Aller à…
RSS Feed

11 octobre 2024

L’empereur Donald redéfinit l’alliance atlantique (du G7 au G2)


Les 7 du Québec
Robert Bibeau

Mercredi 13 juin 2018
Qu’est-ce que le G7 ?

Le G7 est le comité central de l’Alliance atlantique. Le G7, mieux nommé le GPO pour grandes puissances occidentales, est un organe informel dont s’est doté le suzerain américain afin que, une fois par année, ses vassaux portent allégeance ostensiblement et médiatiquement. Pour les sujets conviés à ce spectacle emphatique, la façon d’être adoubé par leur souverain est d’entériner dans le communiqué final les décisions imposées par Sa Majesté. Tous sont familiers avec ce protocole convenu et entendu et, par les années passées, tout s’était bien déroulé. Sauf un jour, un puissant soupirant, se croyant dispensé, dérogea à la règle d’unanimité empressée, il fut expulsé et l’éphémère G8 redevient le G7.
L’édition canadienne du G7

De l’édition 2018 émanait une odeur de soufre et de fronde bien avant l’arrivée des initiés, à un point tel que l’empereur songea à se désister. En effet, à quoi bon se plier à ce protocole obséquieux quand les vassaux mutinés ont déjà manifesté leur refus de relancer le boycott contre l’Iran, la puissance à menacer pour qui veut faire grimper le prix du baril que le roi Donald doit maintenir au-dessus de 60 USD à tout prix. Pire, les vassaux manufacturiers – affamés d’hydrocarbures – rechignent à laisser monter le prix des énergies. Il en est de même pour les tarifs douaniers que tous ces sous-fifres dénoncent avec véhémence, chacun cherchant à en être exempté alors que ce sont les clients américains qui en feront les frais via l’inflation des prix à la consommation et la hausse des taux d’intérêt sur le dollar malmené. Même ce zélateur canadien, un jeune blanc-bec, fait grand tapage, outré d’être accusé de menacer la sécurité des USA s’il refuse d’augmenter le tribut livré à son suzerain étatsunien (25% sur l’acier et 10% sur l’aluminium). Pourtant, le déficit commercial avec le Canada est d’à peine 28 milliards USD sur un total de 566 milliards USD (2017), dont 375 milliards de dollars avec la puissante Chine, la grande absente de ce triste ramage – l’absente dont personne ne parle, mais dont le spectre hante les étages. (1)

La République de Chine, l’adversaire véritable de ce camp divisé, a rameuté ses alliés de l’Association de coopération de Shanghai à Qingdao, face à la Corée, en Mer de Chine, le prochain centre névralgique des tensions mondiales. (2)
Donald premier, l’isolationniste?

Quoi qu’on en dise, l’empereur Donald n’est pas un isolationniste ni un protectionniste, il cherche simplement à renégocier tous les contrats, pactes, traités, conventions, ententes et accords déjà signés, afin d’exiger un plus lourd tribut de la part de ses vassaux qui se liguent contre lui afin de maintenir les accords commerciaux en l’état, comme sous le règne d’Obama. Mais le contexte économique du vaisseau amiral de la flotte atlantique n’est plus le même que sous Obama. L’ex-président a laissé courir et le déficit commercial n’en finit plus de grimper, les taux d’intérêt sont trop bas et n’attirent plus les capitaux qui fuient l’Amérique. Si l’effilochement se poursuit le dollar devra bientôt dévaluer drastiquement. Tous les détenteurs de pétrodollars et de bons du Trésor seront floués. Pourtant, il est un principe fondamental pour le capital qui va comme suit : « Chacun sa part dans le partage de la chaine des valeurs ». Le « Capo » du capital qui ne respecte pas ce principe et tente d’accaparer tous les profits pour lui prend le risque d’être renversé ou abandonner par la communauté des assujettis révoltés, c’est la menace qui pèse sur l’amiral Donald (3).
Rififi à La Malbaie

Finalement, le Président américain, plutôt que de bouder ce sommet du G7, a décidé d’y participer et de le couler. Que ce faible Trudeau cesse de se morfondre, il n’a rien fait de déplorable et il s’est soumis aux courbettes devant Sa Majesté Trump, il en aurait fait davantage que le rififi aurait égal. Le retrait américain du communiqué final était décidé avant l’atterrissage d’« Air Force One » et ne visait qu’à mettre au pas les alliés et concurrents de ce misérable Président, chef d’une Amérique de moins en moins hégémonique. Des alliés que le maitre pousse dans les bras de son pire ennemi et dont Vladimir Poutine dit qu’il respecte la parole donnée… comme tout aspirant au trône. Incidemment, Xi Jinping, dont le spectre hantait le sommet de Singapour, observait l’empereur se précipiter dans la chausse-trappe appâtée par un dérisoire Nobel de la Paix. (4)

NOTES

http://www.tvanouvelles.ca/2018/02/06/le-deficit-commercial-americain-2017-bondit-de-121
http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs-invites/chine-le-contre-sommet-de-lorganisation-de-cooperation-de-shanghai/
http://www.les7duquebec.com/7-au-front/trump-limprevisible-drone-teleguide/
http://www.les7duquebec.com/actualites-des-7/un-spectre-hantait-le-sommet-de-singapour/

Reçu de Robert Bibeau pour publication

Partager

Plus d’histoires deCanada