sraël est sous le choc, dans un spectacle écœurant d’hypocrisie
7 août 2020
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Comme si toute cette bienfaisance ne suffisait pas, le maire de Tel Aviv a ordonné que le bâtiment de la municipalité soit illuminé des couleurs du drapeau libanais. Les mots sont incapables de décrire un geste si éthéré. Toute la haine passée a été mise de côté, et Israël est maintenant un ami dans le besoin de son voisin souffrant. C’était peut-être une bénédiction de Tu B’Av, la fête de l’amour, célébrée hier. Mais quand même, un vague souvenir menace de gâcher la fête à la gloire de notre bonté et de notre altruisme, que nous aimons tant ici.
N’est-ce pas ce même ministre de la Défense qui, la semaine dernière, a menacé ce même Liban de détruire ses infrastructures ? Le Premier ministre n’a-t-il pas également menacé le Liban ? Et à quoi ressemble la destruction des infrastructures au Liban ? Exactement à ce qui a été vu au Liban mardi. Le bruit du tonnerre a secoué la ville, une fumée noire s’est répandue au-dessus, des destructions et des ravages, du sang civil a coulé, 4 000 blessés aux portes de l’hôpital, comme l’a décrit avec horreur l’ambassadrice d’un pays européen à Beyrouth, qui avait auparavant servi en Israël. Elle a été blessée mardi dans l’explosion et était sous le choc.
La moitié d’Israël et l’ensemble de l’état-major de Tsahal savent comment réciter la célèbre doctrine Dahiya, objet de tous les louanges. Un politicien sur deux a menacé de la mettre en œuvre. C’est notre langage avec le Liban et Gaza. C’est la doctrine adoptée par le Carl von Clausewitz israélien, l’ancien chef d’état-major Gadi Eisenkot, l’espoir actuel de la gauche israélienne, alors qu’il était chef du commandement du Nord.
Et quelle est cette doctrine sophistiquée qui porte le nom de la banlieue sud de Beyrouth, bastion des masses populaires du Hezbollah décimées en 2006 ? C’est l’utilisation d’une force disproportionnée et impitoyable contre les infrastructures, semant la destruction et l’effusion d’autant de sang que possible. « Aplatir une fois pour toutes », pour donner une leçon à l’ennemi. L’armée israélienne a essayé cela plus d’une fois dans le passé, au Liban et à Gaza, et ce fut une réussite vertigineuse. Cela ressemble à ce qui a été vu à Beyrouth mardi.
Il ne s’est pas encore écoulé une semaine depuis qu’Israël a menacé de détruire les infrastructures du Liban si le Hezbollah osait venger le meurtre d’un de ses combattants dans une action militaire limitée à la frontière, mais Israël le destructeur devient Israël le miséricordieux. Accepteriez-vous l’aide humanitaire d’un tel pays ? Y a-t-il une démonstration d’hypocrisie plus écœurante ?
Voir Que s’est-il passé à la frontière israélo-libanaise, et faut-il s’attendre à une escalade ?
Quand Israël a démoli Dahiya et d’autres quartiers de Beyrouth, le bâtiment de la municipalité de Tel Aviv n’était pas illuminé des couleurs du drapeau libanais. Quand Israël a tué des milliers de femmes et d’enfants innocents, vieux et jeunes, à Gaza pendant l’opération criminelle Plomb durci et l’opération Bordure protectrice, la municipalité n’a pas été éclairée aux couleurs du drapeau palestinien. Mais mercredi, nous étions tous si humains, si Libanais pour un moment. Jusqu’au prochain Dahiya.
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