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11 novembre 2024

Le régime algérien au bord de l’effondrement. Un ancien ministre au Trésor accuse…


Publié par Gilles Munier sur 24 Mai 2017, 06:54am

Catégories : #Algérie, #Maroc, #Tunisie

Ali Benouari, ancien ministre au Trésor (1991-92)

Dans une tribune libre publiée par le site algérien CNP News, Ali Benouari, ancien ministre au Trésor (1991-92) et fondateur du parti Nida El Watan (Appel de la Patrie), prédit l’effondrement du régime algérien en 2019, « dont les conséquences s’étendront bien au-delà des frontières du pays »

Extrait : « La responsabilité particulière de la France », par Ali Benouari (revue de presse : CNP News – 17/5/17)*

La France a, dans le désastre annoncé, une responsabilité particulière, qui est d’avoir cautionné et couvé les dirigeants incompétents qui gouvernent le pays depuis son indépendance.

Le carrousel de politiciens français qui défilent à Alger, à la veille de chaque élection française (Juppé et Hidalgo, Valls et Macron sont les derniers en date), sonne comme une insulte au peuple algérien comme au peuple de France. Mais Personne n’est plus dupe du manège.

Le pouvoir politique français, toutes tendances confondues, cède aux pressions d’un lobby algérien corrupteur à l’extrême. Un lobby qui traverse le temps.

Le lobby actuel rappelle en effet celui que les colons exerçaient sur la métropole pour annuler toutes les lois qui tendaient à donner aux indigènes que nous étions les mêmes droits que ceux accordés aux citoyens français. Ou qui poussaient Paris à fermer les yeux sur les exactions des colons à l’encontre de la population musulmane.

Le lobby construit par l’Algérie indépendante est d’une nuisance comparable, à certains égards, à celle du lobby des colons français, mais il est utilisé pour que Paris ferme les yeux sur les exactions commises par un régime contre son propre peuple.

De Gaule a su mettre un terme au lobby des pieds-noirs, qui déstabilisait gravement la France, en organisant le référendum qui a conduit à l’auto-détermination des algériens.

Ses successeurs ont fait preuve de moins de lucidité.

Le parallèle ne manque pas de frapper, en effet. La politique du lobby algérien conduit droit à l’abîme. Les français, de gauche comme de droite, doivent se convaincre que l’on ne peut continuer ainsi.

Que les fausses politiques de normalisation des relations entre les deux pays ont échoué par la faute de ce lobby, qui a fini par rencontrer un autre lobby, français, des affaires scabreuses. Il est dans l’intérêt de la France de normaliser ses relations avec l’Algérie.

Un des aspects les plus féconds de cette normalisation touche à la question démocratique, en particulier à la reconnaissance du droit qu’ont les algériens d’élire librement leurs dirigeants. La poursuite de la politique française actuelle conduira à un désastre dont les conséquences seront incalculables. Elle comporte un risque élevé de déstabilisation pour l’ensemble de la région sud et nord de la Méditerranée. Avec des impacts économiques très forts sur l’Europe, concomitamment à un très fort afflux de réfugiés, qui ne se comptera pas par milliers mais par millions.

Nous attendons depuis longtemps que la France révise sa politique algérienne et considère ce pays comme un partenaire à part entière. Qu’elle mette fin au rapport de type colonial qu’elle n’a cessé de cultiver avec lui, depuis son indépendance. Qu’elle cesse de couvrir par mille et un moyens les fraudes électorales en Algérie. Que la France se montre, au minimum, circonspecte à l’égard de la façon dont les droits de l’homme sont considérés dans notre pays, qu’elle cesse de fermer l’œil sur les fortunes colossales soustraites au peuple algérien et qui s’investissent en France, que les politiciens français arrêtent de chercher à Alger des soutiens à leurs campagnes électorales, etc.

Tout cela, dans l’intérêt de l’Algérie comme celui de la France et de tous les pays européens, devenus frontaliers malgré eux des pays Sud-Méditerranéens.

Faute d’avoir pu compter sur un François Fillon ou un Jean-Luc Mélenchon, éliminés de la course à la succession de F. Hollande, faudra-t-il espérer, en désespoir de cause, une victoire de Marine Le Pen?

Sans vouloir nous immiscer dans les problématiques franco-françaises, ni cautionner les aspects détestables de l’idéologie qu’elle véhicule, force est de reconnaître que d’elle pourrait venir, faute d’avoir un meilleur choix, une telle refondation.

Il n’est pas trop tard, mais le temps est désormais compté. Pour tout le monde.

A lire en version intégrale : Ali Benouari : L’Algérie, une menace pour la FRANCE ou un atout pour ses politiciens ?

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