ELECTION PRÉSIDENTIELLE EN CÔTE D’IVOIRE PAS CRÉDIBLE, PAS LÉGITIME, PAS DEMOCRATIQUE
8 novembre 2020
Collectif Afrique /France – CA -_collectifafrique1@gmail.com
ELECTION PRÉSIDENTIELLE EN CÔTE D’IVOIRE
PAS CRÉDIBLE, PAS LÉGITIME, PAS DEMOCRATIQUE
On se souvient que A. D. Ouattara a été installé au pouvoir après la capture à la manière des négriers de la traite des noirs de l’ex-président, L. Gbagbo, celui qui avait demandé de recompter les bulletins pour éviter le bain de sang.
Depuis la constitution limitait le mandat présidentiel à deux et voilà, qu’après avoir annoncé à grand cri qu’il ne serait pas candidat, que Ouattara traficote la constitution pour se présenter pour un troisième mandat.
Ouattara fait exclure tous les prétendants dont Gbagbo en lui refusant de fait son passeport alors que la CPI l’acquitté pour n’en retenir que 4 dont Bédié et Affi Nguessan.
Sa Commission électorale indépendante (CENI) taillée sur mesure a annoncé sa victoire avec 94 % des voix et une participation de 53,9 %.
Dénonçant cette mascarade électorale finalement de fait boycottée par les populations, l’opposition a annoncé avoir mis en place un Conseil National de Transition (CNT) présidé par l’ancien président Henri Konan Bédié qui « a pour mission de mettre en place dans les prochaines heures un gouvernement de transition »(Pascal Affi N’Guessan au nom de toute l’opposition).
Ces forfaits autocratiques sont couverts par les institutions néocoloniales africaines comme la CEDEAO sans parler de l’UEMOA(zone CFA colonial) et les « partenaires » (sic!) de la françafrique, l’eurafrique et l’usafrique prompts à jeter le qualificatif de « dictateurs » sur les Mugabe, Kadhafi, Sankara, Sékou Touré, Modibo Keita, Nkrumah, Nasser, Jammeh, Nguema, etc, se terre dans un silence bruyant dans les cas ivoiriens et guinéens.
Ouattara tout comme Condé tuent dans leur pays respectif et doivent dégager.
Le Collectif Afrique dit stop aux tueries et arrestations du pouvoir illégitime de Ouattara et appelle à la solidarité active avec le peuple martyre de la terre africaine de Côte d’Ivoire.
La France doit respecter le droit d’asile et accorder le droit d’asile aux réfugiés Ivoiriens.
5/11/2020
QUELQUES TEXTES A LIRE QUI DATENT MAIS ÉCLAIRENT SUR LA CÔTE D’IVOIRE AUJOURD’HUI
EDITORIAL
L’année 2011 est inaugurée en Afrique et dans le monde Arabe par la crise post-électorale en Côte d’Ivoire et la révolution démocratique en cours en Tunisie, suivie de l’Egypte. Dans ces deux pays les dictatures semi-coloniales de la Françafric et de l’Usafric sont tombées. En Côte d’Ivoire menace la partition et une agression impérialiste directe ou indirecte, en Tunisie et en Egypte la flamme libératrice victorieuse peut embraser toute l’Afrique et le monde Arabe contre les politiques libérales et les tyrans locaux imposés par l’impérialisme.
Le vent démocratique et anti-libéral soufflé en Amérique du sud et annonciateur de la sortie des années 90 contre révolutionnaires qui ont vu la défaite du camp socialiste atteint les rives de l’Afrique et du monde Arabe. C’est au tour des pro-consuls et de leurs maîtres impérialistes de la Françafric, de l’Eurafric et de l’Usafric de trembler.
Ces deux situations provoquent une prise de conscience accélérée des peuples opprimés et sont de ce fait même des enjeux énormes pour la trajectoire que prendra la nouvelle vague des luttes de cette seconde phase de libération nationale.
L’Afrique, le proche et le moyen Orient vont-ils rejoindre l’Asie et l’Amérique du sud dans l’actuel mouvement anti-libéral et anti-impérialiste des peuples vers le développement national ? Ou serions nous encore utilisés comme pourvoyeurs de matières premières et de main d’œuvre pour l’impérialisme occidental US et UE dans son obsession agressive et guerrière pour maintenir et poursuivre son hégémonie prédateur qui perdure depuis 500 ans ?
Est-ce que comme entre 1945 et 1960, l’Afrique militante va retrouver le chemin de la solidarité des peuples dominés comme l’affirmèrent Bandoung en 1955 et la Tricontinentale sous l’impulsion de Cuba dans les années 60 et 70 ?
La Côte d’Ivoire et la Tunisie puis l’Egypte sont à la situation actuelle ce que furent pour l’Afrique l’Algérie en 1954 et le Cameroun en 1955 furent à la première phase de lutte pour la décolonisation entre 1945 et 1960. De même la vaillante résistance de Cuba, puis les victoires progressistes anti-libérales et anti-impérialistes du Venezuela, de la Bolivie, etc., sont à l’actuelle marche des révolutions démocratiques en Afrique et dans le monde Arabe ce que Dien Bien phû puis le Vietnam ont été à la première phase de décolonisation entre 1945 et 160 et 1970.
C’est le réveil des peuples et faisons cette fois en sorte que la gauche révolutionnaire anti-impérialiste soit partout au rendez vous.
Vous avez entre vos mains le premier numéro d’un trimestriel qui se veut contribuer aux chantiers de la reconstruction d’une gauche ouvrière, populaire et anti-impérialiste armée du socialisme scientifique au service de l’émancipation du peuple du Sénégal et des peuples d’Afrique.
CÔTE D’IVOIRE
POUR L’UNITE NATIONALE ET CONTRE L’INGERENCE IMPERIALISTE : il faut annuler les élections !
Les impérialistes et leurs réseaux Françafricains ont parrainé l’organisation des élections Ivoiriennes pour soi-disant départager les bourgeois nationaux protagonistes de la guerre civile réactionnaire qui a divisé la Côte d’Ivoire en « nord et sud ».
Ces élections dans les conditions d’une contestation du fichier électoral qui continue d’exclure des ivoiriens et d’un pays n’ayant pas une administration, une justice, une armée et une police unifiée a débouché sur 2 résultats, 2 présidents, 2 gouvernements auto-proclamés.
Ni la Commission Electorale Indépendante (CEI) chargée des résultats provisoires, organe administratif, ni le conseil Constitutionnel chargé des résultats définitifs, organe juridique, ni l’ONU chargée de la certification n’ont dit le droit. La CEI puis le Conseil Constitutionnel ont annulé certains votes, pas d’autres alors que l’annulation de l’élection dans sa totalité est permis par l’article 64 du code électoral Ivoirien.
Ces élections ramènent la Côte d’ivoire de fait à la situation que les prétendus accords de Marcoussis 1 et 2, puis de Ouagadougou, puis de Pretoria prétendaient résoudre à savoir le maintien de fait de la partition de la Côte d’Ivoire et du racisme ethniciste qu’est « l’ivoirité ».
Pourtant les Ivoiriens se sont mobilisés en masse pour participer au vote dans l’espoir de pouvoir enfin sortir de la crise nationale née de « l’ivoirité » raciste inventée par le bourgeois Bédié pour se débarrasser du bourgeois Ouattara et qui avait finalement profité au bourgeois Gbagbo pour devenir président.
La Commission Electorale Indépendante et l’ONU qui ont proclamé la « victoire » de Ouattara et le Conseil Constitutionnel celle de Gbagbo se sont révélés des machins au service de l’ingérence impérialiste et de la partition du pays en lieu et place de la démocratie, de la souveraineté nationale et de l’unité nationale.
Quels sont les intérêts impérialistes pour lesquels la bourgeoisie servile Ivoirienne sacrifie–telle la vie des Ivoiriens et l’unité nationale de toutes les nationalités Ivoiriennes ? Il suffit pour cela de jeter un coup d’œil sur ces chiffres évocateurs : « (…) Comme dans le cacao, la concurrence des géants étrangers du secteur y est très vive. Les intérêts français et américains s’entrechoquent. La société Total garde une longueur d’avance, comptant pour un gros tiers du raffinage et de la distribution totale de pétrole ivoirien. Bouygues, via sa filiale Saur, et EDF interviennent en amont, du côté de la production. Cependant, plusieurs firmes américaines importantes (Pioneer Oil Company et Africa Petroleum dans l’extraction; Exxon Mobil dans la distribution) disputent l’influence française dans ce secteur. La France apparaît comme le premier investisseur direct étranger en Côte d’Ivoire, si on s’en tient aux statistiques du Cepici. En tout, ce sont 147 filiales d’entreprises françaises qui, selon le ministère des Finances, sont présentes dans le pays, employant 36.000 salariés ivoiriens. D’après les Échos, environ 51% des recettes fiscales de l’État ivoirien en sont issus. Parmi les sociétés françaises, on note avant tout : Bouygues dans le BTP, via sa filiale Saur qui détient 47% de la Sodeci (eau) et 25% de la CIE (électricité); les aéroports, dont les concessions ont été confiées à la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille et la Sofreavia. Le groupe Pinault dans la distribution de produits; la BNP, le Crédit lyonnais, Axa et la Société générale dans le secteur financier; France Télécom dans les télécommunications; Castel dans le sucre et les boissons; Accor dans l’hôtellerie. Air France, qui détient 51% d’Air Ivoire; le groupe de négoce Touton (deuxième exportateur de fèves de cacao, avec 150.000 tonnes en 2003). D’autre part, plus de 1000 sociétés locales appartiennent à des ressortissants français. Pour les hydrocarbures: les intérêts américains sont représentés par les sociétés Foxtrot, Ranger Oil, Ocean Energy, et ceux des Canadiens par CNR International. Deux unités de blending (mélanges) opèrent en Côte d’Ivoire: la Sifal (détenue à 33% par Shell, 20% par Mobil) et la Texaco » (Sériba Koné, mondialisation.ca du 17/12/09).
C’est d’ailleurs cette rivalité entre les prédateurs impérialistes qui a vu les socialistes Français appuyer Gbagbo dont le parti est membre de l’Internationale Socialiste pour qu’il arrive au pouvoir.
Maintenant le FMI dirigé par le socialiste D. Strauss Kahn et la droite Française avec Sarkozy suivi de Obama ont décidé de se débarrasser par tous les moyens de Gbagbo.
C’est d’ailleurs ces maîtres impérialistes là qui ont donné l’ordre à Bédié l’inventeur de « l’ivoirité » ethnofasciste et raciste de s’allier à leur valet Ouattara, ex-adjoint de Candessus au FMI et ex-premier Ministre de Houphouêt, contre le conciliateur Gbagbo de « l’ivoirité ».
Les deux grandes questions posées et à résoudre en Côte d’ivoire sont la division nationale et la domination impérialiste. La seconde a engendré la première comme métastase de la défaite de la première phase de la lutte pour la décolonisation de l’Afrique.
La tâche des patriotes, des démocrates et des révolutionnaires ivoiriens, celle de la solidarité panafricaine et internationale est d’agir pour que le combat pour l’unité nationale soit liée indissolublement à celle contre les ingérences et la domination impérialiste.
Dans l’immédiat cette action passe par la mobilisation pour exiger :
l’annulation des élections,
la non ingérence impérialiste,
d’en revenir à un gouvernement d’union nationale qui confie à l’Assemblée nationale élargie aux syndicats et aux organisations de la société civile l’organisation de nouvelles élections présidentielles et législatives,
l’inscription sans discrimination de tous les Ivoiriens sur les listes électorales,
la remise en place d’une administration unique, d’une armée unique, d’une police unique, d’une justice unique sur des bases dé-ethnicisées, démocratiques et de compétences sur tout le territoire nationale,
la réorganisation d’élections dans des conditions acceptées de tous après avoir réglé par consensus les questions de compositions de la CEI et du Conseil constitutionnel,
l’abolition définitive de « l’ivoirité » et la judiciarisation de toute infraction aux droits égaux de toutes les nationalités formant le peuple de Côte d’ivoire.
Ferñent / M.T.P-S dénonce avec vigueur les ingérences irresponsables des pro-consuls Africains de la Françafric dans le conflit électoral que subit le peuple frère Ivoirien, en particulier celles du président de notre pays le Sénégal : A. WADE.
Ferñent /MTP-S
Fait le 19/12/10
A PROPOS DE LA SITUATION ACTUELLE EN CÔTE-D’IVOIRE
La Côte d’Ivoire vient d’achever ses élections présidentielles, les élections les plus chères du monde et la CEI (Commission Electorale Indépendante) le jeudi 2 décembre 2010 a déclaré Laurent GBAGBO battu. Le lendemain, le Conseil Constitutionnel, chargé par la Constitution en vigueur de proclamer les résultats définitifs, invalide la CEI en ce qu’il a publié les résultats provisoires plus de 72 h après et après avoir annulé les votes dans 7 départements surtout du nord et du centre, proclame GBAGBO vainqueur. L’ONU-CI et à sa suite les puissances occidentales rejettent les résultats du Conseil Constitutionnel et disent ne reconnaître que les résultats de la CEI avec OUATTARA comme le seul élu légal au nom du droit « de certification » des élections en Côte-d’Ivoire à elle conféré par les accords de Ouagadougou. Chaque protagoniste s’accroche aux résultats qui le proclament vainqueur. Résultat : un pays, deux présidents avec le risque à nouveau d’une guerre civile.
Tous les Béninois se sont intéressés à ces élections et à leur résultat comme s’il s’agissait d’élire le Président du Bénin. Les Béninois se sont passionnés pour ces élections et ont applaudi (presque) la défaite de GBAGBO, parce que pour eux GBAGBO comme tyran du peuple est l’homologue du tyran béninois, Boni YAYI et la défaite du premier préfigure celle du second ; parce que le peuple sait que tout comme GBAGBO, YAYI s’accroche et s’accrochera bec et ongles au pouvoir et ils souhaitent vivement une fin pareille à YAYI. C’est bien et c’est juste, sauf que les deux cas sont différents.
En Côte d’Ivoire, le gouvernement français et les autres puissances occidentales ont fait le choix de OUATTARA pendant comme après la guerre civile et le soutiennent ; au Bénin, Boni YAYI est jusqu’à nouvel ordre le choix de l’impérialisme français appuyé par l’Union Européenne et le PNUD. En Côte-d’Ivoire, la CEI a le droit de donner des résultats provisoires. Au Bénin, la CENA, l’homologue de la CEI, non. La CENA ici n’a pour rôle que de collecter et de compiler les résultats qu’elle transmet à la Cour Constitutionnelle qui publie les résultats provisoires en s’autorisant des annulations de vote, reçoit les réclamations et proclame les résultats définitifs. Ici, la Cour Constitutionnelle est dans les mains de DOSSOU Robert et de HOLO Théodore, agents de l’impérialisme français, soutien de Boni YAYI.
Un ancien Président du Bénin, KEREKOU, qui sait bien de quoi il parlait a pu dire que le Président du Bénin ne se choisit pas au Bénin mais à Paris. Et cela est vrai dans le contexte actuel africain où les élections se font à coup de corruption, d’achat des votes, de fraudes, d’intimidation et de mensonges ; ce sont toujours les personnes soutenues politiquement, médiatiquement, financièrement et parfois militairement par l’impérialisme dominant (français dans le cas de la Côte d’Ivoire et du Bénin) qui gagnent ou qui sont déclarées vainqueur (cas du Togo, du Gabon et du Burkina-Faso). Et comme il est bien établi qu’au Bénin sous le Renouveau et ailleurs en Afrique, pour les élections, ce n’est pas toujours celui qui, dans l’urne, a eu le plus de voix qui est déclaré vainqueur par les institutions chargées de proclamer les résultats, ces institutions sont utilisées ou ignorées ou mises en concurrence selon les cas afin que le candidat préféré gagne.
Dans le cas de la Côte-d’Ivoire 2010, les Français avaient fait leur choix avant le scrutin et c’était OUATTARA et ils ont mis et mettent tout en œuvre pour qu’il triomphe et accède au palais présidentiel pour servir leurs intérêts. Toute la « communauté internationale » est mobilisée à cette fin et on a même inventé un concept nouveau : la certification du résultat par l’ONUCI qui se place ainsi au-dessus des instances nationales, comme si la Côte-d’Ivoire était sous protectorat. Il est donc en tout cas inadmissible pour tout patriote et démocrate cette ingérence des puissances étrangères en Côte-d’Ivoire qui piétine sa souveraineté, ingérence allant jusqu’à des menaces d’interventions armées.
Quant à GBAGBO, derrière ses discours et airs nationalistes, il a fini de tout brader aux multinationales françaises et autres, n’a plus rien à offrir ; ses manières brutales, tyranniques et de corruption ont fini par lasser nombre de ses partisans de première heure et font de lui un agent usé et moins crédible pour les Français ; il ne peut contenir la rébellion créée par ces mêmes Français et OUATTARA, et il faut que ce dernier prenne les rênes pour éteindre le feu de la guerre allumée par eux-mêmes et stabiliser le pays. GBAGBO est lâché et doit partir.
GBAGBO doit partir mais Alassane OUATTARA est un agent patenté du capital financier international et, à ce titre, est dangereux aussi bien pour le peuple ivoirien que pour l’Afrique. Il ne fera pas moins pire pour la Côte d’Ivoire que YAYI pour le Bénin.
Cotonou, le 7 décembre 2010
Le Parti Communiste du Bénin (PCB)
Halte à l’ingérence impérialiste dans les affaires intérieures du peuple de la Côte d’Ivoire! Dehors les troupes étrangères ! Solidarité avec la lutte des patriotes et des progressistes ivoiriens pour briser les chaînes du néo-coloniales !
Les grandes puissances impérialistes, USA et France, ont décidé d’imposer leur marionnette Allassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire. Elles n’hésitent pas à pousser ce pays sur les chemins de la guerre civile pour le maintenir par la force sous leur contrôle.
La machine médiatique internationale de propagande et de mensonges bien rodée depuis des décennies a été mise en route pour faire croire sans aucune preuve incontestable que les dernières élections présidentielles auraient été remportées par leur candidat préféré. Les puissances impérialistes s’appuient sur les résultats concoctés par une Commission électorale dite indépendante mais en réalité composée dans son écrasante majorité de représentants de forces politiques soutenant Ouattara. Elles veulent se débarrasser de Bgagbo devenu incontrôlable par sa tendance à chercher à exploiter leurs contradictions inter-impérialistes.
A travers son soutien à Ouattara et outrepassant son mandat en Côte d’Ivoire, l’ONU montre ouvertement et une fois de plus qu’elle est devenue depuis la disparition du camp socialiste un instrument de repartage du monde en zones d’influence et de domination des pays impérialistes.
L’Union européenne affiche encore une fois sa nature de bloc impérialiste qui s’entend avec l’impérialisme américain, malgré leurs contradictions, quand il s’agit de faire front pour écraser toute tentative de remettre en cause le brigandage organisé par l’ordre impérialiste mondial.
Le FMI et la Banque Mondiale décident de leur côté de ne reconnaître que le président élu soi-disant démocratiquement. Cet argument est d’une hypocrisie sans borne quand on se rappelle que la FMI avait débloqué sans hésitation plus d’un milliard de dollars en faveur de la junte militaire du Honduras à la botte des USA quelques semaines à peine après qu’elle eut renversé le président Zelaya démocratiquement élu et désireux d’émanciper son pays de la tutelle militaro-politique américaine.
La palme de la surenchère dans l’hypocrisie doit revenir au président de la Cour Pénale internationale qui menace bruyamment de poursuivre Laurent Gbagbo pour « crimes contre l’humanité ». Les peuples ne l’ont jamais entendu adresser des avertissements semblables aux dirigeants israéliens lors des grands massacres de décembre 2008 à Gaza, ou aux dirigeants US pour les centaines de milliers d’Irakiens tués à la suite de leur occupation de l’Irak, ou encore aux responsables colombiens coupables de l’assassinat de milliers de progressistes.
Dans ce concert de vociférations, de menaces, d’injonctions et de pressions pour faire rentrer dans le rang la Côte d’Ivoire, le président de l’ancien Etat colonisateur a renoué de façon fracassante avec la vieille mentalité colonialiste en sommant Gbagbo de quitter le pouvoir « avant la fin de la semaine »!
Ces ingérences scandaleuses dans les affaires internes d’un pays souverain montrent que la volonté d’introniser Ouattara s’inscrit dans un scénario minutieusement élaboré. La prétendue Commission électorale indépendante n’en a été qu’une pièce destinée à couvrir d’une fausse légalité le choix arrêté par les grandes puissances impérialistes avant même le déroulement des élections.Qui plus est, les régions où Ouattara se targue d’avoir obtenu le plus de voix sont des régions livrées aux intimidations et à l’arbitraire des « Forces nouvelles » soutenues par l’impérialisme français.
Quelle que soit l’opinion que l’on peut se faire des manoeuvres, des louvoiements et des objectifs de Gbagbo depuis plus de 20 ans, ce qui apparaît c’est que des peuples de plus en plus nombreux en Afrique ne supportent plus les liens néo-coloniaux basés sur la dépendance, l’arriération économique et la misère. Ils n’acceptent plus ni les dictatures ouvertes ni celles qui se camouflent sous la démocratie de façade – si chère à la sociale-démocratie – et mises en place par les bourgeoisies compradores et l’impérialisme pour perpétuer le pillage de leurs richesses et du fruit de leur travail.
L’affrontement qui oppose une grande partie du peuple ivoirien à l’impérialisme pose le problème crucial de la solidarité avec les forces qui luttent pour l’indépendance réelle de leur pays et veulent mettre fin aux rapports d’exploitation et de pillage instaurés depuis des décennies.
Il est clair que dans ce combat pour que les peuples d’Afrique profitent de leurs richesses naturelles et s’en servent comme moyen de développement et de progrès, les anti-impérialistes se mettent du côté des forces qui veulent briser les chaînes de la dépendance. La question de savoir qui a véritablement remporté les élections devient secondaire quand on sait que les partisans de la perpétuation des rapports de domination disposent d’un puissant soutien financier et médiatique de la bourgeoisie impérialiste qui leur permet d’acheter les voix, d’influencer le choix des électeurs, de diviser les classes et couches laborieuses, d’intimider de larges catégories et forces sociales, de falsifier les résultats électoraux, de répandre les mensonges à l’appui de leurs manoeuvres pour écarter ceux qui les dérangent et installer des dirigeants à leurs bottes. Les résultats de ces élections ne sont pas un critère absolu pour définir la position des forces anti-impérialistes en Afrique et dans le monde surtout quand de grandes masses du pays se mettent en mouvement pour tourner la page du néo-colonialisme, quels que soient les calculs et les limites politiques des dirigeants qui refusent de se plier à la brutalité des impérialistes.
Dans tous les cas, c’est au peuple ivoirien de décider souverainement de son destin. Il n’a pas besoin de l’intervention des forces impérialistes étrangères pour désigner démocratiquement ses dirigeants, ni de leurs pseudo observateurs pour « labelliser » les résultats du scrutin électoral. Jamais et nulle part l’impérialisme n’est intervenu pour apporter la liberté et la démocratie. Partout où il intrigue et débarque ses troupes, il n’apporte que guerre civile, ruine et malheurs. Son seul objectif est de placer des marionnettes autochtones dévouées aux intérêts de la grande bourgeoisie financière.
C’est aux peuples, à leurs forces progressistes et anti-impérialistes de décider de la conduite de leurs luttes pour instaurer, sans intervention extérieure, un régime démocratique au service de leurs intérêts légitimes.
Les peuples doivent exiger le départ des troupes françaises et celles de l’ONU qui a montré sa partialité en soutenant Ouattara, valet du néo-colonialisme et homme du FMI dont les injonctions depuis 20 ans ont plongé la Côte d’Ivoire dans une grave régression économique et sociale.
Les communistes algériens dénoncent le silence du gouvernement algérien et la coalition présidentielle « islamo-nationaliste » qui refusent de condamner les ingérences étrangères dans les affaires internes du peuple ivoirien ou d’empêcher l’instrumentalisation de l’Union africaine par les dirigeants africains à la botte du néo-colonialisme. Ils dénoncent la diffusion de la propagande pro impérialiste par la télévision algérienne, la presse gouvernementale et par la presse privée qui, à de très rares exceptions, reprend avec zèle les mensonges fabriqués par les tenants de la Françafrique pour diaboliser les patriotes de la Côte d’Ivoire et faire l’apologie des hommes de main des puissances étrangères.
Ils dénoncent le silence des partis institutionnels dits démocratiques face à cette offensive néo-coloniale sans précédent pour terroriser les peuples et leur imposer des dirigeants dociles.
L’Alliance nationale républicaine (ANR) ne dit mot. Le Collectif des Citoyens pour la Défense de la République se tait lui aussi. Son porte-parole s’était rendu il y a deux ans auprès de l’ambassadeur des USA pour lui « expliquer » soi-disant le sens du combat de son organisation contre le pouvoir et obtenir l’appui de cette puissance impérialiste.
Le Front des Forces Socialistes, membre de l’Internationale socialiste dont un de ses hommes illustres -Dominique Strauss-Kahn, DG du FMI- s’emploie à étrangler la Côte d’Ivoire, n’envisage la lutte pour changer de régime que dans le soutien des grandes puissances impérialistes et non dans le travail en direction des masses populaires sur la base d’une alternative démocratique et anti-impérialiste de progrès.
Les chefs du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie ne peuvent que garder le silence s’ils ne veulent pas perdre le soutien des néo-colonialistes français décidés à provoquer une situation de fragmentation de l’Algérie qui leur permettrait un jour de prendre le contrôle de ses zones pétrolières.
Des hommes complètement coupés de leur peuple comme les dirigeants du RCD ne se voient à la tête de l’Algérie qu’avec l’appui et la bénédiction des dirigeants impérialistes américains et français, comme cela été dévoilé dans certains « câbles » non démentis de Wikileaks. Leur carte de visite politique internationale est écrite avec une encre chargée de haine à l’encontre des principaux dirigeants patriotiques des années 1970 quand l’Algérie nationalisait les richesses monopolisées par les sociétés françaises pour se développer et se tenait fermement du côté des peuples en lutte pour leur libération nationale.
Les communistes algériens espèrent que les progressistes ivoiriens trouveront la capacité de s’unir face à la Sainte-Alliance impérialiste, sauront éviter les pièges des divisions tribales dans lesquelles le colonialisme a toujours excellé pour asseoir sa domination, feront preuve de fermeté en encourageant la mobilisation des masses populaires et en s’appuyant sur elle pour résister aux pressions extérieures.
Ils en appellent au développement de la solidarité de toutes les forces anti-impérialistes et de progrès en Algérie, en Afrique, en France et partout dans le monde avec la lutte du peuple ivoirien pour son indépendance véritable et une démocratie au service de ses intérêts fondamentaux.
Ils sont convaincus que cette solidarité favorisera l’instauration de véritables liens de coopération, débarrassés de toute velléité néo-coloniale, entre les peuples africains et les travailleurs français, souffrant les uns et les autres de la même domination exercée en France comme en Afrique par une oligarchie arrogante, celle des grands groupes financiers exploiteurs, tels que ceux de Bolloré, Bouygues, Areva, etc.
Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme (PADS)
25 décembre 2010
Halte à l’infamie contre la souveraineté de la Côte d’Ivoire !
Déclaration du Comité Directeur de l’UPC
L’Union des Populations du Cameroun (UPC) a tenu la 10ème session plénière de son Comité Directeur les 18 et 19 Décembre 2010 à son siège à Douala.
Après avoir analysé à nouveau la situation en Côte d’Ivoire,
Le Comité Directeur de l’UPC :
APPROUVE la Déclaration du Bureau du Comité Directeur en date du 5 Décembre 2010 intitulée « Où en est la situation en Côte d’Ivoire ? », et toutes les initiatives qui ont été prises depuis le 31 Octobre.
CONSTATE
a) la campagne haineuse, empreinte de racisme et de mépris contre tous les Peuples Africains, organisée et orchestrée par les médias français et toute la nébuleuse de la « Communauté Internationale » autoproclamée et réduite à quelques pays, sur les résultats des élections en Côte d’Ivoire, qui dénie en fait au Peuple de ce pays et aux institutions ivoiriennes leur souveraineté.
b) La tentative de déstabilisation de la Côte d’Ivoire par la France officielle, pour une recolonisation directe à travers des dirigeants plus malléables pour continuer à piller les richesses du pays.
DENONCE
Le complot de la « Communauté Internationale » manipulée par quelques grandes puissances pour reprendre le pouvoir et le céder à leurs suppôts en Côte d’Ivoire.
La duplicité honteuse de l’ONU dans cette affaire, comme au Kamerun en 1959-61 contre l’UPC et Félix-Roland Moumié, et au Congo en 1960-61 contre le MNC et Patrice Lumumba.
DEMANDE
A l’opinion africaine et mondiale, notamment à la jeunesse africaine y compris dans la diaspora, de se mobiliser en masse, pour faire cesser l’agression contre la Côte d’Ivoire qui est un Etat indépendant et souverain, agression qui est en réalité programmée contre tous les Peuples et pays africains.
Au peuple français et particulièrement à toutes les forces qui se positionnent à gauche en France, de rappeler au gouvernement français, que le colonialisme est bel et bien mort.
INFORME l’opinion internationale que, du point de vue des Peuples et de la jeunesse patriotique d’Afrique, la France, les forces armées françaises (dites Licorne) et celles de l’ONU actuellement stationnées en Côte d’Ivoire, sont collectivement et chacune en ce qui la concerne , désormais tenues pour comptables de la vie de Laurent GBAGBO, de sa famille et de tous les dirigeants actuels de la Côte d’Ivoire. Il ne faut pas que les impérialistes s’amusent à recommencer en Côte d’Ivoire l’opération « assassinat de LUMUMBA » et de ses compagnons de 1960-61 au Congo
.6. INVITE l’Union Africaine et la CEDEAO à prendre leurs responsabilités face à une
agression organisée contre un de leurs Etats membres, en condamnant le coup d’état contre le pouvoir de Laurent Gbagbo et ses alliés.
ADRESSE ses encouragements fraternels au Président Laurent GBAGBO, à son gouvernement, au Front Populaire Ivoirien (FPI) et à toutes les forces patriotiques mobilisées pour la défense de la souveraineté de la Cote d’Ivoire pour leur résistance face aux menées impérialistes et racistes.
APPROUVE et SOUTIENT la décision ivoirienne demandant souverainement le départ des forces d’agression franco-onusiennes de Côte d’Ivoire à compter du 20 Décembre 2010.
ENCOURAGE le Peuple de Côte d’Ivoire et particulièrement sa jeunesse et tous les patriotes ivoiriens à continuer le combat pour la dignité et la souveraineté des Peuples Africains.
REAFFIRME le ferme soutien de la Direction de l’UPC et de tous les militants de notre parti, ainsi que de tout le Peuple Kamerunais à la lutte du Peuple Ivoirien qui est la lutte de tous les Peuples Africains..
DEMANDE solennellement au Président de la République du Cameroun et à son gouvernement, de se désolidariser de la position néo-coloniale et infâme adoptée par la CEDEAO, l’ONU et l’Union Européenne, en prenant clairement position pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire.
Douala le 19 Décembre 2010
Pour le Comité Directeur de l’UPC réuni en sa 10è session plénière :
Samuel KINGUE ETOUKE AWOUMOU Jean Arthur André Julien BAYEMI
Président de Séance Secrétaire de Séance Secrétaire de Séance
Dr Samuel MACK-KIT MOUKOKO PRISO Martin TCHUANYO
Président de l’UPC Secrétaire Général Vice Président
Agression militaire de la Côte d’Ivoire : Not in my name !
Par Guy Marius Sagna, membre de Ferñent /MTP-S
Le nouveau cours pris par la crise décennale ivoirienne, depuis le deuxième tour des élections présidentielles, suscite un des plus grands débats ayant mobilisé les africains dans la dernière période.
De ce débat, il convient de tenter d’en tirer les enseignements pour les peuples africains.
Entre structure semi coloniale,…
L’Afrique n’est pas encore sortie des marécages de l’histoire semi coloniale. Dans cette étape marécageuse, après la Sierra Leone, le Libéria, le Rwanda, le Congo…la Côte d’Ivoire, aucun des Etats multinationaux issus du congrès colonial de Berlin n’est à l’abri. Y compris ceux qui faisaient office de vitrines du bien fondé du « OUI » à la communauté franco-africaine gaullienne et qui devaient prouver que les parias Algériens du FLN et Guinéens de Sekou Touré avaient eu tort de vouloir pour leur peuple la souveraineté.
En ce cinquantenaire du meurtre de Patrice Lumumba (17 janvier 1961), les peuples africains ne doivent plus être dupés par les gesticulations de ce qui est dénommée la « communauté internationale ». Sa complicité dans les assassinats des Lumumba, Sankara, Moumié, Um Nyobé, O. Afana, A. Cabral…ses complicités et silences face aux exactions des Deby, Kérékou, Bongo, Biya, Eyadema, Mobutu, Houphouêt, Senghor…, qu’elle a soutenu suffisent à n’accorder aucun crédit à ses cris de jeunes vierges effarouchées dans la crise ivoirienne. Cette « communauté internationale » n’a que faire des peuples elle n’a que des intérêts pour lesquels elle ne recule devant aucun crime.
Mais ces gros intérêts s’amenuisent. La loi de la baisse tendancielle du taux de profit est passée par là. La crise systémique de l’impérialisme marquée tout dernièrement par les crises islandaise, grecque et irlandaise profilant une crise espagnole, portugaise, … et de l’euro est passée par là. Le passage d’un monde unipolaire à un monde multipolaire avec les BRIC est aussi passé par là. La solution pour l’impérialisme c’est :
1) la remise en cause de tous les acquis des travailleurs dans les pays du centre d’où les récentes formidables luttes contre la réforme des retraites en France, les luttes des étudiants en Angleterre et en Espagne, les grèves en Grèce…
2) le maintien à tout prix de la domination dans les pays de la périphérie et leur plus grande pressurisation.
3) la guerre qui a déjà commencé en en Afghanistan, en Irak et qu’il cherche à prolonger ailleurs.
Rappelons à tous ceux qui, en Afrique, se signent au nom du FMI, de la BM et de l’OMC que depuis son indépendance en 1921, c’est la première fois, en 2010 contre la volonté populaire, que la souveraineté de l’Irlande est remise en cause. Ce qui a amené la rue irlandaise à conclure : « L’Irlande n’existe plus ! Nous habitons dans la république du FMI ». Ce qui a amené les impérialistes à se frotter les mains devant le pain béni que constituent les cas irlandais et grec. Appliquer au centre les méthodes réservées jusque là à la périphérie ! Démontrant ainsi la justesse de cet enseignement fort juste de K. Marx : « les travailleurs à la peau blanche ne sauraient être libres là où les travailleurs à la peau noire sont marqués au fer rouge ».
C’est dire donc que dans nos prises de positions sur la Côte d’Ivoire, nous ne devons pas oublier qu’à l’instar du Sénégal, du Bénin, du Mali, du Niger…de toute l’Afrique de l’ouest prise dans le piège du « nazisme monétaire » du franc CFA, la Côte d’Ivoire que se disputent sous nos yeux Gbagbo et Ouattara est une république du FMI. Une Côte du FMI ! Par conséquent, la question qui taraude la « communauté internationale » est : comment pérenniser le statut de « république du FMI » de la Côte d’Ivoire, c’est-à-dire de 40% du PIB de l’UEMOA, avec le maximum de garantie ?
A l’échelle de l’Afrique et durant ces cinquante dernières années, à cette question, cette « communauté internationale » véritable communauté impérialiste a répondu par les assassinats ciblés (la même chose qui est proposée pour Gbagbo aujourd’hui), les coups d’état, les successions dynastiques. Dans ce cadre, le passage à l’EFORTOM (Ecole de Formation des Officiers Ressortissants des Territoires d’Outre Mer), devenue plus tard l’EFORTDM (Ecole de Formation des Officiers du Régime Transitoire des troupes Marines), était une garantie de la servilité du chef de l’Etat aux injonctions néo coloniales. C’est pourquoi tous ces ex pensionnaires suivants des écoles militaires ci-dessus citées ont pu devenir présidents : Mathieu Kérékou (Bénin), André Kolingba (Centrafrique), Seyni Kountché (Niger), Saye Zerbo (Haute Volta), Moussa Traoré (Mali), François Bozizé (Centrafrique), Sangoulé Lamizana (Haute Volta), Gnassingbé Eyadema (Togo), Gabriel Ramanantsoa (Madagascar), Jean Bédel Bokassa (Centrafrique), Ali Seibou (Niger), Omar Bongo (Gabon). Ils faisaient partie de ceux qui avaient satisfait à la devise de l’école militaire de Fréjus : « mieux savoir pour mieux servir ». Ajoutons : mieux servir les desseins de l’ex colonisateur.
Les nouveaux Fréjus ont pour nom : OMC, Banque Mondiale, FMI pour ne citer que ces institutions internationales impérialistes. Si vous voulez être président avec la bénédiction de la « communauté internationale » y passer est un « must ». C’est de bonne guère pour ceux qui n’ont pour seul souci que la domination et l’exploitation de l’Afrique. Vincent Geisser, chercheur au CNRS dans un entretien avec Christophe Boisbouvier, ne dit pas autre chose parlant du cas Tunisien quand il affirme : « je pense que les américains misent sur un remplacement de Ben Ali. L’idéal pour les américains, ça serait une sorte de personnalité libérale appartenant au système, ministre en poste ou ancien ministre, qui pourrait avoir une très forte insertion dans les institutions internationales, un ancien de la Banque Mondiale ou du FMI (Fonds Monétaire Internationale) et qui serait susceptible d’engager, d’enclencher une transition démocratique en Tunisie ». Espérons que la révolution démocratique en cours en Tunisie balayera les visées impérialistes des USA tout en inspirant les autres peuples du nord et du sud de l’Afrique.
…superstructure anti démocratique…
Le soutien financier au candidat le plus sûr n’est plus suffisant. Ni pour le candidat ni pour ses souteneurs. D’où la régénération féodale de la dévolution dynastique, le refus pour l’impérialisme de mettre tous ses œufs dans un même…candidat. Mais aussi à toutes ces pratiques électorales qui ont donné naissance à des typologies électorales : « élections trafiquées » et élections fabriquées ou élections courues d’avance. Les dernières élections en Egypte, Burkina Faso, Togo, Gabon…en sont une illustration. Les ELECAM, CENI, CENA, CEI, LEPI…n’y font rien. La possibilité d’être candidat, le montant de la caution, le fichier électoral, l’organisation du processus électoral, la publication et l’acheminement des résultats…sont autant d’éléments qui donnent lieu à des débats entre majorité et opposition. C’est ainsi qu’il faut comprendre la création de nouvelles circonscriptions administratives et électorales au Sénégal à la veille des prochaines élections présidentielles de 2012. Et les silences de la « communauté internationale » impérialiste sont la preuve de sa position à géométrie variable sur les élections en Afrique. Quoi de plus normal !
Les élections en Afrique sont un aspect de la démocratie « africaine » qui est la nécessaire superstructure de la structure néo ou semi coloniale depuis 50 ans d’inDEPENDANCE. On ne domine pas avec un régime de liberté, de transparence, d’impartialité. On ne domine pas en donnant aux masses dominées les armes de leur émancipation.
Une démocratie caractérisée par le présidentialisme. Cela n’est pas fortuit car il est plus sûr, quand on veut perpétuer un système de domination, de miser sur un seul homme plutôt que sur tout un parlement.
Un présidentialisme dont le chef nomme des proches à tous les emplois civils et militaires. D’où une CEI acquise à Ouattara et un conseil constitutionnel acquis à Gbagbo. Des zones contrôlées par chacun des camps où bourrage d’urne, intimidation des électeurs, falsification de PV…ont été pratiquées par chaque camp. Résultats deux présidents.
En réalité, le cas ivoirien participe à révéler, du Caire au Cap et de Dakar à Mogadiscio, cette hideuse « démocratie » qui n’est pas africaine mais plutôt semi coloniale et dont tous les artifices et institutions créées pour soi disant garantir la sincérité des élections ne changent rien au fond : maintenir la domination. Et cela montre aussi que si au Burkina, en Egypte…nous avions eu deux zones, deux administrations et deux institutions chargées de proclamer les résultats, nous aurions eu aussi deux résultats. Et au Sénégal nous aurions deux présidents de comité de veille. Un pour le pouvoir et un deuxième pour l’opposition.
Mais cela ne revient pas à dire que les peuples, démocrates et progressistes africains ne doivent pas se battre pour la démocratie. Les progressistes défendent toujours le respect de la démocratie même lorsqu’il bénéficie (temporairement) aux ennemis des classes ouvrières, paysannes et populaires, aux adversaires de tout projet souverain, national et démocratique de tout Etat. Car, mieux que mille discours l’expérience vécue par les peuples est leur meilleur moyen de conscientisation.
Tout cela nous pousse à dire que ce qui est en cause en Côte d’Ivoire c’est le statut de « république du FMI », partagé par tous les pays de l’Afrique de l’Ouest (pour ne parler que de cette partie du continent), statut auquel correspond une démocratie au service du maintien de cette république. Une « démocratie » qui fait dans la division par la manipulation des sentiments religieux, régionalistes, voire tribalistes et ethnicistes ce qui a donné naissance à l’ « ivoirité » en Côte d’Ivoire.
…et conjoncture ivoirienne
Alors c’est prendre l’effet pour la cause que de vouloir intervenir militairement en Côte d’Ivoire. Mais surtout prendre les peuples africains pour des amnésiques ignorants. A l’intangibilité des frontières coloniales semble succéder une « intangibilité » des résultats électoraux favorables à la communauté internationale impérialiste que l’on veut défendre au prix d’une guerre civile et d’une partition de la côte d’Ivoire.
C’est pourquoi aucun appel ne sera de trop pour empêcher la sous-traitance par l’UE et les EU de l’invasion de la Côte d’Ivoire par la CEDEAO.
« Vous vous tromper de guerre ! », « Pas d’intervention militaire en Côte d’Ivoire ! » disent déjà en chœur plusieurs personnalités et organisations d’Afrique et du monde.
Chaque citoyen d’un pays de la CEDEAO doit dire à son gouvernement qu’une invasion de la Côte d’Ivoire pour pérenniser une « république du FMI » au prix de l’assassinat d’ivoiriens ne se fera pas en mon nom. Not in my name !
le 17 janvier 2011