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28 mars 2024

Algérie: Abdelaziz Bouteflika demande à nouveau à la France de reconnaître les souffrances liées à la colonisation


DIPLOMATIE La question des excuses françaises n’avait pas été soulevée depuis que François Hollande avait, en 2012, reconnu des «souffrances» sans toutefois formuler de repentance…

M.P. avec AFP

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le 10 avril 2016 à Zeralda près d'Alger

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, le 10 avril 2016 à Zeralda près d’Alger — Eric FEFERBERG AFP

«Notre peuple exige toujours une reconnaissance de ses souffrances de la part du colonisateur d’hier, la France.» C’est en ces termes, mercredi et à l’occasion des 55 ans de l’indépendance de l’Algérie que le président algérien Abdelaziz Bouteflika a de nouveau demandé à la France d’admettre officiellement les «souffrances» infligées au peuple algérien sous la colonisation.

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Des blessures toujours pas cicatrisées en Algérie

L’Algérie a par le passé réclamé que la France reconnaisse officiellement ses «crimes» en Algérie et s’en excuse, après 132 ans de colonisation française et une guerre d’indépendance sanglante qui ont laissé des blessures toujours pas cicatrisées.

«Le partenariat d’exception» dont l’Algérie et la France ont engagé la construction depuis la visite à Alger fin 2012 du président français François Hollande, «gagnera en sérénité et en élan dans une reconnaissance des vérités de l’Histoire», a poursuivi le chef de l’État algérien dans ce message diffusé par l’agence de presse officielle APS.

Pas d’excuses ni de repentance de la part de la France

La question des excuses françaises a été rarement soulevée ces dernières années, notamment depuis que le président Hollande avait le 20 décembre 2012, solennellement reconnu devant le Parlement algérien «les souffrances» infligées par «la colonisation française», sans toutefois formuler d’excuses ou de repentance.

Les relations – compliquées et passionnelles – entre Paris et Alger s’étaient alors réchauffées, après avoir été longtemps plombées par un article d’une loi française votée en 2005, mentionnant «le rôle positif de la colonisation». Abdelaziz Bouteflika avait vu dans cette loi une «cécité mentale confinant au négationnisme et au révisionnisme» et exigé une «repentance» de la France.

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L’année suivante, malgré l’abrogation de cet article, il avait réclamé des «excuses publiques et solennelles» de la France pour «le crime de colonialisme» comme préalable à la signature d’un accord d’amitié entre les deux pays, finalement abandonné.

Renforcer le «partenariat d’exception» avec Alger

Cette nouvelle demande d’Alger intervient peu après l’élection à la présidence française d’Emmanuel Macron, qui souhaite renforcer le «partenariat d’exception» avec Alger et est attendu en visite à Alger à une date non encore précisée.

Encore candidat, Emmanuel Macron, qualifié par Abdelaziz Bouteflika d’«ami de l’Algérie», avait à Alger, qualifié la colonisation française en Algérie (1830-1962) de «crime contre l’humanité».

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