MamAfrika TV | Par K.D.W.
Bamako de nouveau attaqué. Il semble qu’un groupe d’assaillants s’est emparé de l’hôtel Radisson, situé au centre de la capitale malienne, et a pris en otage plus de cent cinquante personnes. Ce complexe hôtelier paraît être très fréquenté par les touristes européens. De toute évidence, les assaillants se réclament de la mouvance islamiste car selon certains médias, après avoir violenté quelques éléments du personnel au moment de l’intrusion, ils ont procédé au tri des otages en identifiant et en libérant les musulmans. L’attaque est toujours en cours à l’instant où cet article s’élabore. En vérité, nous avions, depuis la veille, prévu d’analyser l’état actuel du Mali, du point de vue sécuritaire et, partant, de livrer quelques pistes de réflexion quant à la politique de sécurité de l’ensemble du Continent. De fait, cette seconde attaque de la ville de Bamako ne fera que confirmer la thèse ici soutenue et montrera, d’une part, combien la question de la sécurité est d’actualité en Afrique plus qu’ailleurs et, d’autre part, elle insistera sur l’urgence de la mise en place d’un plan africain d’autodéfense
L’intégrité du territoire malien en question. Le Mali est un immense territoire de 1.240.192km2 avec une population estimée à plus de 16.000.000 d’habitants. Mais la timide ou anachronique politique de ce pays n’est à la hauteur ni de l’immensité de sa superficie, ni de la grandeur de son peuple et de son histoire. Aussi surréaliste que cela puisse apparaître, quand on observe le Mali, on n’a pas l’impression que ses autorités étatiques sachent ce qu’est la notion de l’aménagement du territoire. A vol d’oiseau, ce pays présente le même visage que l’ensemble des nations africaines: à dix mille mètres d’altitude, on n’aperçoit pratiquement pas de tracés géographiques délimitant les localités, les espaces champêtres; quant aux vols de nuit, ils laissent l’impression du survol d’un néant béant en raison de l’absence quasi totale de luminosité! Et pourtant, les gouvernants passent le plus clair de leur temps à vanter leurs politiques inédits de construction à travers l’étendue leurs pays respectifs. Comment réussir à protéger sa population lorsqu’on n’a pas la maîtrise de son territoire en terme d’aménagement, lorsqu’on n’a pas une armée digne de ce nom et que la défense nationale est confiée à des groupes privés ou des pays étrangers? La décentralisation semble, par ailleurs, être un terme de félonie, aussi vrai que les pouvoirs concentrés dans les capitales, ne se sentent en sécurité que dès lors qu’ils sont détenus par une main méfiante et ambitieuse. Curieusement, tous les outils techniques et technologiques nécessaires à la sécurisation des frontières et à la stabilisation des nations africaines modernes, sont à portée de main. Mais faudrait-il que la volonté tout comme la décision politiques viennent au secours des slogans électoralistes et des interminables effets d’annonce
Un plan continental d’envergure. A l’heure où tous les pays ayant en commun un continent, une culture, une langue ou une simple affinité, s’unissent pour faire front face aux difficultés liées aux aléas climatiques, aux crises économiques et à la violence, le Mali n’a rien à gagner dans le conflit qui l’oppose aux envahisseurs déchaînés par le chaos libyen, s’il continue à jouer sa partition en solo. La médiation algérienne, comme mentionné dans une chronique quelques jours auparavant, est une aberration dans la mesure où l’Algérie cherche, elle-même, des solutions au problème de ses groupes terroristes locaux, elle ne pourrait que travailler à détourner d’éventuels regards, pleins de convoitise, de son territoire. Sans mentionner son indéfectible soutien au Front Polisario contre le Maroc, attitude qui fait des soldats d’Alger au pouvoir des négociateurs opportunistes qui n’hésiteraient certainement pas à pousser le Mali dans la voie de la compromission. Alors, que faire? Instituer le service militaire obligatoire, favoriser la fabrication d’armes artisanales, initier dans chaque ville, chaque village, les populations aux techniques de guérilla et d’autodéfense, établir des camps militaires tout autour des frontières du pays, mettre à contribution les personnes mystiques après avoir revalorisé en eux la notion de patriotisme et de défense nationale, déléguer des responsabilités aux maires, aux préfets, aux chefs coutumiers et aux chefs de village… Telles sont les quelques mesures pratiques qui, si les autorités du Mali arrivaient à les mettre en place, règleront très vite les attaques dans le nord. Au-delà de ces mesures d’urgence, le Mali doit souscrire à une politique continentale à laquelle les cinquante-quatre Etats africains, sinon les nations noires, doivent préalablement se soumettre afin de veiller à la préservation de l’intégrité du Continent. Par conséquent l’unité politique, économique et stratégique s’impose. Seul une confédération des Etats africains pourrait relever le défis des agressions, du développement, de l’émergence, de la libération et l’indépendance réelle de L’Afrique
K.D.W.