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26 avril 2024

Drame de Larbaa Nath Irathen : les théories complotistes des dirigeants algériens ont semé la haine dans le pays


Drame de Larbaa Nath Irathen : les théories complotistes des dirigeants algériens ont semé la haine dans le pays

Publié par Gilles Munier sur 13 Août 2021, 10:51am

Catégories : #Algérie, #kabylie

Revue de presse : Algerie Part (12/8/21)*

L’Algérie entière est sous le choc. Un jeune âgé à peine de 34 ans originaire de Miliana a été lynché par une foule déchaîné ensuite brulé vif sur la Place Publique de Larbaâ Nath Irathen dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Des cris de haine, de racisme et de colère barbare ont marqué ce bucher digne des forces obscurantistes de Daech. Ce drame a suscité une indignation nationale. La stupeur est générale et le pays entier est traumatisé par autant de violences et de cruauté. Mais qu’est-ce qui explique réellement cette tragédie ? 

D’abord et avant tout les théories complotistes propagées en premier lieu par l’ensemble des dirigeants algériens. Du Président de la République en passant par les hauts responsables des services de sécurité, de l’Armée ou les ministres du gouvernement, les hauts commis de l’Etat algérien n’ont jamais cessé de diffuser massivement dans les colonnes des médias algériens le complotisme pour expliquer les diverses crises successives qui ébranlent l’Algérie. De la crise sanitaire en passant la crise de l’eau potable ou la pénurie de l’oxygène médical jusqu’à ces dramatiques feux de forêt, pour masquer l’impréparation de l’Etat, son imprévoyance, son sous-développement chronique et son incapacité à trouver des solutions aux diverses crises qui secouent le pays, les dirigeants algériens n’ont pas cessé d’invoquer les « plans de déstabilisation » fomentés par des complots internes et appuyés par des forces étrangères qui veulent nuire à notre pays.

Ce discours complotiste s’est enraciné dans les esprits des Algériens et les masses populaires ont été nombreuses à adopter cette théorie farfelue d’après laquelle des agents internes soutenus par des puissances étrangères veulent mettre le pays à feu et à sang.

La propagande médiatique largement déployée sur les réseaux sociaux avec la complicité de nombreux influenceurs, au service du pouvoir politique sans oublier le poids des télévisions privées algériennes jouissant de larges audiences, a fini par imposer aux Algériens ce récit totalement absurde pour expliquer la situation chaotique dans laquelle se trouve leur pays.

Tout est donc de la faute des « complots » et de ces acteurs diaboliques qui veulent du mal à l’Algérie. La crise financière, la crise sociale, la crise politique, la crise sanitaire, ce n’est jamais la faute de l’Etat, du Président de la République, de son gouvernement ou des services de sécurité. C’est toujours un certain complot qui est invoqué pour maquiller la réalité amère d’un pays qui s’écroule sur plusieurs plans faute de bonne gouvernance et de stabilité politique.

Au final, ce complotisme national a engendré un climat de haine et de psychose nationale. Tous les Algériens se sont lancés dans la traque de ces « comploteurs » qui volent l’oxygène médical ou brûlent les vastes forêts de leur pays. Le bon sens a disparu et le conditionnement médiatique ou politique a mené les Algériens vers une folie collective. Le jeune Djamel Bensmail, le pauvre bénévole originaire de Miliana, lynché publiquement et brulé vif tel une bête traquée par des chasseurs assoiffés de sang, est la victime expiatoire de cette folie collective qui s’est emparée des Algériens. On l’a tué, assassiné, brûlé, torturé parce qu’on cherche ce « coupable » dont parle régulièrement les autorités politiques dans leur discours pour expliquer les maux qui martyrisent l’Algérie. Voilà ce que le discours inconscient, irresponsable et irrationnel des hauts responsables algériens a pu causer à un pays naguère riche, uni, fier de sa diversité et confiant en son avenir. Horrible déchéance.

*Source : Algerie Part

Lire aussi :

Les mille et une questions soulevées par le bucher de Larbaâ Nath Irathen (Algerie Part – 12/8/21)

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