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18 décembre 2024

La véritable guerre mondiale est en Algérie


Publié par Gilles Munier sur 6 Juillet 2020, 06:52am
Catégories : #Algérie, #Libye, #Tunisie, #Maroc

Mallence Bart Williams: Le pillage des ressources africaines

Par Christophe Magdelaine (revue de presse : frontières blog – 26/6/20)*

L’Algérie est immensément riche. Elle « roule » sur l’or, au sens propre et au figuré. L’or est en effet partout, au sud, au nord, à l’est et à l’ouest. Les cotes algéroises en regorgent. A quelques kilomètres d’Alger, il suffit de se baisser pour ramasser de l’or! Le sol et le sous-sol algériens n’ont pas fini de livrer leurs secrets. Des métaux, des minerais, de l’énergie fossile, des terres rares, des terres agricoles exploitables même dans le sud, de l’eau à profusion, du soleil à produire de l’énergie pour éclairer le monde. Et de l’uranium, surtout de l’uranium pur dans les vastes étendues de l’Ahaggar et du Tassili! Or, la profondeur algérienne en Afrique est également fournie en richesse à un point que l’on ose à peine imaginer! L’avenir du monde est en Afrique. Les richesses du sol et du sous-sol africain ne laissent indifférent aucune puissance mondiale.

Zbigniew Brzeziński avait en son temps évoqué l’importance de la région des grands lacs africains pour les États Unis. Et l’agenda américain était de sortir la France depuis cette région jusqu’au nord de l’Afrique. Cela a commencé avec l’installation de l’Ouganda comme tête de pont, puis l’installation d’une base arrière au Rwanda en impliquant la France pour l’éteindre dans l’un des plus terribles génocides humains du vingtième siècle, en provoquant la partition du Soudan. L’Éthiopie, l’Érythrée et la corne de l’Afrique sont déjà sous influence américano-sioniste tout comme Khartoum sous « mandat » émirato-saoudien, autant dire Tel Aviv et Washington. Au nord, la Tunisie et le Maroc sont déjà totalement enserrés dans un étau dont ils ont du mal à s’en sortir.

Mais la clef de la conquête définitive de l’Afrique gît en « la mise sous séquestre » de l’Algérie. Et c’est le nerf de la guerre mondiale actuelle qui ne dit pas son nom. Elle se joue dans les coulisses, dans les laboratoires des services de renseignement, dans les accrochages politiques sourds. Les yeux sont grands ouverts, écarquillés même, mais les bouches sont cousues de peur de révéler l’ampleur des enjeux. Elles commencent à peine à s’ouvrir. La médiatisation de l’Algérie montera en puissance, les enjeux sont trop énormes pour qu’ils restent discrets. Ils sont tellement énormes qu’ils dépassent en importance tous les points de fixation actuelle à l’échelle du globe. Il y va de l’avenir de la France et de l’Europe. C’est-à-dire de la fin définitive de la domination américaine et de l’alliance atlanto-sioniste. Il y va des intérêts économiques de la Chine et de la Russie.

Tout cela réuni signifie la fin des équilibres mondiaux hérités de Yalta alors qu’ils étaient sur le point d’être reconduits en y apportant quelques amendements. Le réveil de l’Algérie modifie tous les calculs et rend aphones toutes les puissances qui aujourd’hui savent qu’elles assistent impuissantes à une future recomposition mondiale dont ils ne maîtrisent ni les tenants, ni les aboutissants. Or, aucune puissance n’a intérêt à ce que l’Algérie et le reste de l’Afrique reprennent contrôle de leur destin. Il y va du destin et de l’avenir des équilibres mondiaux actuels qui font de l’Afrique le grand absent à la table des négociations et le grand gâteau dont tous veulent croquer. Comment alors maîtriser ce qui est inéluctable…?

Sous le Sahara : une nappe d’eau grande
comme deux fois la France

Il y a moins de 15 000 ans, le Sahara était une savane tropicale herbeuse qui s’est progressivement asséchée, laissant place au plus grand désert de notre planète : une région souvent hostile, écrasée par le Soleil. Mais sous le sable et les rochers se cache une nappe d’eau gigantesque qui parvient en partie à se renouveler, malgré une pression humaine de plus en plus forte.
Le système aquifère [1] du Sahara septentrional s’étend sur une surface de presque deux fois la France métropolitaine et recèle, à plusieurs centaines voire milliers de mètres de profondeur, plus de 30 000 km3 d’eau, accumulée au cours des périodes humides qui se sont succédé depuis 1 million d’années. Ce réservoir d’eau souterraine, parmi les plus grands du monde, a permis le développement urbain et agricole des régions semi-arides de Tunisie, d’Algérie et d’une partie de la Libye au cours des trente dernières années.

Le système aquifère
du Sahara septentrional se recharge

Ce que l’on sait moins, c’est que les nappes d’eau du système aquifère du Sahara septentrional se renouvellent, révèle une étude publiée dans Geophysical Research Letters et menée par des chercheurs de l’IRD. En effet, jusqu’à présent, l’eau souterraine du Sahara était considérée comme « fossile », c’est-à-dire non renouvelable, comme le charbon ou du pétrole que nous exploitons jusqu’à épuisement.

Les précipitations dans la région semblaient trop faibles et l’évapotranspiration [2] trop grande pour recharger significativement les nappes profondes. Mais les chercheurs viennent de montrer qu’en réalité, les nappes du système aquifère du Sahara septentrional, de leur nom exact, sont aujourd’hui encore alimentées.

En effet, leur recharge existe et a pu être quantifiée : les eaux de pluies et de ruissellement apportent en moyenne au système 1,4 km3 par an, soit environ 2 mm par an sur la surface d’alimentation des nappes. Sur la période de 2003 à 2010, la recharge annuelle a même atteint 4,4 km3 certaines années, soit 6,5 mm par an.

Une nouvelle approche par satellite

L’équipe de recherche a mis en évidence cet apport grâce à une nouvelle méthode de mesure par satellite. Les scientifiques ont analysé les données fournies par la mission satellitaire GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment) de la NASA et du centre aérospatial allemand. Mis en orbite depuis 2002, GRACE mesure les variations du champ de pesanteur terrestre, ce qui permet de déduire les variations de masse d’eau contenue dans les enveloppes superficielles. Ces données ont permis aux chercheurs d’estimer l’évolution du volume d’eau stockée et d’en déduire la recharge des aquifères, une fois pris en compte les prélèvements effectués dans les nappes. Cette approche globale permet, entre autres, de s’affranchir des incertitudes des modèles hydrogéologiques, qui s’appuient sur des mesures locales du niveau piézométrique, c’est-à-dire du niveau d’eau relevé dans les puits et les forages.

Des prélèvements
toutefois non entièrement compensés

La recharge moyenne de 1,4 km3 par an correspond à 40 % des 2,75 km3 prélevés au total chaque année dans la région, d’après les données de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS). Par conséquent, 60 % des ponctions annuelles ne sont pas compensées. Malgré une recharge significative, le système aquifère du Sahara Septentrional demeure donc surexploité. D’autant plus que depuis les années 1960, les prélèvements n’ont cessé d’augmenter, afin de satisfaire la demande croissante de la part des différents secteurs socio-économiques : industrie, agriculture, tourisme, usage domestique [3].

Ainsi, les puits et forages se sont multipliés et les retraits annuels sont passés de 0,5 km3 en 1960 à 2,75 km3 en 2010, entraînant un abaissement généralisé du niveau piézométrique, atteignant 25 à 50 m selon les endroits. De nombreux puits artésiens et sources naturelles, autour desquels se sont développées les oasis, se sont d’ores et déjà taris.

La diminution de l’artésianisme, c’est-à-dire de la pression de l’eau au sein des nappes souterraines, risque d’impacter la viabilité de l’économie oasienne. En quantifiant la recharge actuelle, ces travaux permettront le développement d’outils de gestion raisonnée de cette ressource, dans l’attente de la mise en place de systèmes d’irrigation plus économes. L’enjeu est de taille : ces nappes devront pourvoir aux besoins croissants d’une population qui devrait atteindre 8 millions d’habitants d’ici 2030 d’après l’OSS.

Notes

Formation géologique ou roche contenant une nappe d’eau souterraine exploitable naturellement ou par pompage.
Effet combiné de l’évaporation de l’eau à la surface du sol et de la transpiration des plantes.
L’eau extraite des nappes souterraines sous le Sahara jaillit parfois à des températures très élevées, allant jusqu’à 80°C ! Celle-ci doit être refroidie via des systèmes de refroidissement avant d’être utilisée pour l’irrigation. De plus, avec des teneurs en sel pouvant atteindre 1 à 5 grammes par litre, cette eau est souvent trop salée pour être potable.
Christophe Magdelaine est environnementaliste, directeur de la publication, responsable et fondateur du site notre-planete.info, créé en 2001.

Référence

Gonçalvès J., Petersen J., Deschamps Pierre, Hamelin B., Baba-Sy O. Quantifying the modern recharge of the “fossil” Sahara aquifers – Geophysical Research Letters, 2013, VOL. 40, 1–6. doi:10.1002/grl.50478

*Source : frontieresblog

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