique et sociale de l’Humanité : le 40^ème Anniversaire de l’instauration du Pouvoir du Peuple dans la Jamahiriya.

Certainement que nous avion déjà commenté les anniversaires précédents (voir le message des Pdt – Canal Historique, recopié plus loin, de l’année dernière, jour pour jour). Toutefois, après 6 ans de guerre et destruction par l’OTAN et ses mercenaires, une évaluation de cette expérience unique au monde a été réalisée, par des experts indépendants libyens eux-mêmes, de  manière professionnelle, honnête et avec un recul heuristique excellent.

Cet éclairage rétrospectif fut jeté, non pas par la Télévision de la Jamahiriya (pour qui ces choses sont évidentes…) mais par Libya24, une chaîne de télévision totalement indépendante basée à Londres (Réf 1). L’article (mais il existe aussi un reportage en images) montre très bien le coup de tonnerre que représenta, le 2 mars 1977, l’instauration, par un pays africain ostracisé, d’un système alternatif au parlementarisme bourgeois et qui a fasciné les chercheurs en sciences politiques les plus sérieux au monde. Sur la photo, on voit GADDAFI exposant didactiquement la théorie et la pratique du système qu’il a conçu dans la solitude du désert.

En soulignant le caractère théoriquement impeccable de l’expérience mais aussi les obstacles à sa mise en œuvre, l’article et le reportage rappelaient à notre mémoire les mots mondialement célèbres du Pr EDMOND JOUVE: « GADDAFI nous a fait rêver d’un monde sans gouvernants et sans gouvernés ». Il faudrait ajouter que ce rêve a duré longtemps et c’est là aussi un miracle politique.

En effet, il suffit de regarder les bulletins d’information tous les jours sur les écrans des télévisions oxydantales pour se rendre compte que des élections dites « démocratiques » ont lieu pratiquement tous les jours partout dans le monde en même temps qu’on nous martèle qu’il n’y aurait pas d’alternative à cette méthode de gouvernement. Or, le constat est qu’il n’y a toujours pas de démocratie directe basée sur un pouvoir authentiquement populaire. Cela dure depuis des siècles si l’on fait abstraction de certaines expériences communistes et de la Commune en France, laquelle a justement a inspiré le célèbre penseur politique et révolutionnaire libyen.

A la lumière notamment de sa destruction acharnée depuis 2011, les spécialistes de Libya24 considèrent que l’expérience du Pouvoir du Peuple instauré le 2 mars 1977 fut globalement très positif pour les citoyens libyens qui tous n’ont pas pris conscience de ce qui se jouait et ce dont ils jouissaient avant l’invasion de l’OTAN.

Bref, GADDAFI fut un homme d’Etat et penseur politique hors du commun en avance sur la plupart de ses compatriotes (embourbés actuellement dans la confusion des élections  et de ses mascarades). Il fut aussi, par son audace, en avance sur la plupart des dirigeants africains, arabes et musulmans. Jamais personne avant lui n’avait osé la Démocratie Directe conjuguée au socialisme et dans le respect total de la culture (notamment religieuse) des sociétés.

L’article conclut que cette expérience unique au monde fut combattue tant de l’intérieur:

-par les capitalistes de MISRATA, en mal d’investissements étrangers en ce moment… et qui encore récemment sur leur chaîne de télévision, affirmaient que GADDAFI avait instauré un « régime communiste »…

-par les MUSTAFA ABDELJALIL, ABDELHAKIM BELHAJ et tant d’autres. Le premier a tenu l’équivalent du poste de ministre pendant des décennies et a suivi à la lettre les consignes du conseiller-stratège de la révolution de l’OTAN: BERNARD LEVY (voir son film: « Le Serment de Tobrouk »)(*). Le second est un ancien terroriste d’Afghanistan qui fut gracié de ses crimes par la Jamahiriya pour finalement comploter en 2011 et se reconvertir en businessman actif. Il possède notamment depuis 2011 la compagnie aérienne Lybian Wings. Il fut blanchi en France par une journaliste de l’Immonde (ISABELLE MANDRAUD) qui l’a présenté dans un livre qu’elle lui a consacré comme le nouveau visage de la démocratie en Libye ….

De l’extérieur, le Pouvoir Populaire basé sur la démocratie directe fut combattue dès sa naissance par les Etats impérialistes et, comme CASTRO, GADDAFI fur l’objet de dizaines de tentatives d’assassinat ourdies contre lui.

L’article et le reportage montrent comment le Pouvoir Populaire de la Jamahiriya représentait un danger par le seul fait d’exister; un modèle alternatif à l’illusion de la démocratie bourgeoise parlementaire. C’est ainsi qu’on explique que, autre fait tunique dans l’histoire de l’Humanité, l’OTAN ait bombardé la Bibliothèque du très riche Centre de Recherches sur cette expérience (Livre Vert). Si on peut comprendre le silence des journalistes de l’OTAN (soit la plupart des « grands » médias), celui des académiciens et universitaires du monde entier, notamment les chercheurs en sciences politiques, est révélateur de la mort de toute pensée dans ce domaine.

Enfin  l’article et le reportage concluent que dans l’état actuel de destruction généralisée de la Libye maquillé par des promesses électorales depuis 6 ans, la  majorité des Libyens estime que la Jamahiriya constitue la solution et donc le système qu’il importe de rétablir.

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(*) Note: dans le film (diffusé à des fins pédagogique en version arabe –encore une fois par la chaîne Libya24- accompagné toutefois d’un avertissement nécessaire quant à son contenu et son réalisateur), on voit BERNARD LEVI accroupi avec des dignitaires tribaux de Bengazi. Il leur dit alors (de mémoire): « Je veux que vous publiez [immédiatement] un communiqué signé  par les chefs de toutes les tribus pour appeler au renversement de GADDAFI ».

Avec un cynisme criminel et profitant de l’ignorance crasse de ses interlocuteurs, il n’hésita pas à dire: « Comme on dit dans l’Ancien Testament » et « une fameuse tribu dont je suis héritier ». Comble de l’ignorance des nigauds libyens, l’interprète local (qu’on entend parler) n’a pas compris ces mots et les a traduit par : « Comme on disait autrefois »…. Or, pour qui connaît un peu la Bible, l’agent français de SARKOZY humiliait ses interlocuteurs en faisant explicitement référence à l’histoire du sionisme et à la  TRIBU DES LEVI (Ancien Testament) et, par là, à sa qualité de protagoniste du cauchemar USraélien…

Sources citées:

(1) Sultatu –sh-Sha’b. Bayna l-Fikra wa-t-Tatbiq. 02 azar 2017

http://www.libya24.tv/libya-in-media/81745

Voir aussi les articles connexes dans la même rubrique qui montrent en images le retour de la Jamahiriya et des ses drapeaux verts dans le pays.

Déclaration sur l’avènement du Pouvoir du Peuple (2 mars 1977). Trad. JP Maury.

http://mjp.univ-perp.fr/constit/ly1977.htm

Charybde

[Ginette, tu vas encore penser que trop c’est trop, que j’ai toujours des choses à dire et que je ferai mieux de me taire ou, par exemple de manifester pour la paix contre la nouvelle guerre en Libye. Justement, nous ne manifesterons pas contre la guerre et nous avons nos raisons que nous expliciterons le moment venu.  Aujourd’hui est quand même un immense l’anniversaire et je me suis senti obligé –même si j’ai plein de chats à fouetter et que je sais que la plupart des gens sont non seulement ingrats mais ne lisent plus et ne font que « survoler » des titres et des images- de me sacrifier un peu, par respect pour celles et ceux qui se sont sacrifiés pour l’Humanité. Merci pour ta compréhension.]

Il y a 39 ans, le grand coup de tonnerre du 2 mars 1977 (jour pour jour)

Le 2 mars 1977 est l’une des trois dates les plus importantes de l’histoire politique et sociale des peuples en lutte après celui de la Révolution d’Octobre en 1917 et de 1959 à Cuba.

Il correspond au 39^ème Anniversaire de l’Avènement du Pouvoir du Peuple en Libye. A l’heure où nous écrivons, la majorité des Libyens le célèbrent, ouvertement dans les bastions de la résistance (Banwalid, Sebha, Bengazi, etc.) ou silencieusement, intérieurement, en raison de l’occupation du pays depuis 2011.

Cet anniversaire revêt une signification particulière, au niveau régional et tribal, parce que le peuple constate qu’il a effectivement tout perdu d’un immense pouvoir dont il a joui pendant 4 décennies.

Le refrain « Al-Jamahiriya was-Solta Sha’ibiyya ! » (« Le Pouvoir du Peuple par le Peuple et pour le Peuple ! ») est encore largement chanté en toute occasion.  

Ce jour-là, dans une démarche audacieuse jamais égalée dans l’Histoire, était officiellement annoncé un « changement de régime » qui laisse encore songeur, en 2016, les plus perspicaces des observateurs et intellectuels indépendants. C’est à cette audace historique que faisait allusion le Pr EDMOND JOUVE (France) quand il dit, devant nous, à Tunis en 2012, que MOUAMMAR AL-GADDAFI « nous aura fait rêver d’un monde sans gouvernants ni gouvernés ».

Le 2 mars 1977 était annoncé que le pouvoir était remis au peuple, littéralement « sur un plateau ». Cet événement relève du « jamais vu » dans l’histoire de l’humanité, à l’exception de quelques sociétés socialistes, et encore…  Il ne s’agissait pas de mots creux. Ils furent écrits noir sur blanc et appliqués à la lettre.

On ne prend jamais à sa réelle mesure l’audace immense d’un homme africain, musulman et arabe (et ne portant même pas un prénom chrétien ou juif) qui osa montrer au monde qu’il avait mieux compris que toute une élite intellectuelle, le sens de la fameuse phrase de MARX et ENGELS selon laquelle les philosophes n’avaient, de tout temps, fait qu’interpréter le monde et qu’il était temps de le changer.

C’est là que l’on peut comprendre le racisme non-dit, honteux, inavoué, de la plus grande partie de la Gauche et de l’Extrême-Gauche (à l’exception de quelques rares groupes communistes) laquelle a hurlé avec les loups de l’OTAN contre tout ce que la Jamahiriya Libyenne représentait de défi à ses impostures intellectuelles.

IMAGES (ci-joint): Les images ci-joint montrent la bonne humeur qui régnait dans les congrès populaires de la Jamahiriya de l’époque: par exemple avec HAJJ MANSUR qui, en discutant pourtant de sujets très sérieux, faisait systématiquement éclater de rire l’audience. Remarquer au passage la présence égalitaire des deux sexes. Le slogan de ces photos est d’ailleurs: « Hakada kunna nasn’a Bref, l’image inversée de la mascarade de «  »démocratie » » mise en place en Tunisie par l’impérialisme.

Note importante aux athées

Nos amis athées pourraient être « effrayés » par l’article 2 de la Déclaration de 1977 laquelle fait référence à une source religieuse quant à la constitution de la Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste.

-Sur le plan pratique, la Jamahiriya n’a jamais été, ni dans l’esprit de son concepteur ni dans les faits, un « régime islamique ». Pratiquement, son Guide a, au contraire, favorisé l’émergence d’un Etat laïc, imbibé d’un islam de liberté et tolérance, soufi par essence: bref, l’opposé de ce que l’on peut voir pratiquement partout ailleurs.

-Sur le plan théorique,  le Guide de la Révolution avait compris que les constitutions nationales, à l’exception de celles à caractère socialiste, se traduisaient souvent par un gaspillage de temps, d’argent et un abus de la naïveté et de la lassitude des peuples. On l’a vu en Tunisie, après 2011, avec une nouvelle constitution qui n’était qu’un exercice de style pour les nouvelles élites dominantes via le cheval de Troie du néocolonialisme, la prétendue « société civile ».

A l’époque, GADDAFI explicita, dans un célèbre congrès populaire, que le peuple libyen était musulman dans sa grande majorité et qu’il ne vivait aucune contradiction entre sa manière de vivre au quotidien avec les prescriptions du Coran (par ex: interdiction de l’usure, de l’exploitation de l’homme par l’homme, etc.). Aussi, il posa, comme on le fait en  mathématiques (au moins dans un premier temps), que le pouvoir populaire serait basé sur la Démocratie Directe.

La forme qui lui serait donnée est bien connue des spécialistes: peuple réuni en congrès et comités populaires, verticaux, horizontaux et transversaux. Cette démocratie directe, il le reconnut, prend sa source dans un verset du Coran (sourate de la Consultation, n°42) qui exige des fidèles citoyens de la Cité Idéale, qu’avant toute décision ayant des conséquences au niveau social, ils se consultent de manière démocratique: « Wa Amruhum Shura Bayna Hum »).  

Dans une archive sonore libyenne rare à laquelle nous avons eu accès, le Guide de la Révolution explicite aussi pourquoi il n’a pas mentionné explicitement, dans le Livre Vert notamment, l’origine (religieuse) du concept de démocratie directe.

Il a dit qu’il n’y avait pas besoin de le préciser et que si un jour, des observateurs posaient la question, il leur serait répondu.

Les communistes du monde entier, à commencer par les Soviétiques et Latino-Américains, ne s’y sont pas trompés et ont reconnu là, malgré leur matérialisme, un système révolutionnaire authentique.

Par Les Pacifistes de Tunis (sur le vif, pour la mémoire)

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Citation: Déclaration sur l’avènement du Pouvoir du Peuple (2 mars 1977). Traduction par  JP Maury http://mjp.univ-perp.fr/constit/ly1977.htm (existe en arabe et anglais)