ENQUETES SUR LA DESTABILISATION DE L’AFRIQUE (I) : DE LA YOUGOSLAVIE (2000) AU ‘PRINTEMPS AFRICAIN’ (2015-1018) COMMENT S’ORGANISENT LES « REVOLUTIONS DE COULEUR » ?
3 septembre 2017
Luc MICHEL pour PANAFRICOM/
Enquêtes sur la Déstabilisation de l’Afrique (I)/
2017 09 03/
Derrière les « révolutions de couleur » en Eurasie, le soi-disant « printemps arabe » et la déstabilisation africaine (les « révolutions de couleur à l’africaine »), il y a les mêmes réseaux spécialisés dans les changements de régime, pilotés depuis Washington. Et les mêmes donneurs d’ordre : CIA, NED, Soros et autres Mc Cain !
Quelques exemples significatifs :
* Octobre 2000 à Belgrade (alors en Yougoslavie, la 3e du président Milosevic) : La matrice des « révolutions de couleur ». OTPOR contre Milosevic. Ils formeront ensuite l’institut international CANVAS, l’école des mercenaires des USA pour organiser la première phase des révolutions de couleur. NOTEZ le logo d’OTPOR : le Poing noir stylisé. Il va se répandre sur deux continents dans les quinze années qui vont suivre.
* Février 2011 en Egypte (les mêmes groupuscules existent en Algérie, Tunisie ou Libye) : les soi-disant « activistes arabes » sont en fait des mercenaires US formés par CANVAS et les spécialistes d’OTPOR. Leur logo : c’est celui des hommes de Belgrade importé dans le monde arabe, la marque de fabrique.
* Septembre 2014, une révolution de couleur à l’africaine est organisée au Burkina Faso et dans d’autres pays (Gabon, puis Burundi) : Ici c’est le « balais citoyen », ailleurs « y en a mare » ou « dégage ». Les hommes d’OTPOR et autres Soros boys sont à la manœuvre. Le logo sur les banderoles : Oui c’est encore celui d’OTPOR, la marque de fabrique est aussi celle du « printemps africain » (comme dit Libération à Paris, la voix de son maître US) !
* Une simple recherche iconographique sur le soi-disant « printemps arabe » révèle l’utilisation systématique du logo d’OTPOR en Libye, Egypte, Maroc, Algérie, Tunisie, Yemen. Sasha Papovic, le leader d’OTPOR, a lui même reconnu son implication dans la formation et l’organisation de ses métastases arabes. Voici le « Balais citoyen », les Soros boys du Burkina Faso (1), qui l’utilisent …
DES REVOLUTIONS DE COULEUR EN EURASIE …
Le scénario qui se développe en Afrique depuis l’automne 2014 est bien connu.
De 2000 à 2005 une série de « révolutions de couleur » a installé des régimes pro-américains ou tenté de le faire : Serbie (le coup d’essai réussi en 2000) – Belarus (où Lukashenko a arrêté tous les coups d’état occidentaux) – Géorgie – Ukraine « orangiste » – Kyrgistan …
Dès 2005, le Liban voit « la révolution du Cèdre ».
Depuis 2005, une seconde vague a été tentée en Eurasie et exportée au Proche-Orient et en Amérique Latine : Russie (où Poutine les a stoppées, notamment en 2011-2012) – Belarus (en permanence) – Moldavie (où elle a échoué mais obligé à de nouvelles élections en 2010 gagnées par les partis pro Nato). Mais aussi au Venezuela (à trois reprises, dont l’actuelle) et au Liban (la soi-disant « révolution du Cèdre en 2005).
Et un peu partout depuis 2011, le procédé bien rodé a été exporté au Proche-Orient par les mêmes maîtres d’œuvre et avec les mêmes spécialistes : Egypte, Tunisie, Maroc, Libye – où elle s’est immédiatement transformée en guerre civile -, Yemen, Algérie – où elle a échoué – et Syrie – où elle s’est aussi transformée en guerre civile (et ce n’est pas un hasard) …
Mais aussi à Hong-Kong (« révolution des paraplues ») !
Au centre de ces ‘révolutions de couleur’ : les réseaux d’OTPOR et CANVAS, les mercenaires internationaux et les « petites mains » de l’OTAN. Déployés depuis Belgrade et Budapest (le centre des opérations spéciales des USA et de l’OTAN en Europe). Ceux qui depuis 2000 à l’Est et 2009 au Proche-Orient préparent et organisent le PREMIER STADE des coups d’états US, les ‘révolutions de couleur’ et au « Grand Moyen-Orient » le soi-disant « Printemps arabe ». Après un coup d’essai oriental réussi au Liban en 2005, qui conduit au départ des forces armées syriennes.
EN PASSANT PAR LE « PRINTEMPS ARABE » …
Dans le Monde arabe, les réseaux de déstabilisation sont en place depuis la fin 2010. Et les activistes formés aux USA depuis 2009. Derrière ces réseaux « arabes », on retrouve en effet les activistes arabes formés à Belgrade et aux USA par le réseau OTPOR et CANVAS son école de subversion, financés par la CIA. OTPOR, directement financé et soutenu par la CIA et les réseaux SOROS, est directement derrière les soi-disant “révolutions arabes”.
Srdja Popovic, qui dirige maintenant le Center for Applied Non violent Action and Strategies, basé à Belgrade (Serbie), ou CANVAS, le confirmait en mars 2011 dans une interview avec l’Associated Press. Les vétérans du mouvement OTPOR ont continué à créer une organisation qui forme en Serbie et aux USA des mercenaires pro-occidentaux spécialisés dans l’art de la subversion, sous prétexte de « révolution pacifique » (sic). Ils ont formé l’un des groupes principaux de jeunes au centre de la révolution en Egypte, et précisent avoir « influencé la rébellion libyenne ». « Il est probable que certains groupes de jeunesse libyens ont eu l’idée sur la façon de renverser le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi des militants égyptiens que nous avons formés », a déclaré l’ancien chef d’Otpor. OTPOR a aussi organisé des groupes en Tunisie, au Yemen, à Bahrein, au Maroc. Et en Algérie. (2)
Depuis Tripoli, je diffuse mes analyses – « Le Monde arabe est en feu » (sur PCN-TV) – exposant la nature véritable du soi-disant « printemps arabe » dès début février 2011 (3),
… JUSQU’AU « PRINTEMPS AFRICAIN »
Début Août 2014 à Washington se tenait le « Sommet USA-African Leaders » sur invitation d’Obama. Un piège tendu aux chefs d’état africains. Obama et Kerry y annoncent une vague de changements de régimes en Afrique (4), désignant même 13 chefs d’état. Le modèle : le soi-disant « printemps arabe ». Le but : recoloniser l’Afrique au profit des USA (5), en liaison avec le travail de prise en main des armées africaines par l’AFRICOM (créé par Bush II en 2007), le Commandement militaire US pour l’Afrique.
Parmi les cibles principales, le « noyau dur » du « nouveau Panafricanisme » : Idriss Deby Itno au Tchad et surtout le président équato-guinéen Obiang Gnuema Mbassogo. Mais aussi la RDC, le Congo Brazzaville et le Cameroun …
Au même moment que le sommet officiel, se tenait aussi à Washington un « sommet alternatif » (6) organisé par un organisme d’état US (créé par Ronald Reagan dans les Années 1980), financé sur le budget américain, la NED, que certains analystes qualifient de « vitrine légale de la CIA ». En collaboration avec une de ses filiales, la NDI (lui aussi un organisme d’état US, financé sur le budget américain), l’USAID, l’Open Society de Söros et un ensemble d’ONG et médias que l’on retrouve depuis 15 ans dans les « révolutions de couleur » en Eurasie et le « printemps arabe ». Des centaines d’activistes, de syndicalistes, de journalistes surtout y sont pris en main.
Car pas de « révolution de couleur » sans une intense préparation médiatique, à la fois au niveau du pays déstabilisé, mais aussi international. Ici soutien dans les autres pays africains. Support dans les grandes capitales occidentales. Rapidement les groupes de jeunes activistes sont organisés, sur le modèle des Serbes d’OTPOR/CANVAS (les tombeurs de Milosevic en 2000, la première des révolutions de couleur). Et tout aussi vite la conformisation de la presse africaine est mise en place, d’autant plus facilement qu’un vaste réseau d’ONG, Instituts et médias existe déjà. Soutenu, financé, organisé à la fois par les Réseau Söros (notamment la Fondation OSIWA, «Open Society Initiative for West Africa », en Afrique du Sud) et la NED et ses pseudopodes. La suite fait l’actualité de dizaines de pays livrés à la déstabilisation …
LE MYTHE DE LA « NON VIOLENCE »
Le SECOND STADE des révolutions de couleur, c’est la transformation en guerre civile avec l’arrivée via l’OTAN des Djihadistes (Proche-Orient) ou des hooligans des gangs néofascistes (Ex républiques soviétiques, Venezuela). Lorsque la « révolution non violente » se transforme en coup d’état insurrectionnel. La pseudo « encyclopédie » WIKIPEDIA – en fait un des nombreux outils de désinformation des services de l’OTAN – écrit ainsi sans rire : « Les partisans à ces révolutions ont pour la plupart usé d’une résistance non-violente pour protester contre des gouvernements vus comme corrompus et autoritaires et pour promouvoir la démocratie et l’indépendance nationale principalement vis-à-vis de Moscou. Ces mouvements ont adopté une couleur ou une fleur comme symbole de leur mouvement. Ces révolutions sont caractérisées par le rôle important d’organisations non gouvernementales et particulièrement d’activistes étudiants dans l’organisation d’une résistance non violente. »
Dans la réalité, le second stade c’est à l’Est l’assaut insurrectionnel violent, l’occupation des bâtiments publics et des parlements (voir Belgrade 2000, Tbilissi 2003 ou Kiev fin 2013). Et en Orient, le transformation en coup d’état puis en guerre civile (Libye, Syrie). Alors arrivent les hooligangs et les skins néofascistes (Géorgie, Ukraine, Belarus, Russie) ou les djihadistes et les forces spéciales de l’OTAN (Libye, Syrie) …
En outre, le modèle de ces coups d’état, Belgrade en 2000, a été précédé d’une vague d’assassinats des cadres du régime ‘national-communiste’ du président Milosevic. Principalement dans les ministères de force. Il s’agissait de dégager la rue de toute force organisée pour contrer les groupes de choc de l’OTAN. En particulier l’assassinat de Zelinko Rajnatovic, le célèbre Arkan, le 15 janvier 2000, avait supprimé celui qui aurait été le plus susceptible de « nettoyer la rue » de Belgrade pour le gouvernement Milosevic. Avec ses anciens « Tigres », des commandos de choc, et la masse du noyau dur des supporters du club de football « L’Etoile rouge » de Belgrade, dont Arkan était le leader.
Curieusement ce mode opératif en deux stades, que l’on rencontre partout où le coup d’état réussi, n’a jamais été analysé.
L’ARGENT AMERICAIN FINANCE LES MERCENAIRES DE L’OCCIDENT
Car le cœur de l’action occidentale c’est l’argent, massivement distribué à des mercenaires avides. « Les opposants aux révolutions de couleur accusent la fondation Soros et/ou le gouvernement américain de soutenir et même d’organiser les révolutions dans le but de servir les intérêts occidentaux. Il est notable qu’après la ‘Révolution orange’ plusieurs pays d’Asie centrale menèrent des actions contre l »Open Society Institute’ de George Soros de différentes façons — l’Ouzbékistan, par exemple, obligea les bureaux régionaux de l’OSI à fermer quand les médias tadjikes, contrôlés par le pouvoir, accusèrent l’OSI du Tadjikistan « de corruption et de népotisme », écrit Wikipedia, l’officine de désinformation de l’OTAN.
En fait toutes les enquêtes des états ou de journalistes indépendants ne laissent aucune part au doute. Ainsi, « des preuves révélant une implication du gouvernement américain incluent les USAID et UNDP, soutenant des structures Internet appelées « Freenet », qui sont maintenant connues comme une part majeure de la structure Internet dans au moins un des pays – le Kirghizistan – dans lequel une des révolutions de couleur se produisit ». Structures qui servirent ensuite, en compagnie d’OTPOR/CANVAS, à former à partir de 2009 les net-activistes pro-occidentaux de Tunisie, Libye, Algérie, Egypte, Maroc et Syrie.
Le quotidien britannique The Guardian « décrit les révolutions colorées comme téléguidées par des influences néoconservatrices (ndla : les Neocons du régime Bush II) s’inscrivant dans une stratégie de manipulation et de domination ». THE GUARDIAN déclare que « USAID, National Endowment for Democracy, l’International Republican Institute, le National Democratic Institute for International Affairs et Freedom House sont intervenus directement ». « Des informations sur les sites Internet de ces organisations (dont les quatre premières sont financées par le budget de l’Etat américain) confirment ces affirmations ». « Projet pour les démocraties en transition » (sic) participe également à ce genre d’opérations.
C’est aujourd’hui le tour de l’Afrique !
LUC MICHEL / PANAFRICOM
(première version éditée en novembre 2016
pour EODE THINK TANK)
NOTES ET RENVOIS :
(1) Cfr. PANAFRICOM/ OUI LE « BALAIS CITOYEN » ET SES CLONES PARTOUT EN AFRIQUE SONT DES MERCENAIRES AU SERVICE DES AMERICAINS ET DE LA RECOLONISATION DE L’AFRIQUE !
(2) Voir le documentaire « Does the USA Sponsor Revolutions? »
(3) PCN-TV, « LE MONDE ARABE EST EN FEU » : Entretien en Français de Luc MICHEL pour PCN-TV, sur les soit-disant « révolutions arabes » (Tripoli, 7 février 2011).
VIDEO sur Vimeo : http://vimeo.com/26435385
VERBATIM sur le Website THE JAMAHIRIYAN RESISTANCE NETWORK : http://www.elac-committees.org/2011/08/03/6-fevrier-2011-luc-michel-annonce-depuis-tripoli-l%E2%80%99agression-occidentale-contre-la-libye-et-la-syrie/
(4) Cfr. LES USA PREPARENT-ILS UN « PRINTEMPS AFRICAIN » ? https://vimeo.com/102962474
(5) Cfr. Mon interview pour LA VOIX DE LA RUSSIE :
LUC MICHEL SUR LA VOIX DE LA RUSSIE/ INTERVIEW CHOC : REVOLUTIONS DE COULEUR. VOICI LE TOUR DE L’AFRIQUE ET DE LA CHINE !
(6) Cfr. PCN-TV/DOCUMENT/ THE MAKING OF THE COLOUR REVOLUTIONS IN AFRICA (1): AFRICAN SUMMIT OF THE NED IN WASHINGTON (AUGUST 5-6,2014)
Un impressionnant document de huit heures, provenant de la NED elle-même, sur la fabrication des 5e colonnes africaines !
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* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ) :
WEBSITE http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE I
TWITTER https://twitter.com/LucMichelPCN
* PANAFRICOM
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