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24 novembre 2024

Solutions COP21 : les solutions climat confisquées par les multinationales


OBSERVATOIRE DES MULTINATIONALES

Greenwashing

Solutions COP21 : les solutions climat confisquées par les multinationales

par Olivier Petitjean

En vue de la Conférence climat de Paris de décembre, le gouvernement et les grandes entreprises françaises ont choisi de mettre l’accent sur les « solutions ». Mais s’agit-il vraiment de rappeler, de manière salutaire, le pouvoir d’agir de nos sociétés face à la crise climatique, ou bien simplement de faire de la publicité pour les produits et les technologies de nos champions nationaux, tout en évitant soigneusement les questions qui fâchent, comme celle des énergies fossiles ? Le salon Solutions COP21, qui se tiendra en décembre au Grand Palais, illustre les limites et les impasses de cette mise en avant des « solutions climatiques », dans un contexte de confusion croissante sur le rôle des multinationales en matière de politique climatique.

Agenda des solutions, trophée des solutions, galerie des solutions, temps des solutions… De « solutions », il sera décidément beaucoup question au début du mois de décembre, lorsque Paris accueillera la 21e Conférence sur le climat organisée dans le cadre des Nations unies, la COP21. Celle-ci doit produire un nouvel accord international de lutte contre le changement climatique, et tout laisse à penser que cet accord restera en deçà de ce qui serait nécessaire pour éviter le pire. Mais à rebours de l’atmosphère de résignation qui prévaut généralement dès que l’on aborde la crise climatique, le gouvernement français a néanmoins choisi de placer l’événement sous le signe de la positivité et de l’optimisme.

La COP21 sera donc la COP des « solutions ». Tout comme elle sera la COP des « partenariats pluri-acteurs » et des « collaborations », présentés comme indispensables à leur éclosion. Difficile, en apparence, de s’opposer à une démarche qui remet l’accent sur la capacité d’agir de la société face au dérèglement climatique. Mais pour de nombreux militants du climat, ce bel unanimisme ne représente qu’une tentative de diversion face à l’impuissance réelle de la COP21 et à l’emprise croissante du secteur privé et de ses « fausses solutions ».

Alors, faut-il vraiment laisser derrière nous les annonces anxiogènes sur les catastrophes entraînées par le dérèglement climatique, l’élévation du niveau des mers, l’acidification des océans et la multiplication des sécheresses ? Sont-ils vraiment dépassés, les reportages et articles de presse auxquels nous nous étions habitués sur l’incapacité de nos gouvernements à s’accorder sur des mesures réellement efficaces pour faire face à la crise climatique, parce que cela nuit à trop d’intérêts bien établis ? Le meilleur moyen de le savoir est de se pencher sur l’une des pièces maîtresses de ce grand effort de communication et de positivité : l’initiative « Solutions COP21 ».

Optimisme préformaté

Solutions COP21, ce sera avant tout une grande exposition publique, « ouverte et accessible à tous », au Grand Palais à Paris, du 4 au 10 décembre 2015, parallèlement à la COP21. 50 000 visiteurs y sont attendus, qui pourront choisir entre 250 conférences et débats, assister à 7 concerts, ou admirer les œuvres de 8 artistes internationaux. Sont également prévus un pavillon dans l’espace de la « société civile » au Bourget, où doit se tenir la conférence officielle, des visites en région, ainsi qu’une plateforme web « contributive », le « hub des solutions climat », où une « pluralité d’acteurs » peut mettre en ligne ses solutions. Le tout dans le cadre d’une communication soigneusement conçue pour nous faire positiver – au risque d’en oublier le sérieux de la crise climatique, notamment pour ses premières victimes dans les pays pauvres. Respirez, tournez vos regards vers le ciel, laissez vos cheveux voler au vent, souriez : bienvenue dans le monde merveilleux de « l’expérience climat ».

Mieux se déplacer, mieux se nourrir, mieux se loger, maîtriser l’énergie, mieux se divertir et communiquer : Solutions COP21 entend montrer comment le changement climatique est aussi « une opportunité d’améliorer notre vie de tous les jours ». Du financement d’une ligne de métro en Inde à la production d’énergie à partir de marc de café, en passant par les quartiers à énergie positive, il y en a pour tout le monde. Y compris quelques « solutions » assez problématiques, sur lesquelles nous reviendrons en détail plus loin. On en perdrait presque de vue que le dérèglement climatique a deux causes principales bien identifiées : la combustion massive d’énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) et l’agriculture industrielle. Et que la priorité devrait sans doute être de trouver des « solutions » qui s’attaquent directement à ces deux causes.

Des « solutions » confisquées par les multinationales ?

Solutions COP21 n’est pas une initiative des pouvoirs publics. Elle est portée par deux « clubs » étroitement liés entre eux, le Comité 21 et le Club France développement durable, qui regroupent institutions publiques, petites et grandes entreprises, collectivités, associations et ONG, et instituts de recherche. Mais pour ce qui est du Grand Palais et des festivités prévues en décembre, les associations semblent avoir disparu du paysage. Parmi les partenaires de Solutions COP21, on trouve bien quelques organismes publics et collectivités, comme la Mairie de Paris, la région Pays de Loire ou encore l’Agence française de développement. Mais on trouve surtout une ribambelle de multinationales, parmi lesquelles Engie [1], Carrefour, Ikea, Suez environnement, Michelin, Schneider Electric, Generali, Renault Nissan, L’Oréal et La Poste – toutes déjà par ailleurs des sponsors officiels de la COP21. On retrouve aussi parmi les autres partenaires de Solutions COP21 des entreprises comme Veolia, Sanofi, Avril-Sofiprotéol et Coca-Cola.

Le gouvernement français s’était déjà attiré les foudres de militants du climat lorsqu’il a annoncé la liste des entreprises sponsors de la Conférence climat, dont certaines, comme Engie, EDF ou BNP Paribas, sont massivement impliquées dans les énergies fossiles (lire notre article). De même désormais pour Solutions COP21. Selon l’ONG bruxelloise Corporate Europe Observatory (CEO), qui dénonce depuis des années le poids croissant des grandes entreprises dans le processus des COP, et qui s’apprête à publier une note très critique sur Solutions COP21 dont nous avons pu prendre connaissance, le véritable objectif de cette initiative est de « permettre aux grandes entreprises de promouvoir leurs solutions technologiques mystificatrices et basées sur une logique purement commerciale » [2].

Le poids disproportionné des grandes entreprises se retrouve sur le « hub des solutions climat ». Sur 284 « solutions » mises en ligne [3], plus des deux tiers émanent d’entreprises, à quoi il faudrait ajouter celles qui proviennent d’associations professionnelles ou d’institutions de recherche très proches des milieux économiques. Les PME se comptent sur les doigts de deux mains. En revanche, des grandes entreprises comme Engie (27 solutions, près de 10% des solutions du site !), Suez environnement (18), Veolia (12) ou Bouygues (11) sont présentes en force. Un peu plus d’une quarantaine de solutions proviennent de collectivités locales, et à peine 17 sont d’origine associative. Inutile sans doute de préciser que seule une poignée des solutions mises en ligne sur le hub sortent un tant soit peu du moule économique dominant.

Gilles Berhault, Président du Comité 21 et du Club France Développement Durable, qui a accepté de répondre à nos questions, admet que « certaines entreprises ont été les premières à profiter de l’opportunité de présenter ce qu’elles font », mais promet que la participation des associations « n’ira que croissant » et que le déséquilibre sera corrigé au Grand Palais : « Les ONG y ont toute leur place dans une répartition qui devrait être moitié public, moitié privé. »

Qu’en pensent justement les ONG ? La Coalition Climat 21, qui regroupe 130 organisations de la société civile française (des syndicats aux organisations confessionnelles en passant par les environnementalistes et les associations de solidarité internationale), a refusé d’être présente au Grand Palais, même si quelques-uns de ses membres y ont prévu des activités. Juliette Rousseau, sa coordinatrice, rappelle qu’à l’origine de la Coalition Climat 21, il y a le walk-out de Varsovie, il y a deux ans, lorsque toutes les composantes de la société civile s’étaient mises d’accord pour quitter ensemble la COP19 afin de dénoncer « l’influence des grandes entreprises sur les négociations », et d’exprimer « leur refus des fausses solutions ». Deux ans plus tard, la ligne n’a pas changé.

Solutions biaisées

Certes, Solutions COP21 évite quelques « fausses solutions » classiques habituellement mises en avant par les milieux industriels. Ainsi (du moins si l’on se fie aux solutions présentées en ligne), il n’y sera pas directement question d’énergie nucléaire. Ni d’organismes génétiquement modifiés. Ni de « charbon propre » ou de capture-séquestration de carbone (CCS) [4].

Quant aux énergies fossiles, elles restent présentes en filigrane. Vallourec, l’entreprise parapétrolière française, a mis en ligne pas moins de sept « solutions », qui visent toutes à rendre l’exploitation actuelle des énergies fossiles plus efficientes, que ce soit au niveau des forages, des plateformes pétrolières offshore ou des centrales thermiques. Certes, la mauvaise qualité des puits de forage est une source majeure d’émissions de méthane (un gaz à effet de serre 84 fois plus puissant que le CO2), particulièrement lorsqu’il s’agit de fracturation hydraulique. Mais de là à considérer que des technologies visant à rendre les puits de gaz de schiste plus efficients est une « solution » à la crise climatique, il y a un pas que beaucoup n’oseraient franchir.

Autre sujet extrêmement controversé : celui des agrocarburants. Aussi bien le groupe Sofiprotéol-Avril, spécialiste du biodiesel, que l’association française Bioéthanol figurent parmi les partenaires officiels de Solutions COP21. Sur le « hub », Sofiprotéol-Avril fait la promotion non seulement de son biodiesel, le diester [5], mais il vante aussi son projet de production de soja à grande échelle en France pour l’alimentation animale. Quand on connaît l’impact environnemental et climatique des agrocarburants et de l’élevage intensif, là aussi, on peut se poser des questions.

Pour Gilles Berhault, ce n’est pas un problème : « Dans le cadre du Hub, chaque organisation qui y propose une solution est responsable de ce qu’elle écrit… Ce n’est pas notre rôle de choisir de mettre en valeur telle ou telle solution. Notre rôle est d’apporter la possibilité à toutes les organisations de mettre en valeur les leurs. »

« Money talks »

De fait, la plupart des solutions mises en avant sur le hub se contentent de faire la promotion des produits vendus par les entreprises, en reprenant parfois mot pour mot leurs brochures commerciales. Explication de Gilles Berhault : la plateforme n’accueille que des « solutions expérimentées ». Mais alors en quoi Solutions COP21, qui se veut une initiative exemplaire du nouveau modèle de gouvernance pluri-acteurs nécessaire pour faire face à la crise climatique, se distingue-t-elle donc d’un salon commercial à peine reformaté ?

Car au final, le seul critère de sélection dans la foule des « solutions climatiques » qui seront présentées au Grand Palais et sur le « hub » internet n’est-il pas… l’argent ? La plaquette de Solutions COP21 présente toute une gamme d’offres proposées aux différents « acteurs » qui voudraient mettre en valeur leurs « solutions ». La mise en ligne d’une solution climat sur le « hub » coûte ainsi 100 euros HT pour une entreprise mais est gratuite pour tous les autres acteurs. Les entreprises peuvent également se payer un page promotionnelle sur le site pour 7000 euros HT. Espaces d’expositions au Grand Palais ou simple présentation d’une solution sur un panneau ou un présentoir, présence sur les berges de la Seine, créneau d’une demi heure pour présenter sa solution dans un « corner » ou de 25 minutes sur le « Plateau TV COP21 », organisation d’une conférence, d’un petit déjeuner ou d’un cocktail… tout est à vendre, et il y en a pour (presque) toutes les bourses.

« Solutions COP21 est basé sur un seul principe : ‘money talks’ [« L’argent parle », NdE] », dénonce le Corporate Europe Observatory, qui ne voit dans les tarifs préférentiels accordés aux associations qu’un alibi pour se donner davantage de légitimité. « Plus d’argent vous avez, plus vous pouvez vous acheter les moyens d’être vu et entendu par nos dirigeants politiques… Dans le même temps, la société civile est à peine écoutée…, ce qui souligne la nature antidémocratique de ce genre de foire du lobbying. »

La COP21, un partenariat public-privé ?

Au-delà de la publicité offerte aux multinationales se profile en effet l’enjeu de l’accès privilégié des acteurs économiques aux décideurs et à l’espace des négociations. Solutions COP21 n’est pas le seul grand événement prévu en décembre à Paris pour valoriser les « solutions » des multinationales face à la crise climatique. Outre le « Business & Climate Summit » organisé à l’Unesco en mai dernier, sont notamment prévus le Sustainable Innovation Forum les 7 et 8 décembre au Bourget [6], le Caring for Business Climate Forum qui aura lieu également au Bourget [7], le World Climate Summit, qui se définit comme « le forum original réunissant entreprises, secteur financier et gouvernements » [8], ou encore la Conférence Energy for Tomorrow, organisée par le New York Times les 8-9 décembre à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris [9].

Bref, la concurrence est rude. Et les frontières entre ces événements et la conférence officielle apparaissent de plus en plus poreuses. Au Bourget, les grandes entreprises pourront même faire coup double. D’un côté, elles bénéficieront d’un espace commercial spécifique, la « Galerie des solutions », un événement organisé par Reed Exhibtions, leader mondial des salons commerciaux (à but lucratif). De l’autre côté, elles auront aussi une place de choix dans l’« Espace Génération Climat », dédié à la « société civile », qui accueillera aussi des collectivités, des réseaux et d’autres organisations non gouvernementales – ainsi qu’un espace pour Solutions COP21 [10].

Et que penser de la COP21 elle-même – la « vraie », la conférence intergouvernementale placée sous l’égide des Nations unies et qu’on risque parfois de perdre de vue dans une telle confusion ? La brochure « Devenez partenaire de l’événement » élaborée par le secrétariat chargé de l’organisation de la COP au sein du ministère des Affaires étrangères enchaîne les arguments commerciaux pour attirer les sponsors : « Les partenaires de la COP21… bénéficieront d’une exceptionnelle vitrine médiatique pour mettre en valeur leur engagement. Plus de 3000 journalistes seront présents au Bourget. » Et de lister les divers bénéfices que les entreprises pourront retirer de leur contribution, défiscalisée à 60% : « une utilisation du visuel ‘partenaire officiel de la COP21’ (que toutes les entreprises concernées se sont empressées d’apposer sur le site web et leurs documents de communication),« une visibilité forte » sur le site, « un accès privilégié aux espaces de rencontre et d’expression » dans le village de la société civile au Bourget, « une participation à la cérémonie d’ouverture de la COP21 », et enfin « une participation à un dialogue privilégié » avec Laurent Fabius et Ségolène Royal. Impossible de connaître le montant exact de la contribution (financière ou en nature) des sponsors de la COP – les organisateurs n’ayant pas répondu à nos demandes répétées de communication des conventions -, mais on a au moins une bonne idée de ce qu’elles peuvent ainsi obtenir en retour [11].

Pour Pascoe Sabido du Corporate Europe Observatory, témoin de l’influence grandissante du secteur privé sur les COP au fil des années, « la COP21 compte parmi les pires, à la fois du fait de son agenda explicitement favorable aux entreprises et à travers la publicité énorme faite aux sponsors et à d’autres via le label officiel COP21. L’année dernière à Lima [lors de la COP20], l’influence des entreprises était plus discrète, suite à la débâcle de la COP19 [à Varsovie] dont les organisateurs avaient organisé une conférence de promotion du charbon. Tout ce qui manque maintenant à Paris est que le gouvernement français décide d’organiser une conférence de promotion du nucléaire ! »

Champions nationaux ou démocratie

Le gouvernement français n’a jamais caché que son choix de mettre l’accent sur les « solutions » visait aussi à faire de la publicité pour les produits et les technologies des entreprises tricolores. Les sponsors de la COP21 et les partenaires de Solutions COP21 se recrutent d’ailleurs dans leur immense majorité parmi les grands noms du CAC40, qui n’ont pas manqué de sauter sur l’occasion, à l’image d’EDF se présentant comme le « partenaire officiel d’un monde bas carbone » ou Engie, « leader européen de la transition énergétique », à des années lumière de la réalité de ces deux entreprises [12]

« Chaque pays organisateur de la COP essaie de promouvoir ses propres priorités et ses propres entreprises, poursuit Pascoe Sabido. À Varsovie, la Pologne a essayé de présenter le ‘charbon propre’ comme une solution climatique en raison de ses énormes intérêts dans le charbon. Mais c’était tellement extravagant que cela n’a pas marché. Ce qui est inquiétant à Paris, c’est que cela semble efficace. La COP21 ressemble davantage à un salon commercial qu’à une conférence destinée à lutter contre le changement climatique. »

Déjà, le gouvernement français avait choisi de déléguer entièrement sa « transition énergétique » aux bons soins des deux champions nationaux EDF et Engie, au détriment d’un véritable processus de démocratisation et de décentralisation de notre système énergétique, dont d’autres pays fournissent pourtant l’exemple. De la même manière, il semble que la lutte contre le changement climatique doive passer par un quasi-monopole des multinationales (en réalité totalement dépassées par la dynamique de transition énergétique dans le monde) sur les « solutions ».

Pour Juliette Rousseau, de la Coalition Climat 21, l’enjeu est effectivement de « démocratiser la question du climat » et des réponses à y apporter, comme le revendique à sa manière Solutions COP21. « Mais c’est totalement contradictoire avec le fait de concentrer les ‘solutions’ du côté des grandes entreprises, qui en plus sont celles qui ont provoqué le problème au départ. »

Olivier Petitjean

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Photo : Jean-Pierre Dalbera CC @ flickr

[1Engie se targue d’être plus qu’un partenaire, un « allié » des organisateurs de Solutions COP21 (voir la page web dédiée de l’entreprise). L’entreprise a placé elle aussi la thématique des « solutions » au centre de sa communication en cette fin d’année avec ses spots publicitaires « Le temps des solutions », et organise cette année son propre « Tour de France des solutions climat »).

[2Déclaration de transparence : l’Observatoire des multinationales est actuellement impliqué dans un projet conjoint avec le Corporate Europe Observatory sur le lobbying autour de la COP21.

[3Selon notre décompte effectué en date du 16 septembre 2015 sur la partie du site en français, comme pour tous les chiffres qui suivent.

[4Le « charbon propre » fait référence aux centrales charbon modernes légèrement plus efficientes et moins polluantes que les anciennes. Le CCS est une technologie souvent présentée comme « la » solution qui permettrait de continuer à brûler du charbon, du pétrole et du gaz à perpétuité… sauf que cette technologie n’est pas encore au point, qu’elle coûte plus beaucoup cher que d’investir dans les énergies renouvelables, et qu’elle implique elle-même des risques de pollutions supplémentaires.

[5Les agrocarburants dits de première génération (basés sur des cultures alimentaires), dont le diester, sont désormais largement discrédités du fait de leur contribution à l’accaparement des terres et à l’insécurité alimentaire, alors que leurs bénéfices réels pour le climat sont extrêmement douteux.

[6Organisé par le Programme des Nations unies pour l’environnement pour promouvoir le thème de l’économie verte et sponsorisé par BMW et Vattenfal, se présentant comme « le plus important événement focalisé sur le monde des affaires durant la COP » et avec un site web dont l’adresse prête à confusion : http://www.cop21paris.org/.

[7Organisé par le Pacte mondial et d’autres organisations onusiennes dont la CCNUCC et sponsorisé (entre autres) par EDF.

[8Il est organisé tous les ans en marge de chaque COP. Les sponsors de cette année incluent notamment Alstom.

[9Elle compte parmi ses sponsors Total et le World Business Council for Sustainable Development, lobby dédié au « développement durable » des grandes multinationales mondiales.

[10La Coalition Climat 21, quant à elle, n’y sera pas, par refus de la place privilégiée accordée aux entreprises et de l’idée même d’un espace pour la société civile organisé par les pouvoirs publics.

[11Les seuls chiffres affichés par le gouvernement français sont le budget global de la COP21 – 187 millions d’euros – et l’objectif de faire assurer 20% de ce budget par le secteur privé, soit 37,4 millions. En date du 29 septembre 2015, le site officiel de la COP21 dénombrait 31 sponsors, soit 1,2 million d’euros par sponsor (défiscalisés à 60%, rappelons-le), mais certains articles de presse ont évoqué une cinquantaine de sponsors.

[12Voir nos deux récents « contre-rapports » sur EDF et Engie.

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