« Elections présidentielles : Malaise général sans précédent en France »
Les Français sont piégés, et ce n’est pas la première fois. La seule nouveauté aujourd’hui, c’est que c’est la première fois qu’ils en prennent conscience. Pour un observateur extérieur (ce que nous tâchons d’être et de rester malgré la fièvre ambiante), la France se divise désormais en deux : ceux qui vont voter par adhésion à l’un ou l’autre des candidats, et ceux qui se voient imposer un choix dont ils ne veulent pas. Nous recevons tous les jours des articles sur ces élections, certains contenant des analyses très fines et très pointues, d’autres plus caricaturaux, mais presque tous, se basant sur l’image que les candidats veulent bien nous présenter d’eux-mêmes, reflètent ce malaise dû au non-choix qui est proposé aux Français.
Pourquoi ce malaise aujourd’hui, alors que nous voyions venir la configuration actuelle depuis bien longtemps ? Peut-être parce que les Français pensent qu’il est trop tard pour revenir en arrière, se sentant comme pris dans une nasse. Malheureusement, ne pouvant plus revenir en arrière, ils n’ont que le choix d’aller jusqu’au bout et s’enferrer un peu plus, ou de rester passifs, mais quoi qu’ils fassent, ils sont bel et bien pris. Malheureusement aussi, tels des poissons rouges, dont certains disent qu’ils n’ont aucune mémoire, ils auront tout oublié lors des prochaines échéances électorales, de la manière dont ils sont entrés dans la nasse jusqu’à l’existence de la nasse elle-même.
Il y a cependant un espoir. Non seulement certains Français n’auront rien oublié, mais ils en auront tiré des leçons. Ils sont de plus en plus nombreux, sinon à y voir clair, du moins à prendre un peu de champ par rapport aux manœuvres d’enfumage entourant chaque élection. Viendra peut-être un jour où la majorité des citoyens se rendra compte de la différence fondamentale qu’il y a entre l’élu lui-même et le candidat pendant sa campagne électorale qui n’est, ni plus ni moins, qu’une vulgaire campagne marketing d’un produit commercial, mise au point par des professionnels de la promotion publicitaire. Ce sont deux personnes différentes. L’un travaille avec la réalité, tandis que l’autre est un bonimenteur prêt à promettre le nirvana, le paradis et la lune pour attirer le chaland devant son étal.
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Peut-être aussi qu’un jour viendra où les citoyens prendront conscience que, d’une manière générale, il n’y a pas de scrutins propres. Il n’y a pas si longtemps, les fraudes, les tripatouillages étaient réservés aux autres, aux pays du Tiers-Monde en particulier. Cela permettait, en les tournant en dérision, de se rassurer sur l’illusion démocratique dans laquelle nous baignons, tout en confirmant une certaine supériorité par rapport à eux. Cette suffisance a occulté la réalité de ce qui se passe (depuis toujours ?) partout dans le monde, y compris ici. Rappelons-nous ce que fut la stupeur (vite enfouie dans les limbes de la mémoire) du monde occidental pendant les élections présidentielles américaines de 2000, avec les fraudes massives dans l’Etat de Floride en faveur de Georges W. Bush. Ces fraudes auxquelles nous avions assistées, presque en direct, avaient ouvert la boite de Pandore, le sujet n’était plus tabou, puisqu’elles se déroulaient dans le pays se prétendant le gardien de la Démocratie. D’autres pays dits démocratiques, comme l’Allemagne de Merkel, l’Autriche, l’Espagne et tant d’autres ont, par la suite, montré que les pratiques de fraudes électorales n’étaient pas l’apanage des républiques bananières.Bien que nous n’en connaissions pas le modus operandi, il est acquis maintenant que les fraudes décisives existent, y compris en France, n’en déplaise aux grands médias occidentaux qui ne les voient que hors de chez eux. En France, les différentes élections qui s’y sont déroulées au cours de l’année 2017 ont été particulièrement édifiantes. Au-delà de l’aspect légal ou moral de ces fraudes, il en ressort un constat supplémentaire : les votes ne sont qu’une mascarade et ne servent à rien, sinon à donner aux électeurs le sentiment que c’est eux qui décident, alors que, tout le monde le voit bien, il n’en est rien. Dans le cas présent, en France, la conclusion qui s’impose est la suivante : que vous votiez ou non, ou quel que soit le candidat pour lequel vous voterez, les jeux sont déjà faits. Si c’est Macron qui doit passer, il passera ; si c’est Le Pen, ce sera Le Pen, tout le reste c’est du théâtre.