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29 mars 2024

Algérie : Les Touareg veulent se faire entendre


France-Irak Actualité : actualités sur l’Irak, le Proche-Orient, du Golfe à l’Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak, au Proche-Orient, du Golfe à l’Atlantique. Traduction d’articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne, enquêtes et informations exclusives.

Publié par Gilles Munier sur 9 Mars 2018,

Catégories : #Algérie, #Mali

Ahmed Idabir, Aménokal du Hoggar  

Par Salima Tlemçani (revue de presse : El Watan – 6/3/18 )*

Un grand rassemblement des Touareg du Hoggar aura lieu le 17 mars  au chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset, pour dénoncer «la marginalisation», «l’exclusion» et «le malaise» auxquels ils sont soumis, et faire état des problèmes vécus par la population. «C’est l’occasion aussi de donner une réponse à ceux qui doutent du statut et de l’aura» de l’Aménokal Ahmed Idabir, accusé par le sénateur RND Mohamed Akhamoukh «d’avoir usurpé un titre qui n’existe plus depuis l’indépendance».

Après les graves accusations du sénateur Mohamed Akhamoukh portées contre le successeur de son père, l’Aménokal du Hoggar Ahmed Idabir, ce dernier, tout en refusant de «polémiquer», annonce la tenue d’un «important» rassemblement des notables de Tamanrasset, prévu le 17 mars, au chef-lieu de la wilaya, sans pour autant être précis sur l’endroit exact. «Dimanche dernier, j’ai reçu une soixantaine de notables touareg qui m’ont demandé la réponse des autorités à leurs préoccupations exprimées il y a plus d’une semaine.

Comme mon appel n’a pas eu de retour d’écho, ils ont décidé de prendre attache avec chaque chef de tribu pour se rassembler à la ville de Tamanrasset. Ils ont retenu la date du 17 mars, pour se donner le temps de bien préparer et organiser la rencontre.

Ce sera l’occasion pour eux d’exprimer publiquement le ras-le-bol, le malaise et de dénoncer l’exclusion et la marginalisation qu’ils disent subir ces dernières années. Je sais qu’ils seront très nombreux à cette rencontre, dont le lieu n’est toujours pas arrêté», explique l’Aménokal Ahmed Idabir. Interrogé sur les propos tenus par Mohamed Akhamoukh, fils du défunt Hadj Moussa Akhamoukh, ancien Aménokal, Ahmed Idabir n’a pas voulu faire de commentaire. «Je refuse de polémiquer autour des déclarations de mon défunt oncle.

Je préfère laisser la parole aux notables pour décrire la situation dans laquelle les Touareg de l’Ahaggar vivent et faire état des problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur quotidien et surtout raconter le malaise généralisé», déclare Ahmed Idabir. Il rappelle les propos qu’il avait tenus, il y a une dizaine de jours, après sa réunion avec les notables en disant : «J’ai tiré la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur la situation qui prévaut à Tamanrasset.

Je n’ai rien inventé. J’ai juste exprimé les préoccupations de la communauté, telles qu’elles m’ont été exposées. J’ai également précisé que si les autorités ne donnent pas de l’importance à ce cri de colère, la situation risque de se dégrader. En tant qu’Aménokal, j’ai tout fait pour calmer les esprits des uns et des autres, mais la patience a des limites.

Raison pour laquelle j’ai donné un délai d’une semaine aux autorités, faute de quoi, je serai dans l’obligation de remettre mon titre aux chefs de tribu. Et ce sera à eux de prendre les mesures qu’ils jugent nécessaires pour faire face à ce black-out. Lors du rassemblement du 17 mars, ils vont faire entendre leur voix.»

L’ex-député du RND insiste sur le fait que  «le malaise n’incombe pas» au wali de Tamanrasset qui, selon lui, «fait de son mieux pour aider» la communauté. «Le wali se démène chaque jour pour la population, mais les problèmes dépassent ses prérogatives. Nous voulons que les autorités centrales réagissent.

Nous voulons une réponse d’Alger et pas de Tamanrasset.» Visiblement, l’Aménokal du Hoggar veut mettre les autorités face au «cri de colère» des Touareg, mais aussi se montrer en principal interlocuteur dans la région. Reste à savoir, cependant, comment les autorités vont traiter cette situation ? Vont-elles interdire le rassemblement et prendre le risque d’un quelconque dérapage ou laisseront-elles faire dans l’intérêt de la collectivité ? La question reste posée…

Source : El Watan

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