# PANAFRICOM/ ENQUETES SUR LA DESTABILISATION DE L’AFRIQUE
25 septembre 2017
# PANAFRICOM/ ENQUETES SUR LA DESTABILISATION DE L’AFRIQUE (X) :
NDI AMERICAINE ET FONDATION TFF AU CAMEROUN. LE DIRECTEUR CHRISTOPHER FOMUNYOH PROCHAIN PRESIDENT DU CAMEROUN ?
Luc MICHEL pour PANAFRICOM/
Enquêtes sur la Déstabilisation de l’Afrique (X)/
2017 09 25/
Luc MICHEL, géopoliticien et patron du Think Tank EODE, dévoile les dessous des cartes de la tentative de changement de régime organisée par les Occidentaux au Cameroun.
POURQUOI LES ‘VITRINES LEGALES DE LA CIA’ (NDI & CIE) CIBLENT LE CAMEROUN ?
Les camerounais se posent les questions suivantes :
* Quelle est la menace réelle qui vise le Cameroun via le pseudo « printemps africain » ?
* Qui menace vraiment le Cameroun et y a-t-il une « révolution de couleur » rampante contre le Président byia ?
* Quel est le rôle des occidentaux et singulièrement des USA, via les « vitrines légales de la CIA », dans cette déstabilisation ?
* Pourquoi un changement de régime lors de la prochaine présidentielle camerounaise est le vrai but des ennemis du Cameroun ?
COMMENT L’ARGENT AMERICAIN FINANCE LES MERCENAIRES DE L’OCCIDENT
Le cœur de l’action occidentale et des fameuses « révolutions de couleur » (1), c’est l’argent, massivement distribué à des mercenaires avides. « Les opposants aux révolutions de couleur accusent les fondations Sorös et/ou le gouvernement américain de soutenir et même d’organiser les révolutions dans le but de servir les intérêts occidentaux. Il est notable qu’après la « Révolution orange » (Ukraine, 2004) plusieurs pays d’Asie centrale menèrent des actions contre l’Open Society Institute de George Sorös de différentes façons — l’Ouzbékistan, par exemple, obligea les bureaux régionaux de l’OSI à fermer quand les médias tadjikes accusèrent l’OSI du Tadjikistan « de corruption et de népotisme », écrit Wikipedia, l’officine de désinformation de l’OTAN.
En fait toutes les enquêtes des états ou de journalistes indépendants ne laissent aucune part au doute. Ainsi, « des preuves révélant une implication du gouvernement américain incluent les USAID, NED, NDI et UNDP, soutenant des structures Internet appelées « Freenet », qui sont maintenant connues comme une part majeure de la structure Internet dans au moins un des pays – le Kirghizistan – dans lequel une des révolutions de couleur se produisit ».
« LES ÉTATS-UNIS A LA CONQUETE DE L’EST », le documentaire choc de la reporter française Manon Loizeau lors de la « Révolution des Tulipes » au Kirghizistan montre l’implication des États-Unis dans ce coup d’état. On y voit ainsi Mike Stone de la FREEDOM HOUSE participer à l’organisation. On y voit aussi les acteurs des révolutions précédentes comme Giga Bokeria, de la « révolution des Roses en Géorgie », venir soutenir le groupe qui préparait la pseudo « révolution des Tulipes ».
Le quotidien britannique The Guardian « décrit les révolutions colorées comme téléguidées par des influences néoconservatrices s’inscrivant dans une stratégie de manipulation et de domination ». THE GUARDIAN déclare que « USAID, National Endowment for Democracy (NED), l’International Republican Institute, le National Democratic Institute for International Affairs (NDI) et Freedom House sont intervenus directement ». « Des informations sur les sites Internet de ces organisations (dont les quatre premières sont financées par le budget américain) confirment ses affirmations ». « Projet pour les démocraties en transition » (sic) participe également à ce genre d’opérations.
Des activistes d’Otpor en Serbie et de Pora en Ukraine ont dit que les publications et les formations qu’ils avaient reçues du personnel de l’Albert Einstein Institution, basée aux États-Unis, ont contribué à la formation de leurs stratégies. Enfin une simple recherche iconographique sur le soi-disant « printemps arabe » révèle l’utilisation systématique du logo d’OTPOR en Libye, Egypte, Maroc, Algérie, Tunisie, Yemen. Et aujourd’hui en Afrique, au Gabon ou au Burkina Faso. Sasha Papovic, le leader d’OTPOR, a lui même reconnu son implication dans la formation et l’organisation de ses métastases arabes (dans son livre « Comment faire tomber un dictateur »). Un documentaire de la RTBF (Belgique) est révélateur à ce sujet …
QUI EST CHRISTOPHER FOMUNYOH, DIRECTEUR AFRIQUE DE LA NDI, ET HOMME CLE DES USA EN AFRIQUE ?
Christopher Fomunyoh, né le 14 août 1956 au Cameroun, est un cadre supérieur et le directeur régional pour l’Afrique du NATIONAL DEMOCRATIC INSTITUTE for International Affairs, la NDI (2).
Fraîchement émoulu de l’université de Yaoundé, Christopher Fomunyoh exerce à la Société nationale des eaux du Cameroun (SNEC), puis à la défunte Cameroon Airlines, deux entreprises implantées dans la ville de Douala, où il s’installe et gère le département juridique pendant plus d’une demie décennie avant de quitter le Cameroun pour poursuivre ses études à la prestigieuse université Harvard aux États-Unis. Peu après l’obtention de son master, il travaille comme stagiaire dans les cabinets d’avocat de la Banque de Boston aux États-Unis, et de la Standard Chartered Bank à Douala au Cameroun. Il rejoint en 1993 le National Democratic Institute for International Affairs (NDI) en qualité de cadre supérieur.
Il est surtout l’homme clé de la prise en mains des élections africaines par les américains, via la NDI et ses pseudopodes :
Aujourd’hui, directeur régional du NDI pour l’Afrique, le Dr Christopher Fomunyoh organise et conseille ses missions internationales d’observation des élections en Afrique. « Il conçoit et supervise les programmes nationaux d’appui à la démocratie en partenariat avec les organisations civiques et les organes législatifs à travers l’Afrique. Dans le cadre de ses activités, il est régulièrement amené à interagir avec des chefs d’état et de gouvernement, des ministres d’état, des élus locaux et des notables », précise sa biographie. Il a récemment été « l’instigateur du lancement de l’Initiative des Anciens Chefs d’États Africains (African Statesmen Initiative , un programme visant à favoriser les transitions (3) politiques en Afrique ».
Le Dr Fomunyoh, appelé « monsieur Afrique » par la presse internationale occidentale, est une autorité en matière de démocratisation en Afrique, et à ce titre, « il est assez sollicité par les organisations de presse et fait des apparitions régulières sur les grands réseaux médiatiques, y compris la Cable News Network (CNN), la British Broadcasting Corporation (BBC), la Voice of America (VOA), la National Public Radio (NPR), la Radio France internationale (RFI), et la Deutsche Welle (DW). Il fait également des interventions à travers la presse écrite, et est souvent cité dans des journaux tels que le Los Angeles Times, le New York Times, le Washington Post, le Washington Times, Le Monde, et l’International Herald Tribune ».
IMPERIALISME ET NEOCOLONIALISME CONNAIT PAS :
SELON FOMUNYOH, TOUTE LA CULPABILITE DES PROBLEMES ACTUELS DE L’AFRIQUE REPOSE SUR « LA MAUVAISE GOUVERNANCE ET LE MANQUE DE LEADERSHIP VISIONNAIRE » …
… Un discours hélas aussi entendu chez certains politiciens camerounais sur les plateaux d’Afrique Media ! À l’occasion de l’une de ses nombreuses sorties médiatiques, M. Fomunyoh a qualifié l’époque coloniale de « terrible moment dans l’histoire de l’Afrique et du monde », mais a également attribué sans ambigüité la culpabilité des problèmes actuels de l’Afrique à ce qu’il appelle « la mauvaise gouvernance et le manque de leadership visionnaire ».
Le Dr Fomunyoh est un de ceux qui ont introduit le « fétichisme des constitutions » en Afrique, voie royale de la déstabilisation :
Il défend « la suprématie de la constitution et s’érige contre tout tripatouillage de ce texte pour satisfaire des fins personnelles et intérêts particuliers comme ce fut très récemment le cas avec la révision de la limite du mandat présidentiel au Cameroun ». Il cite « volontiers l’exemple du Ghana comme schéma de démocratie naissante ». Chris Fomunyoh a récemment fait remarquer : « Il est primordial pour un pays de fréquemment renouveler son leadership de façon à ce que ses dirigeants puissent apporter des perspectives nouvelles sur les évolutions et développements du monde et contribuer à guider leurs pays sur des voies qui diffèrent des approches typiques et traditionnelles trop longtemps empruntées. »
THE FOMUNYOH FOUNDATION (TFF) ET NDI :
LA MAIN GAUCHE ET LA MAIN DROITE DE L’AMERICANO-CAMEROUNAIS
Ce que la NDI ne peut pas faire, THE FOMUNYOH FOUNDATION (TFF) le fait :
La Radio de la Fondation Fomunyoh à Bamenda au Cameroun défend énergiquement son crédo : « faire entendre la voix des sans-voix », et « s’efforce d’offrir une tribune pour diffuser à l’antenne les préoccupations de la majorité silencieuse/paupérisée et établir les contacts indispensables pour développer les compétences si nécessaires pour parvenir à l’autonomie ». TFF, sa fondation familiale, collabore avec diverses institutions traditionnelles, civiles, et administratives au sein du Cameroun afin de faire progresser ses objectifs.
UN DES ORGANISATEURS DU « SOMMET USA-AFRICAN LEADERS » OU A ETE LANCE LE « PRINTEMPS AFRICAIN »
Fomunyoh a été l’un des organisateurs du « sommet USA-African Leaders » (4) et du « sommet alternatif Démocratie en Afrique » des NED et NDI (5), organisés à Washington les 4-7 août 2014 Où a été lancé le soi-disant « printemps africain » !
«Je crois qu’au sein de l’administration Obama les gens se rendent compte que 2016 n’est plus loin, et qu’il va falloir que le président Obama laisse quand même des traces de son passage à la Maison blanche, quant à sa politique africaine (…) Un sommet Etats-Unis – Afrique est prévu les 5 et 6 août 2014 à Washington. Ce sera une première et après un premier mandat très timide sur l’Afrique, Barack Obama donne à son second mandat une couleur beaucoup plus africaine » (interview sur RFI).
LE CHOIX DE LA NDI ET DES RESEAUX AMERICAINS EN AFRIQUE COMME « CANDIDAT UNIQUE DE L’OPPOSITION » POUR LA PRESIDENTIELLE CAMEROUNAISE DE 2018
Alors que la présidentielle doit se dérouler en octobre 2018, « le nom du natif du Nord-Ouest revient avec insistance dans la liste des candidats potentiels. Mais cet exilé peine à convaincre », commente un site camerounais :
« On ignore encore si la crise anglophone sera le juge de paix de la présidentielle camerounaise en 2018. Et si, par un effet de contagion que beaucoup redoutent à Yaoundé, la partie francophone du pays sera touchée. Mais les prétendants l’ont bien compris : impossible de ne pas prendre position à l’égard du malaise qui affecte les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Christopher Fomunyoh ne déroge pas à la règle. Le directeur pour l’Afrique du National Democratic Institute (NDI), un think tank américain proche du Parti Démocrate, a répété à plusieurs reprises qu’il considérait la situation comme une « crise nationale ». Partisan d’un dialogue incluant la diaspora, il a participé à la mobilisation pour la libération des leaders de la contestation anglophone, contre lesquels les poursuites ont finalement été abandonnées le 30 août (encadré) » (6).
« La résolution de la crise passe obligatoirement par l’avènement d’un anglophone à la présidence », remarque un ancien du Social Democratic Front, en aveu du programme réel des USA et du lobby anglo-saxon en Afrique (dont l’ANC, qui a ses bureaux installés dans le même immeuble que les autonomistes camerounais du SCNC, et est très proche d’eux, à Durban, leur base principale). Christopher Fomunyoh, anglophone maîtrisant parfaitement le français, cherche-t-il à utiliser ce malaise comme tremplin ? « Il est en tout cas le seul candidat parlant anglais quasiment déclaré pour le moment. »
Au Cameroun, « ses proches travaillent sur une déclaration de candidature et un programme qui pourraient être officialisés dans les prochaines semaines. La base de l’action de Fomunyoh c’est TFF, qui jouera le rôle des partis de ses concurrents : « ses membres ont sillonné le territoire », « Ne pas être l’adhérent d’un parti constitue peut-être même un atout… », dit-il …
Curieux candidat qui « ne vit pas au Cameroun et ne contrôle aucun organe politique susceptible de mobiliser les ressources humaines que requiert l’éviction du régime Biya-RDPC à l’Assemblée nationale et au Sénat, commente un ex-dirigeant du SDF. Il lui faudrait le soutien d’un certain nombre de partis, qui lui fourniraient des candidats aux législatives et aux municipales. » Et justement, les mêmes réseaux influents organisent ce rassemblement () …
LUC MICHEL / PANAFRICOM
(première publication ce 24 sept. 2015 pour
‘Nouveaux Horizons Magazine’ – Cameroun)
NOTES ET RENVOIS :
(1) Cfr. Luc MICHEL, ENQUETES SUR LA DESTABILISATION DE L’AFRIQUE (I) : DE LA YOUGOSLAVIE (2000) AU ‘PRINTEMPS AFRICAIN’ (2015-1018) : COMMENT S’ORGANISENT LES « REVOLUTIONS DE COULEUR » ?
(2) NED et NDI sont organismes d’état US (créé par Ronald Reagan et Madleen Albright dans les Années 1980), financé sur le budget américain, que certains analystes qualifient de « vitrine légale de la CIA ». En collaboration avec une de ses filiales, la NDI (lui aussi un organisme d’état US, financé sur le budget américain), l’USAID, l’Open Society de Söros et un ensemble d’ONG et médias que l’on retrouve depuis 15 ans dans les « révolutions de couleur » en Eurasie et le « printemps arabe », les réseaux de la NED rayonnent sur le monde. Des centaines d’activistes, de syndicalistes, de journalistes surtout y sont pris en main.
Car pas de « révolution de couleur » sans une intense préparation médiatique, à la fois au niveau du pays déstabilisé, mais aussi international. Support dans les grandes capitales occidentales. Rapidement les groupes de jeunes activistes sont organisés, sur le modèle des Serbes d’OTPOR/CANVAS (les tombeurs de Milosevic en 2000, la première des révolutions de couleur). Pour le pseudo « printemps africain », tout aussi vite la conformisation de la presse africaine est mise en place, d’autant plus facilement qu’un vaste réseau d’ONG, Instituts et médias existe déjà. Soutenu, financé, organisé à la fois par les Réseau Söros (notamment la Fondation OSIWA, «Open Society Initiative for West Africa », en Afrique du Sud) et la NED, la NDI et leurs pseudopodes. La suite fait l’actualité de dizaines de pays livrés à la déstabilisation …
(3) Le « processus de transition » est une notion-clé de la thématique occidentale des « changements de régime » politiques et de la liquidation des économies socialistes ou tiers-mondistes.
Sur le « processus de transition, au Belarus (où le président Lukashenko l’a arrêté), en Yougoslavie et en Libye notamment, j’ai donné en 2011 une longue analyse intitulée “Le Modèle du Belarus comme alternative à la Globalisation”, à Minsk, le 5 mai 2011, à l’occasion de la Conférence internationale “THE PROSPECTS OF THE EASTERN PARTNERSHIP”. Elle a été filmée pour PCN-TV et est disponible sur son site.
Cfr. International conference “The prospects of the Eastern partnership” – Minsk 5.05.2011 :
Conférence de Luc MICHEL (PART.1 – 2 – 3) reprise sur PCN-NCP-TV,
sur “Le Modèle du Belarus comme alternative à la Globalisation”
Cfr. La PAGE de la Conférence publiée par EODE Press Office :
MINSK : International Conference « The Prospects of the Eastern Partnership »
(4) Cfr. Luc MICHEL pour EODE THINK TANK/ GEOPOLITIQUE/ LE SOMMET ‘USA-AFRICAN LEADERS’ OU LES MAUVAISES VUES DE WASHINGTON SUR L’AFRIQUE
(5) Cfr. PCN-TV/DOCUMENT/ THE MAKING OF THE COLOUR REVOLUTIONS IN AFRICA (1): AFRICAN SUMMIT OF THE NED IN WASHINGTON (AUGUST 5-6,2014)
Un impressionnant document de huit heures, provenant de la NED elle-même, sur la fabrication des 5e colonnes africaines !
(6) Voir sur PANAFRICOM-TV/
LUC MICHEL: POURQUOI LES ‘VITRINES LEGALES DE LA CIA’ (NDI & CIE) CIBLENT LE CAMEROUN ?
QUE CACHE LA DESTABILISATION DU CAMEROUN SOUS PRETEXTE D’ANTAGONISME FRANCOPHONES VS ANGLOPHONES ?
Photo :
Fomunyoh, Directeur Afrique de la NDI.
Organigramme des « vitrines légales de la CIA ».
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* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ) :
WEBSITE http://www.lucmichel.net/
PAGE OFFICIELLE I
TWITTER https://twitter.com/LucMichelPCN
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