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26 avril 2024

Algérie : Obsèques d’Abdelaziz Bouteflika


Publié par Gilles Munier sur 20 Septembre 2021, 08:38am

Catégories : #Algérie

Revue de presse : 1. Le Matin d’Algérie (19/9/21)* / 2. Liberté (19/9/21)** / 3. Vidéo (TV5 Monde)

1. Bouteflika inhumé en présence seule des officiels (Le Matin d’Algérie – 19/9/21)

Abdelaziz Bouteflika, ancien président de la République décédé vendredi à l’âge de 84 ans, a été inhumé dimanche après-midi au Carré des Martyrs du cimetière El-Alia (Alger), en présence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Bouteflika rêvait d’obsèques populaires avec sans doute un passage à la grande mosquée d’Alger, il a eu droit à un enterrement à la hussarde. Le cortège qui a emmené sa dépouille est passé dans l’indifférence populaire. Et son inhumation fut un moment de retrouvailles entre ministres et généraux. Même son frère Saïd Bouteflika, emprisonné à El Harrach n’était pas présent à El Alia. Certaines sources rapportent qu’il a pu se recueillir sur la dépouille de son frère dans la résidence d’Etat de Zéralda, loin des regards et des caméras.

Le président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Ibrahim Boughali, le président du Conseil constitutionnel Kamel Fenniche, le Premier ministre, ministre des Finance Aïmene Benabderrahmane, le Général de Corps d’Armée, Saïd Chanegriha, ainsi que de hauts responsables de l’Etat, des membres du gouvernement, les représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie et des membres de la famille du défunt ont également assisté aux funérailles (voir la vidéo plus bas).

Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, a prononcé une oraison funèbre avant que la dépouille d’Abdelaziz Bouteflika ne soit inhumée.Le président Tebboune a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe d’Abdelaziz Bouteflika.

Des salves ont été tirées par un détachement de la Garde républicaine en hommage au défunt.Le président Tebboune a décidé de la mise en berne de l’emblème national à travers le territoire national, pendant trois jours.

Vendredi soir, la présidence de la République a annoncé le décès de cet ancien chef de l’Etat qui a présidé aux destinées de l’Algérie pendant 20 ans.

Bouteflika a été chassé du pouvoir suite aux manifestations populaires après avoir tenté de briguer un 5e mandat. C’est Gaïd Salah, prenant argument sur les manifestations qui l’a poussé à la porte de sortie, arrêtant dans la foulée son frère, Saïd Bouteflika, deux anciens patrons du DRS, Athmane Tartag et Mohamed Mediene. Gaïd Salah réussira à maintenir une grande partie du clan Bouteflika au pouvoir jusqu’à présent. Bouteflika mort, sont clan est donc toujours aux affaires.

*Source : Le Matin d’Algérie

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2. Destin contrarié (Liberté : éditorial publié par Karim Kebir – 19/9/21)**

Il avait rêvé de funérailles nationales et de son nom gravé dans le marbre sur les frontons de la République et l’histoire du pays. Mais Abdelaziz Bouteflika, décédé hier à l’âge de 84 ans, reclus dans sa résidence médicale à Zéralda dans la solitude, entouré des seuls membres de sa famille, aura eu finalement le destin que l’Histoire réserve souvent aux autocrates et aux hommes malades du pouvoir. Signe d’une fin sans gloire, après avoir été écarté par la mobilisation populaire en 2019 et le lâchage des militaires, Abdelaziz Bouteflika n’aura pas droit à des obsèques comme ses prédécesseurs.

Le système dont il fut un des architectes au lendemain de l’indépendance et qu’il a façonné par certains égards à sa manière peine à assumer son héritage, comme en témoigne le mutisme de nombreuses figures ayant travaillé à ses côtés ou sous son règne, à l’annonce de son décès, et la décision de mettre en berne le drapeau pour trois jours. Quant aux médias qui l’ont porté au pinacle au temps de sa gloire, ils se contentent de relayer le communiqué laconique de la Présidence, mais sans émissions spéciales comme le veut la tradition. Un strict minimum symptomatique de l’embarras d’un système qui a décidé de renier un des siens.

Homme flamboyant, charmeur, éloquent, au passé prestigieux du temps où il était à la tête de la diplomatie dans les années 70, l’homme a fini par être rattrapé, une fois revenu au pouvoir en 1999, par ce qui faisait la personnalité du personnage : un homme obsédé par le pouvoir et qu’il s’est employé à garder au prix d’un “césarisme”, mais qui a fini par précipiter sans doute sa chute. Même si on lui prête quelques succès comme la réconciliation nationale qui a mis fin à la décennie noire, bien que controversée faute de vérité et de justice sur ce qui s’est passé durant cette période, la fin de l’isolement de l’Algérie au début de son règne, quelques avancées pour la culture amazighe ou encore les droits des femmes, on retient à son actif d’avoir raté l’opportunité historique, avec la manne financière dont il a pu jouir, de mettre le pays sur une trajectoire de développement et de conforter les libertés arrachées par les enfants d’Octobre 88.

Dernier héritier de la génération de la guerre, Bouteflika, qui se rêvait en un De Gaulle, a fini avec le constat, aujourd’hui, de la propagation de la corruption à large échelle qu’il a laissée se développer, contribuant à la dislocation du tissu social, portant même un préjudice à la sécurité nationale, le délabrement dans nombre de secteurs et l’explosion des inégalités, par incarner la face hideuse d’un pouvoir en décrépitude. Il part en laissant un pays sur la jante et dont les horizons sont brouillés. Il part surtout en emportant des secrets sur certaines séquences troubles de l’histoire du pays, sans être jugé pour son règne qui s’est révélé chaotique. Pour le pays et pour le système.

**Source : Liberté

3. Algérie : des funérailles à minima pour Abdelaziz Bouteflika (Vidéo 3 :25 – TV5 Monde)

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