Mémoire du Conseil suprême libyen des tribus et de villes libyennes au propos de la conférence de l’Union africaine sur la Libye
28 juin 2020
Votre excellence, monsieur Denis Sassou-Nguesso Président de la
République de Congo, Président du Comité de l’Union Africaine pour la
Libye et son excellence Président de la commission de l’Union
Africaine, Moussa Faki Mahamat
Que la paix soit sur vous et la miséricorde de Dieu
Nous adressons chaleureusement à vos altesses nos sincères
remerciements. Nous apprécions votre initiative et vos efforts
remarquables pour rétablir la paix et la stabilité dans le continent
africain en général et en Libye en particulier. Nous affirmons nos
relations fraternelles qui unissent le peuple libyen et le peuple
congolais. Nous vous remercions pour votre travail actif depuis la
création de cette commission dans le cadre de l’Union africaine et
nous n’oublions jamais les positions historiques de cette organisation
envers la Libye et le peuple libyen.
Nous apprécions avec beaucoup de respect les efforts incessants que
vous déployez pour trouver des solutions efficaces, justes et durables
à la crise qui a frappé la Libye et son peuple et qui a également
porté atteinte par ses effets nuisants à toute la région.
C’est une calamité avec laquelle nous vivons depuis l’ingérence
dévastatrice et injuste dans les affaires de ce pays africain en 2011
qui a conduit à la destruction et la transformation d’un membre actif
dans le processus de la stabilité de la région et de la paix régionale
et mondiale pendant des décennies, et transformé malheureusement en
un foyer source de toutes sortes de craintes qui nuisent à la
stabilité des peuples de la région.
Monsieur le Président, nous avons déjà présenté à votre excellence une
feuille de route pour résoudre la crise libyenne par lequel nous avons
affirmé que ce plan présente la solution la plus adaptable à la
situation en Libye, après l’échec de toutes les initiatives qui n’ont
pas pris en considération la spécificité de la société libyenne.
Dans ce projet, nous avons affirmé que la solution de la crise
libyenne nécessite une véritable réconciliation entre tous les
Libyens, un contrat social par lequel tous les Libyens s’entendent sur
une réconciliation sociale exclusive constituant une base solide de la
reconstruction de l’Etat libyen. Car il est catégoriquement impossible
de reconstruire un Etat dans une atmosphère de division, d’antagonisme
alimentées et confortées par des parties étrangères.
La mise en œuvre de notre initiative ne peut être réalisable que par
l’organisation d’une assemblée nationale fondatrice qui regroupe tous
les Libyens sans distinction, sans rejet ou oubli d’aucun mouvement
sur un principe selon lequel tous les Libyens et les Libyennes sont
responsables de la reconstruction de leur Etat et qu’ils sont tous
égaux dans les droits et les devoirs.
En conséquence, nous estimons que l’initiative du Caire et toute autre
initiative destinée à trouver une solution de la crise, peut-être
incluse dans le projet de l’initiative qui nous avons précédemment
proposée, du fait que le dialogue ne se limite pas aux parties
belligérantes qui ne représentent pas tous les Libyens, mais
représentent une rivalité entre deux parties du même camp
. Donc toutes les parties libyennes doivent participer à ce dialogue
politique et à la réconciliation sociale afin d’obtenir des résultats
acceptables par tous les Libyens et d’éviter le risque d’échec comme
celui qui s’est produit à propos de l’accord de l‘Ashkirat, et les
autres projets qui ont réuni seulement les deux parties en conflit .
Ces parties sont ainsi à l’origine de tout ce qui s’est passé et n’ont
à aucun moment été l’origine d’un rapprochement ou d’une détente.
Et nous vous proposons les mesures suivantes basées sur les
recommandations de la conférence de Berlin sur la Libye, la résolution
du Conseil de sécurité n°2510 et la réunion de Congo Brazzaville qui a
eu lieu au mois de mars en présence des représentants de l’Union
africaine et des membres de l’ Unsmil qui ont confié le dossier de la
conciliation en Libye à l’Union Africaine et la préparation de la
conférence qui sera tenue entre les parties libyennes, prévue en mois
de juillet mais repoussée jusqu’au mois de septembre à cause de
l’épidémie de coronavirus,
ces mesures sont les suivantes :
1-Demander au secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité de
lever et de suspendre toutes les restrictions imposées contre des
personnalités nationales libyennes, car ces mesures entravent
l’organisation d’une véritable réconciliation afin de réaliser une
paix et une stabilité durable en Libye et à la région. Cela
constituera le pivot d’une garantie de succès de la conférence de
réconciliation qui se tiendra à Addis-Abeba au mois de septembre de
cette année. Nous souhaitons que vous vous rappeliez que ces mesures
sont importantes dans la construction de la paix et la sécurité en
invitant le Conseil de sécurité à demander à la cour pénale
internationale de suspendre la poursuite du Docteur Saif Al Islam en
appliquant l’article 16 de son statut qui autorise le Conseil de
sécurité à demander à la cour de suspendre la poursuite pour une durée
d’un an reconductible en fonction de l’amélioration des conditions et
de l’appréciation des évolutions des mesures prises en faveur de la
paix et de la sécurité.
2-lever les sanctions de nature politique et d’exclusion par d’autres
organisations sur les figures nationales qui soutiennent la
réconciliation et la stabilité en Libye. Ces personnalités sont
victimes de mesures pratiquées par le Conseil de sécurité suite à
l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011. Cette intervention illégale
est la source principale de toutes les dévastations et dégâts produits
en Libye.
3- Toute organisation de dialogue entre Libyens ne doit pas seulement
rassembler les parties antagonistes mais doit inclure les partisans
de l’ancien régime présentés par docteur Seif Al Islam Kadhafi soutenu
par une majorité de la population libyenne. En plus, il faut ainsi
inviter une quatrième partie à participer à la conférence. Il s’agit
d’une partie qui n’a aucune appartenance politique mais qui regroupe
les sociétés civiles, des syndicalistes, des intellectuels, des
présidents des universités, des savants religieux modérés, les femmes,
les jeunesses et les magistrats.
Avec nos excellents respects et nos salutations sincères
Conseil suprême des tribus et des villes libyennes