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17 novembre 2024

L’étau se resserre autour de la Chine…pense le Bloc impérialiste Étatsunien


L’étau se resserre autour de la Chine…pense le Bloc impérialiste Étatsunien

Robert Bibeau

Juin 27

Sur RFI
Le président chinois Xi Jinping, avril 2022.
Le président chinois Xi Jinping, avril 2022. © AP/Ng Han Guan
Par :Marina Mielczarek
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Comment les transports chinois vont-ils modifier l’Afrique ? C’est l’une des questions du documentaire français intitulé Le monde selon Xi Jinping. Diffusé il y a deux ans, avant la pandémie de Covid-19, le film expliquait les coulisses des ambitions du président chinois dans le monde et notamment en Afrique. Une conquête du continent due à l’achat ou aux constructions de ports maritimes, de voies ferrées et d’autoroutes. Comment la crise sanitaire a-t-elle modifié le projet des « routes de la soie » ? Une version réactualisée du documentaire est désormais à voir sur le site d’Arte.

C’est comme une roue de vélo. Un noyau au milieu : la Chine. Et dont les rayons partent dans toutes les directions, les continents du monde. Voilà l’image que donne Sophie Lepault, la réalisatrice du documentaire Le monde vu par Xi Jinping. (Voir : «Routes de la soie», les dessous de la relation Chine-Afrique – Chronique transports (rfi.fr)   

 

Ce portrait très documenté de Xi Jinping donne un aperçu inédit de sa politique et de la manière dont il a façonné la Chine d’aujourd’hui.

 

Derrière son apparente bonhomie se cache un chef redoutable, prêt à tout pour faire de la Chine la première puissance mondiale, d’ici au centenaire de la République populaire, en 2049. En mars 2018, à l’issue de vastes purges, Xi Jinping modifie la Constitution et s’intronise « président à vie ». Une concentration des pouvoirs sans précédent depuis la fin de l’ère maoïste. Né en 1953, ce fils d’un proche de Mao Zedong révoqué pour « complot antiparti » choisit à l’adolescence, en pleine tourmente de la révolution culturelle, un exil volontaire à la campagne, comme pour racheter la déchéance paternelle. Revendiquant une fidélité aveugle au Parti, il gravira en apparatchik « plus rouge que rouge » tous les degrés du pouvoir. Depuis son accession au secrétariat général du Parti en 2012, puis à la présidence l’année suivante, les autocritiques d’opposants ont réapparu, par le biais de confessions télévisées. Et on met à l’essai un système de surveillance généralisée censé faire le tri entre les bons et les mauvais citoyens. Inflexible sur le plan intérieur, Xi Jinping s’est donné comme objectif de supplanter l’Occident à la tête d’un nouvel ordre mondial. Son projet des « routes de la soie » a ainsi considérablement étendu le réseau des infrastructures chinoises à l’échelle planétaire. Cet expansionnisme stratégique, jusque-là développé en silence, inquiète de plus en plus l’Europe et les États-Unis. Son pouvoir et ses ambitions sont d’autant plus renforcés qu’il apparaît comme le grand gagnant de la crise du coronavirus. Entre contrefeux et dissimulation, il poursuit à vitesse grand V son agenda politique et diplomatique afin d’intégrer les minorités au géant chinois, quitte à recourir à la violence. Génocide des Ouïghours, Hongkong, Taïwan : par sa politique, Xi Jinping revendique, plus que jamais, la force de l’hégémonie du régime chinois aussi bien dans les domaines économique et militaire que diplomatique. Avec un seul but : faire de la Chine la première puissance mondiale.  De Pékin à Djibouti – l’ancienne colonie française est depuis 2017 la première base militaire chinoise à l’étranger – en passant par la mer de Chine méridionale et l’Australie…  Le monde de Xi Jinping – ARTE Boutique

Depuis 2013, les « routes de la soie » anticipent toute sanction américaine ou crise sanitaire

Faire comprendre la stratégie des « routes de la soie », c’est expliquer ce rapport au temps. Une vue à long terme qui a particulièrement frappé Sophie Lepault à son retour de Chine : « Ce que j’ai appris en enquêtant dans les milieux proches du président chinois, c’est cette ambition politique derrière l’ambition économique. Quand Xi Jinping propose à un pays africain d’investir dans des autoroutes ou des ponts ou des ports, il propose en même temps un modèle qui ne repose que sur l’économie. C’est sa façon de dire : « la Chine va s’enrichir en enrichissant des pays que les Occidentaux n’ont pas réussi à faire développer » ».

► À lire et écouter : Guerre en Ukraine: quel impact sur les «nouvelles routes de la soie» ?

Que ce soit en Afrique comme sur d’autres continents, l’autre approche que le documentaire montre bien, c’est ce donnant donnant dissimulé derrière les « routes de la soie », autrement dit un soutien des pays où elle investit auprès des instances internationales : les Nations Unies, l’Union africaine ou européenne…

Pas d’effet Covid-19

Nadège Rolland est chercheuse au Bureau national des recherches asiatiques de Washington. Interrogée dans le documentaire, elle parle de la crise sanitaire qui, selon elle, ne change rien à la stratégie chinoise : « Simplement parce que c’est exactement ce que les Chinois semblent avoir prévu ! Cette volonté des USA et des européens de rapprocher et de relocaliser leur industrie après la pandémie ne modifie en rien le projet. Depuis le début en 2013, ces constructions des nouvelles « routes de la soie » ont été décidées pour retricoter les échanges internationaux. Une volonté de mettre la Chine au centre tout en développant de nouvelles usines et des axes plus proches des pays riches, là où les circulations étaient plus difficiles ou inexistantes ».

La mer, la voie privilégiée

Un indice montre pourtant que les Chinois doivent tenir compte de l’actualité du monde : leur choix pour le bateau. Guerre en Ukraine (avec des pays à traverser grâce aux droits de douanes) vers l’Europe, risque de modérer les ardeurs pour le transport par train ou par routes terrestres. C’est l’avis de Xavier Aurégan, spécialiste des relations entre l’Afrique et la Chine à l’Institut français de géopolitique.

► À écouter aussi : L’UE veut contrer les «Routes de la soie» chinoises: «La stratégie européenne évolue»

Durant la crise du Covid-19, « les pays occidentaux ont dit qu’ils allaient faire fabriquer leurs marchandises plus près de chez eux pour ne plus être dépendant de la Chine. Mais c’est bien plus facile à dire qu’à faire ! Cela ne se fait pas (et ne se fera pas) du jour au lendemain ! Quand bien même… les Chinois anticipent déjà en privilégiant le transport par la mer. Constructions de ports, gestion de ces ports le long des côtes africaines et en méditerranée. Ils investissent en Égypte, au Maroc et aux Émirats en évinçant la concurrence tels que les groupes Bolloré, DPWorld ou MSC ».

50% des Chinois en Afrique proviennent des régions les plus pauvres de Chine

La moitié des ouvriers chinois présents en Afrique proviennent des régions les plus pauvres de la Chine, notamment du Hunan (centre-est du pays). À l’avenir, la Chine aimerait voir l’Afrique jouer le rôle d’atelier du monde, notamment dans le textile. Rôle que cette même Chine joue depuis un siècle pour les Occidentaux.

Les Chinois, qui restent les premiers partenaires économiques de l’Afrique réserveraient les transports pour des produits plus coûteux, donc plus rémunérateurs à exporter.

 

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