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29 mars 2024

Soudan: nouvelle victime de la guerre mondialisée par proxit


Robert Bibeau

Avr 24

Par Djamal YALAOUI

(Avocat au barreau de PARIS et correspondant Associé au barreau de ORAN)

« Nous autres, civilisations, savons que nous sommes mortelles » Paul Valéry

 Depuis le samedi 15 avril 2023 un coup d’état est en cours au Soudan et qui se traduit par des combats sanglants opposant l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Al-Burhane, et la puissante Force de Soutien Rapide (FSR), qui est une organisation paramilitaire de plus de 100.000 hommes, du général Mohamed Hamdane Daglo, alias Hemedti.

Au-delà de l’apparente concurrence entre deux généraux pour qui s’affrontent pour diriger le Soudan (Cf. La version des médias mainstream) derrière cette nouvelle guerre civile se cache, tapis à l’ombre comme un serpent, les manœuvres destructrices des anglo-saxons et de leurs affidés !

En effet, nous assistons en direct à un nouvel épisode de la guerre hybride mondialisée entre la Russie et la Chine face aux occidentaux et qui a pour terrain de jeux, à nouveau, le continent africain qui, comme tout le monde le sait, est un haut lieu stratégique, économique et militaire.

Le problème soudanais est complexe d’un point de vue géostratégique. C’est pourquoi, il est utile et nécessaire de revisiter l’histoire : le passé éclaire le présent et le présent n’est qu’un futur qui s’ignore.

On rappelle qu’au Soudan la guerre est présente depuis 1959. Le Soudan faisait partie des sept pays (avec l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie, l’Iran, l’Algérie : les 7 ont pour point commun, leur soutien à la cause palestinienne) mentionnés par le général Wesley Clark dans son fameux témoignage. Sept pays que les néo-conservateurs américains ont planifiés d’attaquer à la suite des « attentats » du 11 septembre 2001. C’est pourquoi, le Soudan du Sud a entrepris une guerre d’indépendance sponsorisée par les USA au détriment de Khartoum, la capitale du Soudan. Au cours de cette guerre, les USA ont organisé un référendum comme celui organisé par Vladimir Poutine en Ukraine en septembre 2022. Le pays a été découpé en deux en 2011 (idem pour la Libye et le Yémen) dans l’esprit du plan YINON.

Il convient de préciser que le Sud Soudan est très riche en pétrole : il n’y a pas de hasard ou alors des hasards douteux !

Une fois que le Soudan a reconnu l’indépendance du Sud Soudan, les quatre fractions sécessionnistes du Sud se sont fait la guerre, à leur tour, pendant des années et le cessez le feu a eu lieu récemment. C’était le scénario écrit par les Etats-Uniens avec les Israéliens, également, impliqués et qui voyaient d’un bon œil un champion de la cause palestinienne ainsi dépecé !!!!

Pendant la crise du covid-19 (nous préférons dire plutôt escroquerie-19), le président russe a négocié avec le Soudan la construction d’une base naval miliaire à PORT-SOUDAN en mer Rouge comme celui de TARTOUS en Syrie et qui est un accès direct à la Méditerranée pour la flotte russe. Parallèlement à ce rapprochement entre Moscou et Khartoum, un article de William ENGDAHL dans le NEWS EASTERN OUTLOOK évoquait la présence du CENTCOM (United States Central Command littéralement « Commandement Central des Etats-Unis ») dans la corne de l’Afrique et qui, déjà, interrogeait certains initiés en géostratégie. Les USA ont, toujours, considéré ce rapprochement comme inacceptable !

Depuis la fin de la guerre civile, le Soudan est en phase de transition depuis plus de deux ans, puisque la situation était en voie de « normalisation » via un Conseil de Souveraineté dirigé par les deux généraux qui s’affrontent aujourd’hui :

Abdel Fattah Al-Burhane qui est à la tête de ce conseil et de son vice-président et N°2, le général Mohamed Hamdane Daglo, alias Hemedti, chef des Forces de Soutien Rapide (FSR). Les FSR devaient intégrer soit les rangs de l’armée régulière soit être dissoutes dans le cadre du passage a un système de gestion civil et non militaire.

Le 13 février 2023 le gouvernement soudanais, donc avec ses deux généraux qui s’opposent aujourd’hui, a conclu un accord avec Moscou pour construire une base naval Russe à Port-Soudan et qui est le grand port soudanais sur la mer Rouge, au débouché sud du canal de SUEZ. Or, le canal de Suez est un lieu stratégique de très haute importance : nous savons, oh combien !  Pour les anglo-saxons le canal de Suez est leur « chasse gardée » ou leur « domaine réservé » : la crise de 1956 avec la nationalisation du canal par le Rais Gamal Abdel Nasser a failli entrainer une 3ème guerre mondiale.

A l’aune de ces développements on constate que les affrontements en cours dépassent, largement, le cadre du Soudan et que, finalement, ce coup d’état est tout sauf une surprise sauf pour les « experts autoproclamés des plateaux TV » ou les « journalistes de préfecture » !!

En effet, le 13 mars 2023 on a vu apparaître sur les réseaux sociaux un intérêt, singulier, pour cette région de l’Afrique car les FSR mobilisaient leurs hommes et le même jour on apprenait, également, que le général Mohamed Hamdane Daglo, alias Hemedti, a eu une réunion téléphonique conjointe avec les représentants américains, britanniques et norvégiens ayant pour objet la corne de l’Afrique et en particulier le Soudan. Puis quelques semaines plus tard on apprend que par le plus « grand des hasards » il y a un coup d’état fomenté par des personnes qui ont eu des contacts, récemment, avec les anglo-américains et les norvégiens !

Qui soutient et finance le général Mohamed Hamdane Daglo, cette espèce de « Haftar » soudanais ?

Il convient de rappeler que le général Mohamed Hamdane Daglo est originaire du Darfour et qu’il a non seulement « maté » la rébellion dans cette région mais au surplus il a réprimé, férocement, sa propre ethnie afin d’accaparer les mines d’or ; lui et ses frères sont immensément riches grâce à la vente de divers minerais.

D’autre part, il faut savoir que le Soudan et ses aérodromes servent de bases pour le trafic d’une partie des armes destinées à l’Ukraine. Des vols en provenance d’Europe et des USA font un petit passage, discret, par le Soudan avant de repartir vers la Bulgarie pour acheminer des armes directement vers l’Ukraine.

Une fois de plus il s’agit d’un complot des yankees qui ont donné leur quitus au chef des FSR pour une tentative de coup d’état, qui pour l’instant n’a pas réussi !

Cette tentative de coup d’état au Soudan est, clairement, une réponse directe des anglo-saxons vis-à-vis des Russes, qui avaient obtenu un accord pour la création d’une base naval à Port-Soudan. Ce n’est donc pas un problème uniquement soudanais mais s’inscrit dans la guerre mondialisée, en cours, et où les anglo-américains poussent à nouveau des pions pour contrer l’influence Russe dans cette partie de l’Afrique. Par conséquent, comme il est d’usage l’objectif final des occidentaux est de mettre en place des « dirigeants » qui leurs sont favorables et qui révoquent l’accord avec Moscou.

Les USA considèrent qu’ils ont le « droit sacré et absolu » d’installer partout des bases militaires (ils en ont plusieurs centaines à travers la planète quand la Chine préfère construire les routes de la Soie !), mais ce qui est permis pour soi est interdit pour les « gueux barbares du tiers état mondial ».

Que doivent faire les Chinois face aux deux bases américaines en cours de réalisation aux Philippines et qui n’ont qu’un objectif, encerclées la Chine par la mer ?

Que diraient les occidentaux si les Chinois fomentaient coup un d’état dans les Philippines contre ce projet de bases militaires ?

La planète connait une révolution copernicienne au niveau géostratégique et économique et seuls les occidentaux continuent de percevoir le monde comme si on était encore en 1993 !

Deux éléments de ce coup d’état viennent à l’appui de mon propos, pour l’illustrer.

Le premier exemple est l’Égypte, le grand frère et voisin du Soudan, qui était un vassal des USA et, désormais, candidat pour intégrer l’Organisation de Coopération de Shangaï (OCS)et le groupe des BRICS. L’Égypte participe, donc, au processus de multipolarisation du monde. Or, lors des affrontements entre l’armée et les FSR, l’aéroport de Merohe a été pris d’assaut par ces mêmes FSR où étaient stationnés des MIG-29 Égyptiens avec leurs pilotes qui devaient participer à des manœuvres conjointes avec l’armée soudanaise. La vidéo où l’on voit les pilotes de chasse Égyptiens capturés et les mains derrière la tête sous les armes lourdes des rebelles est infamante pour l’Égypte !

Le message adressé par les anglo-saxons à l’endroit de l’Égypte est un avertissement sans frais pour qu’elle revienne sur sa décision de laisser la Russie bâtir une base navale.

A l’heure où nous rédigeons cet article, il n’y a pas eu de réaction du Caire. Mais on peut s’interroger sur la suite qui sera donné à cette humiliation si les combats s’intensifient et que les MIG-29 et les pilotes ne sont pas restitués à l’Égypte. Le Caire ne pourra pas rester passif, très longtemps…

Le second exemple est la France, qui est un « voisin » du Soudan avec sa base aérienne de Djibouti (ancienne colonie française devenue « indépendante » en 1977 qui accueille aussi une base militaire américaine et chinoise) et au Tchad où la France est présente avec un dispositif MANTA de 1984 et EPERVIER de 1986. Macron est « remonté comme une vieille pendule détraquée » depuis que Wagner a chassé la France de la République de Centrafrique, du Mali et du Burkina Fasso. D’ailleurs au Niger comme au Tchad, la couverture satellitaire est américaine afin d’aider les militaires français sur le terrain. D’ailleurs, récemment Anthony Blinken et Kamala Harris se sont rendus en Afrique et sont passés par le Niger…Comme par hasard !

Les USA, le Royaume-Unis et l’Union Européenne sont devenus les plus grandes menaces contre la paix mondiale, en général, et contre la paix en Afrique, en particulier.

Notre époque est une véritable tragédie avec ses actes, ses scènes et ses personnages (principaux-secondaires et figurants) et nous sommes qu’au début de cette pièce ou l’acteur principal est le changement de civilisation.

De nombreux événements de ce type vont se multiplier au fil du temps à travers le monde et confirmeront le combat acharné en cours, pour ne pas dire existentiel, qui a pour finalité de limiter l’influence du Nouveau Monde Multipolaire mené par les deux locomotives du train de l’Histoire que sont la Russie et la Chine.

Et manifestement, on ne prend pas le chemin de l’apaisement surtout après les déclarations incendiaires des ministres des affaires du G7 à Nagano au Japon dans lesquels ils menacent ouvertement la Chine !

La réaction des Chinois ne s’est pas fait attendre par Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères :

« La réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 n’a tenu aucun compte ni de la position solennelle de la Chine ni des faits objectifs (…)

Elle s’est immiscée dans les affaires intérieures de la Chine, a calomnié et Sali la Chine (…)

Entre les lignes, ce communiqué est rempli d’arrogance, de préjugés et de l’intention malveillante de s’opposer à la Chine et d’enrayer son développement. »

La Russie est intervenue via une déclaration de Dimitri Medvedev, le vice-président du conseil de sécurité, qui a déclaré :

« Les ministres des affaires étrangères du G7 ont appelé la Russie à réaffirmer l’inadmissibilité d’une guerre nucléaire.

Et cette étrange créature Blinken a délivré une perle que la destruction d’Hiroshima et de Nagasaki est la preuve d’une souffrance humaine incommensurable. En même temps, il n’a pas mentionné son pays, qui a commis ce crime.

Voici les créatures menteuses. Ils utilisent des armes nucléaires, mais ne se repentent pas. Ils sont sans cesse hypocrites et mentent aux leurs et aux autres, mais ils disent que notre pays diffuse de « fausses informations » sur l’Ukraine.

Ils exigent que la Russie leur donne des garanties sur les armes nucléaires, mais en fait ils font allusion à un futur conflit nucléaire entre notre pays et l’OTAN.

Et tout se passe au Japon. Où des centaines de milliers de personnes sont mortes des bombardements nucléaires.

Un pays dont les dirigeants crachent essentiellement sur les tombes de leurs compatriotes tués par les Américains.

Quelle disgrâce ! »

ORDO AD CHAOS, de tout ce chaos organisé par les occidentaux mais absolument pas maîtrisé par eux, sortira le nouvel ordre mondial démocratique et donc multipolaire au sein duquel les États seront respectés : jusqu’à présent le Tiers États Mondial a été maltraité, martyrisé, pillé… il n’était rien aux yeux des occidentaux, il va devenir le TOUT de la planète face à la monarchie étasunienne et à son clergé européen !

Demain n’est pas une terra incognita !

https://algerie54.dz/2023/04/20/situation-au-soudan-5/


 

Les premières impressions sur la tragédie soudanaise

Publié par Jean-Pierre | 23 Avr 2023 | Afrique noire |  |     

Les premières impressions sur la tragédie soudanaise

Revue de presse

 

Il semble que personne ne pouvait s’attendre à ce que les divergences entre le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée soudanaise et numéro un du Conseil souverain de transition, et le général Mohamed Hamdan Dogolo, alias Hemedti, commandant des « Forces de soutien rapide » et numéro deux du même Conseil, aboutissent à un affrontement armé tel celui qui a débuté le 15 avril dernier, avec d’ores et déjà plus de 200 morts et des centaines de blessés.

D’après la majorité des analystes arabophones, cet affrontement pourrait mener non seulement vers une guerre civile totale, mais aussi vers une deuxième partition du Soudan et la propagation du chaos et de l’instabilité dans toute la région de l’Afrique arabophone, du Moyen Orient et au-delà.

Nous avons rassemblé les premières impressions de trois éminentes personnalités ayant abordé la tragédie soudanaise sous des angles différents :

  • M. Hassan Nafaa, écrivain égyptien et professeur de sciences politiques à l’université du Caire, lequel revient sur l’histoire du Soudan pour expliquer la crise.
  • M. Hosni Mhali, citoyen turc arabophone, journaliste et chercheur en relations internationales, lequel passe en revue le faisceau d’indices pouvant expliquer la guerre en cours.
  • M. Nasser Kandil, ancien député du Liban et rédacteur en chef du quotidien Al-Binaa qui, à défaut de certitudes sur les instigateurs, désigne les autres perdants que le Soudan, qui seraient le Caire et l’Arabie saoudite, et les gagnants qui seraient l’Éthiopie et Israël.

Tous espèrent que les États arabes puissent empêcher l’internationalisation de cette nouvelle tragédie. [NdT].

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Premières impressions sur la crise soudanaise, par Hassan Nafaa

Pour comprendre ce qui se passe au Soudan, il faut relier la crise actuelle à la crise globale dont souffre le système politique soudanais depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui. En réalité, la crise est tridimensionnelle :

Une première dimension est liée au conflit historique entre l’armée soudanaise et toutes les composantes de la société civile et ses partis politiques. En effet, depuis l’indépendance du Soudan et son détachement de l’Égypte le 1er janvier 1956, la vie politique au Soudan se caractérise par une lutte acharnée entre ces deux parties et une série de coups d’État militaires suscitant des révolutions qui les renversent et cherchent en vain à établir un État civil pérenne.

Ainsi, en 1958, un premier coup d’État militaire dirigé par Ibrahim Abboud a amené ce dernier à gouverner le pays pendant 7 ans avant d’être renversé par une révolution populaire qui a éclaté en 1964. Et, en 1968, un autre coup d’État a été mené par Gaafar al-Nimeiri qui a dirigé le pays pendant 16 ans avant d’être renversé par une révolution populaire qui a éclaté en avril 1985. Puis, en 1989, un troisième coup d’État a eu lieu, dirigé par Omar al-Bachir qui a réussi à diriger le pays pendant 30 ans avant d’être renversé par une révolution populaire qui a éclaté en 2019. Mais, en 2021, l’armée dirigée par Al-Burhane et les Forces de soutien rapide ont coopéré pour contrecarrer cette dernière révolution, sans qu’aucune des parties n’ait pu résoudre le conflit en sa faveur. En d’autres termes, l’armée soudanaise a contrôlé le pays la plupart du temps, à l’exception de quelques années.

Une deuxième dimension est liée au conflit violent au sein même des institutions de la société civile soudanaise. Malgré la vitalité et la grande conscience politique du peuple soudanais, ses élites politiques ont été incapables de s’entendre sur une formule de gestion de l’État et de la société permettant de neutraliser le rôle de l’armée et de construire un État civil moderne. […]

Si l’on ajoute à ce qui précède le rôle négatif joué par les mouvements séparatistes armés, tels ceux qui ont déjà réussi à séparer le Soudan du Sud ou ceux qui se trouvent actuellement au Darfour, au Kordofan du Sud et au Nil Bleu, l’ampleur des énormes difficultés et obstacles qui entravent la capacité du Soudan à établir un État civil moderne devient évidente.

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Une troisième dimension est liée à la nature même de l’establishment militaire soudanais et à sa tendance à s’immiscer dans les affaires politiques. […]

Le président Omar al-Bachir a commis une erreur fatale lorsqu’il a décidé, en 2013, de transformer les forces « Janjaouid » en Forces de soutien rapide et de les placer sous un commandement indépendant des forces armées. D’où une armée dans l’armée qui a fini par compter plus de 100 000 combattants. Désormais, il est bien établi qu’elle contrôle la plupart des mines d’or ; son chef, Dogolo, étant devenu l’une des personnes les plus riches du Soudan. […]

L’institution militaire soudanaise n’est donc plus soumise à une direction unifiée comme par le passé, mais se trouve disputée par deux directions, chacune essayant de gagner une faction civile à ses côtés. Pour exemple, Dogolo accuse le commandant en chef des Forces armées, Al-Burhane, d’appartenir au courant politique islamiste qui tente de reproduire le régime de Omar al-Bachir, alors qu’il est lui-même un produit du régime d’Al-Bachir qui l’a nommé commandant des Forces de soutien rapide.

Par conséquent, nous pouvons dire qu’au niveau local, les ambitions personnelles jouent un rôle important dans la crise actuelle, ce qui la rapproche davantage d’une lutte pour le pouvoir entre deux ailes militaires que d’une lutte politique entre deux programmes, chacun des deux généraux cherchant à s’accaparer le contrôle de l’armée afin de s’accaparer le pouvoir et de pérenniser le gouvernement militaire.

Au niveau régional, Israël a pu conclure en octobre 2020 un accord de normalisation des relations avec le Soudan, accord signé par Al-Burhane. Et bien que l’activation de cet accord nécessite la ratification du parlement soudanais, non encore formé, les contacts entre Israël et les deux ailes du gouvernement militaire vont bon train, comme en témoigne la récente déclaration de Netanyahou se proposant de servir de médiateur entre les parties en conflit.

Et il est clair que le Premier ministre éthiopien, qui a déjà joué le rôle de médiateur entre les différentes parties, entretient des relations profondes avec celles qui sont impliquées dans la crise actuelle. Il n’est donc pas improbable qu’il tente de s’ingérer pour des intérêts et des objectifs éthiopiens spécifiques.

Par ailleurs, Dogolo et Al-Burhane sont en relation étroite avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis qui ont d’énormes intérêts économiques au Soudan ; des unités de l’armée soudanaise et des Forces de soutien rapide ayant participé à leur guerre sur le Yémen. Et le quotidien « The Guardian » a récemment publié un rapport concernant l’existence de relations privilégiées entre Dogolo et les Émirats arabes unis qui lui achètent l’essentiel de la production d’or extraite des mines soudanaises qu’il contrôle.

Si nous ajoutons à ce qui précède que l’instabilité au Soudan affecte directement la sécurité nationale de l’Égypte, nous comprenons que ce qui se passe chez notre voisin constitue une crise régionale dans tous les sens du terme.

Quant au niveau mondial, l’explosion d’un conflit armé d’une telle ampleur dans un pays aussi stratégique et convoité que le Soudan constitue une menace pour les intérêts des uns et des autres, et pourrait affecter les équilibres internationaux. Ce qui explique le grand intérêt manifesté par les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Union européenne, tous présents d’une manière ou d’une autre sur la scène soudanaise ; chacun essayant de mener la crise dans le sens de ses intérêts.

Par conséquent, le monde arabe doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour trouver une solution à cette crise et œuvrer par tous les moyens possibles à empêcher son internationalisation, sinon il aurait beaucoup à perdre. La question est : le peut-il ?

Source : انطباعات أوليّة عن الأزمة السودانية]

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Soudan / Histoire, chronométrage et Indices sur la guerre en cours ; par Hosni Mhali

Quelques jours après la visite surprise d’Omar al-Bachir à Damas le 16 décembre 2018, premier président arabe à se rendre en Syrie depuis le début des événements en mars 2011, les manifestations ont commencé dans nombre de villes soudanaises et se sont soldées par le coup d’État militaire qui a l’a renversé le 11 avril 2019, soit quatre mois après sa rencontre avec le président Bachar al-Assad. […]

Tout le monde se souvient comment Washington et les capitales occidentales ont alors annulé les sanctions imposées au Soudan et l’ont retiré de la liste des pays soutenant le terrorisme, de sorte que la normalisation avec Israël devienne le maillon le plus important du complot militaire, non seulement contre le peuple soudanais, mais aussi contre le monde arabe en général.

Tout le monde se souvient aussi du soutien soudanais à l’agression saoudo-émiratie sur le Yémen, et de certaines informations ayant révélé depuis plus d’un an l’étroite coopération entre Khartoum et Tel-Aviv dans les domaines du militaire et du renseignement. Ce que l’entité sioniste exploite dans le cadre de ses projets visant l’Afrique arabe et l’Afrique en général.

La relation des institutions militaires et du renseignement soudanais avec Tel-Aviv ajoutée à d’autres informations portant sur le soutien émirati à Dogolo et le soutien saoudien à Al-Burhane indiquent que le chronométrage des récents événements au Soudan est lié aux récents développements dans la région. Les plus importants étant la réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous les auspices de la Chine, avec le soutien de la Russie, ainsi que le travail d’ouverture de pays arabes sur Damas, ouverture contre laquelle Tel-Aviv cherche à faire obstruction, tout comme le Qatar, l’allié stratégique du président Erdogan, si l’on fait abstraction d’autres pays arabes, dont le Maroc, allié traditionnel de Tel-Aviv.

Il faut aussi rappeler le grand intérêt que le président Erdogan porte à Al-Burhane reçu à Ankara à deux reprises, en dépit du fait que ce dernier a renversé son ami Al-Bachir, oubliant qu’il avait remué ciel et terre contre le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sisi, lequel a renversé son autre ami Mohammad Morsi.

Nombreux sont ceux qui espèrent que l’explosion de la situation au Soudan bloque les répercussions positives de la réconciliation saoudo-iranienne sur la Syrie, l’Irak, le Liban et le Yémen. Cela servirait certaines parties, dont les États-Unis et la France, lesquels ne cachent pas leur mécontentement face à l’implication de la Chine et de la Russie en Afrique. Tout comme ils ne cachent pas leur inquiétude face aux rôles récemment conjugués de ces deux puissances au Moyen-Orient. Ce qui a poussé le président Macron à se rendre soudainement à Pékin afin de discuter de tous ces développements dans le but de garantir les intérêts français en Chine et dans son environnement.

Par ailleurs, la visite soudaine du secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken au Soudan, et sa rencontre avec Dogolo et Al-Burhane, prouvent l’importance que Washington et ses alliés accordent à la situation stratégique du Soudan. […]

L’intervention américaine et l’ingérence israélienne au Soudan, directement ou indirectement, ne seront pas la seule arme utilisée pour empêcher la voie de la détente au Moyen-Orient. L’Égypte qui soutient la réconciliation saoudo-iranienne est menacée, et c’est aussi le cas de la Libye qui connaît un conflit militaro-politique entre l’Égypte soutenue par les Émirats arabes unis ainsi que l’Arabie saoudite, et la Turquie soutenue par le Qatar.

Autrement dit, les capitales occidentales et leurs alliés régionaux se relaient pour empêcher toute avancée sur la voie de la sécurité, de la stabilité et de la paix dans la région. En témoignent les efforts d’Israël pour dresser l’Azerbaïdjan contre l’Iran sur des bases ethniques et sectaires. Il est de notoriété publique que Tel-Aviv a tiré de nombreux profits de ses relations avec Bakou, dont des bases militaires et de renseignement sur les terres azerbaïdjanaises, près de la frontière avec l’Iran, dans le but de pousser à la révolte la minorité azérie. Bakou couvre également les besoins d’Israël en pétrole via l’oléoduc azerbaïdjanais qui traverse la Turquie.

La Turquie qu’Israël souhaite voir partie prenante dans toute tension entre l’Iran et l’Azerbaïdjan, lequel héberge également des bases militaires turques établies pendant et après la guerre du Karabakh ; Tel Aviv et Ankara ayant soutenu l’Azerbaïdjan contre l’Arménie. Et ce n’est plus un secret que la Turquie a des ambitions nationales et stratégiques dans la région du Caucase, proche de la mer Noire ; région qu’elle considère comme sa porte d’entrée vers l’Asie centrale où les républiques islamiques d’origine turque sont toujours considérées par la Russie comme son arrière-cour.

Dans tous les cas, et quelles que soient les conséquences des événements  au Soudan, chacun sait que les ennemis de la région ne pousseront un soupir de soulagement qu’après la destruction de tous les pays qui la composent dans l’intérêt de l’entité sioniste. Par conséquent, ils étaient, sont et resteront contre les peuples de la région qui espèrent que la réconciliation irano-saoudienne atteindra ses objectifs.

Source : أحداث السودان.. التاريخ والتوقيت والدلالات]

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Le Soudan et le trou noir arabe, par Nasser Kandil

Tous les pays arabes sont accusés par les États-Unis de ne pas respecter les normes de la démocratie, à l’exception du Soudan. C’est ce que dit le consensus de milliers d’institutions et d’associations de défense des droits de l’homme à travers le monde depuis l’éviction de l’ex-président Omar al-Bachir ; laquelle éviction aurait mis le Soudan sur une voie démocratique prometteuse. Ce qui ne se dit d’aucun autre pays arabe, qu’il s’agisse de pays amis de l’Occident ou de pays alliés de Washington.

Néanmoins, il est paradoxal que les forces qui mènent sur cette « voie démocratique prometteuse » s’obstinent à refuser d’organiser des élections par lesquelles le peuple choisirait ses représentants au sein des institutions gouvernementales, et demandent à garder les rênes du pouvoir sous forme d’un « gouvernement civil » [comme annoncé par le général Al-Burhane en juillet 2022 pendant les manifestations ayant mobilisé des centaines de Soudanais réclamant d’en finir avec le pouvoir militaire et sa répression, NdT]

Un gouvernement civil sans élections !? Les élections contrecarreraient les objectifs de la révolution de décembre 2018 contre Omar el-Béchir ? C’est en tout cas ce qui a déclenché la guerre qui détruit actuellement le Soudan et qui, selon les experts, aurait pu être évitée si l’alternative avait été « un gouvernement élu » ; une occasion manquée depuis plus de quatre ans.

Une guerre au sein de laquelle se battent les pro-américains et les tenants de la normalisation avec l’entité sioniste, et qui tend à transformer la terre fertile des Arabes qui alimente leur grenier et les nourrit en un trou noir pour leur sécurité nationale.

Un trou noir qui menace l’Arabie saoudite et la stabilité dont elle a besoin sur l’autre rive de la mer Rouge, alors qu’elle approche d’un règlement de la guerre au Yémen pour la sécuriser.

Un trou noir qui cible aussi l’Égypte dans son Sud naturel et ébranle les fondements de sa sécurité hydrique face à l’Éthiopie avec la sortie du Soudan de l’équation.

Or, beaucoup s’interrogeaient sur la situation du Monde arabe après l’arrêt de la guerre au Yémen. D’autres se demandaient quelle serait la riposte de Washington aux nouvelles prises de position saoudiennes et quelles pressions il pourrait exercer sur le Caire. Plus importantes encore sont les questions cherchant à savoir comment peut-on parler de démocratie sans élections et qui a inventé la tournure d’un « gouvernement civil » comme alternative à un gouvernement élu ?

La réponse est : la normalisation avec l’entité sioniste explique et justifie tout cela.

Nous attendons que les forces vives du Soudan soient réellement soutenues par le Caire et Riyad afin qu’elles se libèrent des griffes des monstres locaux, comme des griffes du monstre international et régional.

Source :http://www.topnews-nasserkandil.com/final/Full_Article.php?id=12946

En conclusion, pouvons-nous dire « cherchez l’erreur » dans cette caricature du célèbre Latuff, même si l’on admet que les Émirats arabes unis sont le principal soutien de Dogolo, l’Égypte étant le principal soutien de l’armée soudanaise ?

Revue de presse et traduction par Mouna Alno-Nakhal
19/04/2023

Source : Mouna Alno-Nakhal

Source secondaire:  Les premières impressions sur la tragédie soudanaise – Palestine Solidarité (palestine-solidarite.fr)

 


La guerre par procuration au Soudan

Publié par Jean-Pierre | 23 Avr 2023 | Afrique noire |  |     

La guerre par procuration au Soudan

Dagalo, à g., et Al Burhan

Par Abdel Bari Atwan

 

Abdel Bari AtwanRai Al Youm, 18/4/2023
Traduit par Fausto GiudiceTlaxcala

Une nouvelle calamité montée de toutes pièces par les USA et Israël avec la complicité des régimes arabes

Alors que la guerre au Yémen s’achève ou commence à s’achever, une nouvelle guerre est déclenchée au Soudan. Ces deux conflits, qui se déroulent de part et d’autre de la mer Rouge, ont en commun d’être en grande partie des guerres par procuration, dans lesquelles l’intervention extérieure (en particulier celle des pétromonarchies du Golfe) joue un rôle majeur.

C’est vers l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis que le secrétaire d’État usaméricain Anthony Blinken s’est tourné pour les exhorter à redoubler d’efforts afin de rétablir le calme et de mettre un terme à la guerre qui a éclaté samedi entre les deux grands alliés : Le général Abdelfattah Al Burhan et son adjoint le général Mohamed Hamdan Dagalo (alias Hemedti, “Petit Mohamed”). Ce dernier a atteint son grade élevé sans avoir fréquenté aucune académie militaire ou civile, mais grâce à sa direction des Forces de soutien rapide (FSR, milice), fortes de 100 000 hommes – notoirement connues pour leurs meurtres et leur répression (au Darfour) – et à l’acquisition de vastes quantités d’or volé.

Tjeerd Royaards

Plusieurs indices ont mis en évidence les allégeances des parties qui se battent pour le pouvoir au Soudan et l’identité de leurs soutiens extérieurs.

Tout d’abord, l’attaque par les FSR du personnel égyptien stationné à la base militaire de Merowe, dont beaucoup ont été capturés, implique que l’Égypte est accusée de soutenir Burhan et l’armée régulière qu’il commande.

Deuxièmement, les liens étroits entre Hemedti, qui contrôle le commerce de l’or et les mines du Soudan, et le groupe russe Wagner. Les USA ont fait pression sur Burhan pour qu’il expulse le groupe au motif qu’il est un partenaire dans l’extraction et la vente de cet or et qu’il utilise les recettes pour financer la guerre de la Russie en Ukraine, qu’il est le fer de lance de l’influence russe en Afrique et qu’il prépare le terrain pour l’établissement d’une base militaire russe au Soudan.

Direction les Émirats – Omar Dafalla

Troisièmement, les Émirats arabes unis sont devenus le plus gros investisseur extérieur au Soudan. Il y a quelques jours, ils ont acheté pour 1,5 milliard de dollars d’or soudanais, que Hemedti contrôle, ainsi que des millions d’hectares de terres agricoles. Les deux parties sont manifestement très proches. Le FSR de Hemedti a combattu aux côtés des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, en y envoyant des milliers de ses combattants.

Quatrièmement, la position saoudienne reste floue et hésite entre les deux parties. Le fait que les liens de l’Arabie saoudite soient tendus avec l’Égypte et les Émirats arabes unis, qui sont les principaux soutiens des deux camps rivaux, complique la situation. Les Émirats arabes unis ont envoyé un conseiller présidentiel, plutôt que leur ministre des Affaires étrangères, à la récente conférence ministérielle de Djeddah sur la Syrie, convoquée par le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman. Les relations avec l’Égypte ne sont pas non plus au beau fixe. Le président Abdelfattah Al Sissi n’a pas réussi, lors de sa brève visite de Ramadan à Djeddah, à obtenir le paquet rapide d’aide financière qu’il recherchait. Faisant preuve d’une neutralité affichée, l’Arabie saoudite a exhorté Hemedti et Burhan à se rencontrer à Riyad pour négocier la fin de leur guerre.

Hemedti (le serpent) face à Burhan avec son projet de « Damj » (la fusion des FSR dans l’armée officielle) -Omar Dafalla

Sur le papier, l’armée régulière soudanaise se classe au 75e rang mondial, avec 205 000 hommes, 191 avions de guerre (vieillissants) et 170 chars d’assaut. En théorie, cela signifie qu’elle a le dessus et qu’elle a plus de chances de vaincre les forces rebelles de Hemedti. Mais cela est loin d’être acquis, compte tenu de l’intervention extérieure croissante.

Cette guerre ne peut se terminer que si l’une des parties bat et écrase l’autre, et non par une médiation ou des appels éloquents à un arrêt immédiat. Tout indique qu’elle pourrait se prolonger et se transformer en une guerre civile ou interrégionale qui entraînerait une anarchie armée dans le pays.

Si la guerre du Yémen, qui devait être réglée en trois mois, a duré huit ans, et la guerre civile libanaise quinze ans, combien de temps pourrait durer une guerre civile soudanaise si elle était déclenchée ?

Ce serait une perspective terrible. Les combats ont déjà fait 200 morts et des centaines de blessés, dont de nombreux civils. Il faut espérer qu’un cessez-le-feu sera rapidement conclu*. Mais l’inquiétude et le pessimisme sont justifiés par l’ingérence des acteurs extérieurs qui ont contribué à déclencher cette guerre et qui continuent à jeter de l’huile sur le feu, ainsi que par l’aggravation des querelles entre eux.

Le seul point positif parmi les rapports contradictoires sur le déroulement de la guerre est que le bon peuple soudanais ne soutient aucun des deux camps. Ils les tiennent tous deux pour responsables de l’effondrement économique, de l’insécurité, de la faim croissante (un tiers des Soudanais se trouvent sous le seuil de la faim selon le Programme alimentaire mondial) et, surtout, de l’échec de l’accord visant à transférer le pouvoir aux groupes civils qui ont mené à bien la révolution contre le régime militaire et ses coups d’État en série.

Le Soudan est victime d’une grande machination qui peut déboucher sur n’importe quelle issue, y compris la partition ou la guerre civile. L’establishment militaire est sans conteste le principal responsable de cette calamité. Les luttes de pouvoir entre les généraux et les commandants sont motivées par des raisons purement égoïstes, sans tenir compte de l’unité territoriale du pays ni des intérêts et du bien-être de sa population.

La « tatbia » (normalisation des relations avec Israël) – Omar Dafalla

C’est ce qui résulte de la normalisation et de la grande escroquerie usaméricaine qui a promis au peuple soudanais la prospérité et la générosité si Burhan serrait la main de Benjamin Netanyahou et si Hemedti se prosternait devant Tel-Aviv et considérait Israël comme un État ami qui résoudra tous les problèmes du Soudan.

En bref, nous assistons à un nouveau désastre majeur concocté par les USA et Israël avec la complicité, volontaire ou involontaire, des régimes arabes.

 NdT

*Un cessez-le-feu humanitaire de 24 heures du 19 au 20 avril, conclu sous les auspices du Triple Mécanisme (ONU-UA-IGAD) n’a tenu que quelques heures. Antonio Guterres vient d’appeler les parties au conflit à un cessez-le-feu de 3 jours à l’occasion de l’Aïd El Fitr.

Source : TLAXCALA
https://tlaxcala-int.blogspot.com/…


Que se passe-t-il au Nord Soudan ? Mes hypothèses

par Franklin Nyamsi

Certains de nos lecteurs nous ont reproché de ne pas avoir parlé de ce qui se passe actuellement au Soudan. Plutôt que de se contenter d’égrener le nombre de morts quotidiens, ce qui, pour nous, ne représente que peu d’intérêt, nous avons préféré attendre une analyse plus sérieuse, basée sur une vision plus large de la situation. Dans la vidéo ci-dessous, le professur Franklin Nyamsi nous donne une idée claire de ce qui se passe au Soudan, qui va bien au-delà des récits stéréotypés que nous servent les médias qui s’efforcent de nous faire croire qu’il ne s’agit que de rivalités entre factions pour s’accaparer le pouvoir.

Source: RI

 

 

source : L’Afrique des Libertés


 

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