Par la rédaction du HuffPost Algérie (revue de presse : 15/8/19)*
(+ la mise au point Huawei)
Dans un article fleuve publié jeudi consacré à l’aide apportée par des experts de Huawei à des gouvernements africains, notamment la Zambie et l’Ouganda, pour surveiller les opposants, le Wall Street Journal (WSJ) évoque, incidemment, le rôle de la grande entreprise chinoise en Algérie.
Selon le Wall Street Journal qui a eu accès à des informations en Ouganda, les dirigeants de Huawei ont recommandé aux dirigeants de ce pays d’aller examiner un système de surveillance mis en place en Algérie où “l’autocrate vieillissant” Abdelaziz Bouteflika au “pouvoir depuis vingt ans” cherchait à voir ce que “mijote” l’opposition.
De fait, rapporte le journal, une équipe de hauts responsables sécuritaires ougandais a été dépêchée en septembre 2017 en Algérie pour “ étudier le système de vidéosurveillance à Alger, qui comprenait des centres de surveillance de masse et de cybersurveillance.”
L’un de ces responsables ougandais a déclaré au journal américain qu’ils ont discuté en Algérie “du piratage d’individus dans l’opposition qui peuvent constituer une menace à la sécurité nationale”. Le même responsable a indiqué que les “les Algériens sont avancés dans ce domaine”.
Le Wall Street Journal dit avoir eu accès un rapport classé élaboré conjointement entre les services de sécurité ougandais et algériens. Ce rapport, indique-t-il, qualifie le système de surveillance mis en place en Algérie de “ système intelligent de vidéosurveillance de Huawei”. Le rapport le qualifie de “ système avancé” qui “fournit l’une des meilleures applications de surveillance”.
Le chef de la police ougandaise de l’époque, Kale Kayihura, a signé quelques mois plus tard “ un accord de coopération avec l’Algérie pour qu’une équipe algérienne le conseille sur le déploiement du programme ougandais de surveillance mis en œuvre par Huawei”. Le conseiller algérien est décrit par de hauts responsables ougandais comme un “ cyber-expert formé au siège de Huawei à Shenzhen”.
Le groupe Huawei, précise le WSJ, a indiqué qu’il n’a “jamais vendu des solutions de surveillance (sold safe city solutions) en Algérie. “Le ministère algérien des Affaires étrangères n’a pas répondu à de multiples courriels et appels à commentaires. De multiples visites et appels à l’ambassade d’Algérie en Ouganda n’ont donné aucun commentaire” souligne le journal américain.
Le Wall Street Journal précise que l’ancien chef de la police ougandaise, Kale Kayihura,assigné à résidence depuis juin 2018 et poursuivi pour plusieurs infractions, notamment la distribution illégale d’armes gouvernementales à des milices civiles, “n’a pu être joint pour commenter.”
*Source : Huffpostmaghreb.com
Pour info: La réaction de Huawei à l’article du WSJ
Par S.L (revue de presse : TSA – 16/8/19)*
La filiale algérienne du géant chinois des télécommunications Huawei a réagi, ce vendredi 16 août, aux informations publiées mercredi par le Wall Street Journal. Dans une longue enquête, le journal américain a accusé l’équipementier chinois d’aider plusieurs pays africains dans la cyber-surveillance et le cyber-espionnage de figures d’opposition, l’Algérie servant même de modèle présenté aux pays africains intéressés par les services de Huawei.
Pour convaincre de l’efficacité de leur système, les dirigeants de Huawei ont recommandé aux autorités ougandaises de jeter un œil au système de surveillance présent en Algérie, révèle notamment le Wall Street Journal, qui affirme dans ce cadre qu’une équipe de responsables de sécurité ougandais s’est déplacée en septembre 2017 à Alger pour étudier le système de vidéo-surveillance à Alger, qui comprend des centres de surveillance de masse et de cyber-surveillance.
« Nous avons discuté le fait de pirater des personnalités de l’opposition qui peuvent menacer la sécurité nationale », a déclaré un des responsables ougandais cité par le Wall Street Journal. Le même responsable a ajouté que « les Algériens sont avancés dans ce domaine ».
« Le 14 août, un article de « Wall Street Journal », que certains médias algériens ont repris, en indiquant que les employés de Huawei avaient utilisé les solutions de la Safe city « la ville sécurisées » et les solutions des autres sociétés pour aider les gouvernements ougandais, zambiens et algériens à espionner leurs opposants politiques », écrit Huawei Algérie dans une déclaration.
« Ainsi, Huawei tient à clarifier la situation et dénoncer toutes ces accusations non fondées : 1. Huawei rejette complètement les allégations non fondées et incertaines du Wall Street Journal contre ses activités commerciales en Algérie, en Ouganda et en Zambie ; 2. Le code de conduite professionnelle de Huawei interdit à tout employé d’entreprendre des activités qui compromettraient les données ou la confidentialité de nos clients ou des utilisateurs finaux, ou qui enfreindraient les lois en vigueur ; 3. Huawei est fier de respecter les lois et les réglementations locales à travers tous les marchés où il opère et défendra sa réputation avec vigueur face à de telles allégations sans fondement », détaille le communiqué.
*Source : TSA