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25 avril 2024

Sommet Russie-Afrique de Sotchi : Poutine affiche ses ambitions africaines


Publié par Gilles Munier sur 27 Octobre 2019, 18:12pm

Catégories : #Afrique, #Poutine

Revue de presse : El Watan.com (27/10/19)*

Organisé mercredi et jeudi dans la station balnéaire de Sotchi, le premier sommet Russie-Afrique avait pour ambition de consacrer le retour russe sur un continent d’où Moscou s’était largement retiré après la chute de l’URSS, et où la majorité des échanges se font désormais avec la Chine ou les pays occidentaux.

Le premier sommet Russie-Afrique a «ouvert une nouvelle page» des relations entre Moscou et le continent africain, a déclaré jeudi Vladimir Poutine en clôturant l’événement, ajoutant qu’il fallait «intensifier la coopération» pour remplir les objectifs de Moscou. «On peut déjà dire que cet événement aura ouvert une nouvelle page des relations entre la Russie et l’Afrique», a-t-il indiqué lors de son discours de clôture, saluant deux jours de rencontres «professionnelles et amicales, pour ne pas dire chaleureuses».

En dehors des vœux exprimés de travailler ensemble, il n’y a cependant rien eu de concret. Aucun contrat majeur n’a d’ailleurs été annoncé au cours de ces deux journées.

Le Sommet Russie-Afrique a vu la présence de l’intégralité des 54 Etats africains, 43 d’entre eux étant représentés par leurs chefs d’Etat ou de gouvernement. «Nous avons l’intention d’intensifier la coopération économique», a poursuivi Vladimir Poutine, rappelant l’objectif russe de faire passer à «40 milliards de dollars» les échanges commerciaux entre la Russie et l’Afrique d’ici à cinq ans (ils sont actuellement de 20 milliards d’euros), confirmant que des sommets Russie-Afrique seraient désormais organisés tous les trois ans.

Effacement de la dette

Une déclaration commune entre la Russie et l’Afrique a été signée pour conclure le sommet de Sotchi. Celle-ci dénonce notamment les «diktats politiques et le chantage monétaire» et appelle à une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, «pour lui donner une plus grande représentativité», selon le texte de cette déclaration publié sur le site du Kremlin.

«Nos pays, sur la plupart des secteurs à l’ordre du jour sur la scène internationale, sont proches ou au moins convergents», a expliqué le président russe. Vladimir Poutine a aussi promis que la Russie continuerait à aider les pays africains en effaçant leurs dettes. Il a assuré que ce montant dépassait déjà 20 milliards de dollars.

Si le sommet de Sotchi a essentiellement tourné autour de questions économiques, Vladimir Poutine et les dirigeants africains ont également abordé les défis de la lutte contre le terrorisme en Afrique et du soutien que Moscou pourrait apporter aux acteurs du continent, notamment au Sahel ou sur la crise libyenne. Depuis 2017, la Russie a signé des accords de coopération militaire avec 20 pays d’Afrique. Et compte bien poursuivre dans cette voie.

Lutte antiterroriste

Vladimir Poutine souhaite notamment apparaître comme un possible soutien dans la lutte antiterroriste sur le continent et en rempart face aux éventuelles tentatives de renversement  des régimes africains. «Le terrorisme, la prolifération de l’idéologie extrémiste, la délinquance transfrontalière, et la piraterie empêchent le développement du continent africain. Plusieurs pays sont confrontés aux conséquences des printemps arabes. Résultat : toute l’Afrique du Nord est déstabilisée…

Dans cette région, mais aussi dans les zones du Sahara et du Sahel (…). C’est pourquoi, il nous semble important d’accroître les efforts conjoints de la Russie et de l’Afrique dans le domaine de la lutte antiterroriste», a-t-il martelé. Le président russe ne cache ainsi pas sa volonté de «renforcer les contacts entre les forces de l’ordre et les services spéciaux de la Fédération de Russie et des pays d’Afrique», en insistant sur le renseignement et la formation.

Au cours de la rencontre, plusieurs chefs d’Etat africains, dont le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, président en exercice du G5 Sahel, ont appelé à ce que la Russie rejoigne la coalition internationale de lutte contre le terrorisme au Sahel, notamment, dont elle ne fait pas partie pour le moment. Le spécialiste de la Russie, Arnaud Kalika, repris par RFI, soutient que Moscou a plusieurs fois demandé un poste d’observateur au G5 Sahel, mais s’est heurté jusqu’à présent au refus de la France, notamment. Pour la Russie, indique-t-il, ce serait le moyen de gagner du terrain en Afrique, mais aussi de renforcer sa place dans le jeu diplomatique international.

*Source : El Watan

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