Par Luc Michel.
Il y a trois ans déjà (2017-2019), au moment des intenses combats entre les deux blocs impérialistes au Moyen-Orient terrorisé (Syrie – Irak – Afghanistan – Yémen – Arabie Saoudite – Turquie – EAU – Liban – Palestine – Iran – Israël), nous avions indiqué que l’on assistait – à travers ce baroud d’honneur, au retrait et à la défaite dans cette région pétrolière stratégique de l’Empire Atlantique mené par l’ex-hégémonique puissance américaine. Les États-Unis s’étaient résolus disions-nous alors à relocaliser le gros de leurs forces militaires de cette région, de moins en moins stratégique, vers l’Asie-Pacifique-Mer-de-Chine désormais l’épicentre de l’économie mondiale. Nous avions aussi indiqué que l’Empire Atlantique en déclin allait poursuivre ses malversations dans cette région, mais par d’autres voies et moyens (financiers, monétaires, commerciaux, sanctions, etc.) Enfin, nous avions subodoré que l’Afrique, le dernier continent à se repartager (marchés, ressources naturelles, industrialisation et exploitation d’une main-d’œuvre à former) allait subir les agressions multiples des trois blocs impérialistes (États-Unis-Atlantique – Chine-Russie – Union européenne). Voici trois articles de Luc Michel qui présentent quelques récentes malversations de ces superpuissances en Afrique – avec la complicité des États nationaux africains qui vendent au plus offrant et la chair à patron et la chair à canon et les ressources nationales…non sans faire monter les enchères et le montant des prébendes et des «aides» financières et militaires (sic). Robert Bibeau Éditeur pour https://les7duquebec.net
« A NOUAKCHOTT, LA SÉCURITÉ DU SAHEL EN QUESTION »(AFP)
Par Luc Michel.
Comment la France en perte de vitesse partout en Afrique saharienne – Défaite dans la Guerre du Sahel, Perte d’influence en Libye face à la Turquie, Trahison de Trump, Blocage du dossier Cedeao-Eco-FrancCFA) – cherche à ne pas apparaître isolée !
Les pays du G5 et leurs partenaires internationaux se sont retrouvés à Nouakchott ce mardi 30 juin. Le sommet qui cherche à faire le point des engagements pris en France, il y a six mois à Pau, se tient dans un contexte de forte contestation politique anti-française au Mali, au Niger et au Burkina Faso, ainsi que de dégradation de la situation sécuritaire notamment au Burkina Faso. Sans oublier les critiques et le mécontentement du Tchad …
Entre les réunions de Pau et Nouakchott, l’élimination théâtralisée, le 3 juin, d’Abdelmalek Droukdal, chef d’Al-Qaïda au Maghreb n’est pas à minorer même s’il est difficile d’estimer l’impact qu’aura la restructuration d’Aqmi sur les opérations des groupes qui lui sont affiliés tels que le GSIM et donc par ricochet sur la stratégie de lutte anti-terroriste menée au Sahel.
Le chef de l’Etat français qui a fait le déplacement en Mauritanie ne manquera pas d’écouter ses pairs africains. Les discussions seront ensuite élargies en visio-conférence aux dirigeants italien (alliés à la Turquie et aux islamistes de Tripoli contre Paris en Libye …) et allemand. Ce sera l’occasion de faire un point sur la stratégie engagée, il y a près de six mois, lors de la dernière réunion à Pau, dans le sud-ouest de la France. Un semestre qui, du point de vue français, aurait « été propice pour l’opération Barkhane ». Le sommet de Pau avait acté au mois de janvier « une meilleure coordination entre Barkhane et les armées nationales». «Ces six derniers mois ont par ailleurs confirmé l’effondrement sécuritaire du Burkina Faso », affirment les médias français. « Toutes les provinces sont touchées » résume Mahamadou Sawadogo, spécialiste des questions d’extrémisme violent.
Le Burkina « affaibli est devenu un couloir pour les djihadistes qui progressent vers les pays du golfe de Guinée. La Côte d’Ivoire n’est pas épargnée comme l’a prouvé à nouveau l’attaque de Kafolo».
Lorsque la France et ses partenaires sahéliens se sont retrouvés à Pau, le 13 janvier dernier, l’ambiance n’était pas à l’optimisme après plusieurs mois de difficultés sur le terrain. Emmanuel Macron demandera avec arrogance alors à ses homologues de confirmer leur soutien à l’engagement français, lors de cette réunion qui passera souvent, dans l’opinion publique sahélienne, pour une « convocation » élyséenne des dirigeants africains. À Pau, des priorités ont également été définies contre un ennemi, l’État islamique au grand Sahara (EIGS), et dans une région, celle des « trois frontières » (Mali, Niger, Burkina). Six mois plus tard, les acquis sont « fragiles » (dixit l’Elysée) et ténus, l’état d’esprit anti-français se renforce parmi les populations et pourtant on n’hésite pas à dire au cabinet présidentiel que «la victoire est possible» au Sahel …
LA FRANCE A-T-ELLE DEJA PERDU LA GUERRE DU SAHEL CONTRE LES DJIHADISTES ?
Sur http://www.lucmichel.net/2020/04/04/luc-michels-geopolitical-daily-la-france-a-t-elle-deja-perdu-la-guerre-du-sahel-contre-les-djihadistes/ (Souces : Afrique Média – LucMichelTV – AFP – EODE Think Tank) Video sur LUC-MICHEL-TV : Sur https://vimeo.com/434036148
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QUAND LA FRANCE TENTE DE NIER QU’ELLE A PERDU LA GUERRE AU SAHEL
Une force d’occupation en l’occurrence occidentale, quand elle s’empare d’un État, d’un pays, d’une terre, elle le vampirise, son objectif étant moins de s’adapter au contexte que d’imposer ses règles et diktats au pays occupé. Qu’elle soit amenée par la force des choses à changer de formes, à s’imposer des modifications aussi bien dans la parole que dans l’acte, cela veut dire qu’elle a loupé son objectif. C’est ce qui arrive à Barkhane, qui, bien agonisante, peine à se rendre à l’évidence. À Nouakchott, capitale mauritanienne où s’est déplacé Macron pour sa première visite post dé-confinement, la défaite de l’occupation française a été bien palpable. Un discours parfaitement prosaïque marqué par : «les efforts se poursuivent, les progrès sont significatifs, mais restent insuffisants»… La réalité est que l’Occident a échoué face à la volonté des Maliens, des Nigériens, des Tchadiens, des Burkinabés de ne pas voir le Sahel se transformer en une nouvelle Libye. Même la Mauritanie n’a pas fait le jeu des colonialistes qui voulaient détourner l’argument touareg comme un moyen de dislocation du grand Mali. D’où cette décision de la force Barkhane qui selon RFI, a changé son mode d’action : « Renforcée par 500 hommes, la mission Barkhane a multiplié les opérations et modifié son mode d’action. Ainsi, pour déloger les groupes terroristes, il a été décidé qu’il y aurait désormais moins de patrouilles composées de convois lourds et lents – cibles des mines artisanales -, mais plutôt une présence sur le temps long, ce que les militaires appellent la «permanentisation». Dans les faits, les légionnaires du 2e REP ont été désignés pour s’accrocher au terrain, en totale autonomie, un engagement extrêmement rustique, sur plusieurs semaines et solidement coordonné avec les armées régionales, comme cela avait été décidé en janvier dernier. C’est ridicule. Le lecteur averti voit très clairement une force d’occupation défaite qui cherche à s’accrocher aux oripeaux d’une stratégie en déroute, lui inventant toute sorte d’appellations : même en français, permanentisation sonne faux!
Désormais, Paris veut également une « consolidation» des gains militaires via des avancées concrètes sur l’autonomie des armées nationales, sur le redéploiement des États dans les zones instables et sur la concrétisation de projets ciblés de développement, note RFI. C’est de loin la partie la plus cuisante de l’aveu d’échec de Barkhane : la France et ses alliés de Takuba ont tout fait et font tout pour mettre en pièces les forces de défense nationale africaines, mais leurs années d’efforts ne valent rien face à cette phrase : «autonomie des armées nationales»…. Eh bien non, chère France. Les armées ouest-africaines ne sont pas autonomes. Elles sont bien indépendantes et souveraines. Sinon comment expliquer que la force Barkhane ait fini par se tirer des zones maliennes qu’elles occupaient auparavant, qu’elle soit désormais, si prudente, si hésitante, si craintive à l’idée d’un plus grand engagement.
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COMMENT ISRAEL CIBLE ET DÉSTABILISE L’ÉTHIOPIE