IV. 25 – Discours de Vladimir Poutine,
Président de la FR (Fédération de Russie),
à la tribune de l’Assemblée Générale de l’ONU,
le 28 septembre 2015
Commentaires et captures d’écran de Françoise Petitdemange
Quant aux chefs des États impérialistes (États-Unis, Grande-Bretagne, France, État sioniste) qui jouent aux plus malins avec ceux qu’ils appellent les « terroristes » et à certain(e)s participant(e)s à cette auguste Assemblée… Vladimir Poutine leur donne un coup de bec derrière les oreilles :
« Ceux qui se comportent ainsi doivent l’entendre. Mesdames et messieurs, vous avez affaire, là, à des gens cruels, mais absolument pas stupides pour autant et pas primaires. Ils ne sont pas plus bêtes que vous. Et on ne sait pas, en définitive, qui manipule qui. Les données récentes sur les transferts d’armes à l’opposition modérée, entre guillemets, en sont la meilleure preuve. » [Idem.]
« Ils ne sont pas plus bêtes que vous »
Autre petite mise au point à l’intention de ces chefs d’États qui voient des terroristes partout chez eux mais nulle part ailleurs…
« Aujourd’hui, nous apportons un soutien militaire et technique à l’Irak, à la Syrie et à d’autres pays de la région qui mènent le combat contre les groupements terroristes. Nous pensons que c’est une grave erreur que de refuser de coopérer avec les autorités et l’armée gouvernementales syriennes alors que ils [qu’elles] font preuve de beaucoup de courage en affrontant la terreur. Il faut aussi reconnaître qu’il n’y a plus personne d’autre en Syrie qui mène le combat contre l’État islamique et autres organisations terroristes sinon l’armée gouvernementale du Président Assad [et les milices kurdes]. Nous savons les problèmes de la région, nous savons ses contradictions. Mais il faut partir de sa réalité. » [Idem. Note FP : Les mots barrés et remplacés par d’autres entre crochets, et la mention des Kurdes, présente dans d’autres traductions et escamotée par le traducteur, sont de moi. L’occasion m’est donnée, ici, de dire que j’ai utilisé la traduction simultanée du discours de Vladimir Poutine : merci au traducteur qui fait de la haute voltige avec les mots.]
Il faut d’autant plus partir de la réalité que les opposants, dits démocrates et laïcs, ont crié “aux loups !” à la vue des groupes « terroristes », et se sont sauvés à toutes jambes dès qu’il s’est agi de les combattre, en leur laissant les armes occidentales et le face-à-face avec les forces de l’Armée de la République Arabe Syrienne. Quant aux fauteurs de guerre, leur activité favorite est de repérer ces « terroristes » avec leurs jouets du moment, les drones, et de larguer des bombes sur eux, de très haut, quand ils n’ont plus besoin de leurs services.
« Aujourd’hui, nous apportons un soutien militaire et technique
à l’Irak, à la Syrie et à d’autres pays »
Puisque tous les dirigeants s’accordent à dire qu’il y a péril en la demeure Terre à cause de ces « terroristes », Vladimir Poutine leur fait une proposition :
« Dans quelques jours, le Conseil de Sécurité, non la Russie, plutôt, va présider une réunion du Conseil de sécurité au niveau ministériel qui sera consacrée à l’analyse en profondeur des menaces qui existent dans l’espace du Proche-Orient. L’idée est avant tout de discuter d’une nouvelle résolution visant à coordonner les démarches de toutes les forces qui font face à l’État Islamique et à d’autres structures terroristes. Je le répète, une telle coordination doit se fonder sur le respect des principes inscrits dans la Charte des Nations Unies. » [Idem.]
Mais assurer une coordination des forces contre l’État Islamique, ce n’est vraiment pas gagné… car il faudrait une même coordination des forces contre l’État juif tout aussi terroriste que son frère jumeau..
« une telle coordination doit se fonder sur le respect
des principes inscrits dans la Charte des Nations Unies »
Le problème, Muammar Gaddhafi l’avait soulevé à cette même tribune de l’ONU, le 23 septembre 2009 : il y a le Préambule de la Charte et il y a les dispositions qui le contredisent. (Cf. La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011), Éditions Paroles Vives 2014, pages 468 à 482.) Et ce qu’il avait compris, c’est que « Préambule » ou « dispositions », les États capitalistes-impérialistes-colonialistes n’en ont que faire. Cependant, face à l’afflux de réfugié(e)s dans une Europe en crise, Vladimir Poutine met la « communauté internationale » au pied du mur :
« Nous comptons que la communauté internationale saura élaborer une stratégie globale de stabilisation politique et de redressement social et économique du Moyen-Orient. Alors, mesdames et messieurs, il ne sera plus nécessaire de construire des camps pour accueillir les réfugiés. Aujourd’hui, les personnes forcées de quitter leur pays d’origine déferlent sur les pays voisins d’abord, et ensuite sur l’Europe. Et l’on compte déjà par centaines de milliers, bientôt par millions, ces réfugiés. Il s’agit là d’une nouvelle et tragique grande vague de migration et [d’]une leçon pénible, atterrée, notamment pour les Européens. » [Idem. Note FP : La lettre et l’apostrophe entre crochets sont de moi.]
Les guerres impérialistes font des mort(e)s, mais aussi des blessé(e)s, des handicapé(e)s physiques et mentaux, des réfugié(e)s qui font prospérer les multinationales de la pharmacie, de la médecine, des prothèses de toutes sortes ; de plus, les réfugié(e)s, qui ont souvent tout perdu, peuvent travailler à un moindre prix dans les pays… “d’accueil”.
« Aujourd’hui, les personnes forcées de quitter
leur pays d’origine déferlent sur les pays voisins, d’abord,
et, ensuite, sur l’Europe. »
La solution à l’afflux de réfugié(e)s que les fauteurs de guerre “se refilent” si bravement ? La voici de la bouche même de Vladimir Poutine :
« Je voudrais souligner que les réfugiés sans aucun doute ont besoin de compassion et de soutien. Mais, pour venir à bout de ce problème, il n’y a d’autres remèdes que de rétablir les structures de l’État là où elles ont été anéanties, ceci par le renforcement des institutions étatiques encore intactes ou en cours de reconstitution, grâce aussi à la fourniture d’une assistance militaire, économique et matérielle aux pays en difficulté et, naturellement, par une assistance apportée aux personnes qui, malgré les épreuves, ne quittent pas leur pays. » [Idem.]
« il n’y a d’autres remèdes que de rétablir les structures de l’État
là où elles ont été anéanties »
L’Irak ? La Libye ? La Syrie ? Il ne faut guère compter que les États qui détruisent des pays, à coups de bombes, aident au rétablissement des structures politiques et économiques de ces pays, telles qu’elles étaient et telles que les États belliqueux ne les voulaient plus. Ces États producteurs de chaos ne savent rien faire d’autre qu’imposer – de nouveau, par la force, s’il le faut – des structures politiques et économiques de type occidental ou, plutôt, de type colonial, conformément à leurs habitudes. Vladimir Poutine le sait qui insiste habilement :
« Il va de soi que toute assistance apportée aux États souverains ne doit pas leur être imposée mais doit être proposée en pleine conformité avec la Charte des Nations Unies. En d’autres termes, tout ce qui est fait et tout ce qui sera fait doit l’être conformément aux normes du droit international et doit être approuvé et appuyé par l’ONU, Organisation universelle. Tout ce qui va à l’encontre de la Charte des Nations Unies doit être rejeté, et, avant cela, il est essentiel, je crois, de procéder à la reconstitution des structures étatiques en Libye ; il faut soutenir le nouveau gouvernement en Irak et accorder tout l’appui nécessaire au gouvernement légitime de la Syrie. »
Puisse la Libye retrouver son État des masses…
« il est essentiel, je crois, de procéder à la reconstitution des structures étatiques en Libye ;
il faut soutenir le nouveau gouvernement en Irak
et accorder tout l’appui nécessaire au gouvernement légitime de la Syrie
Beaucoup d’applaudissements
Le problème majeur pour le peuple libyen est l’assassinat de Muammar Gaddhafi qui n’était pas Guide révolutionnaire pour rien : il n’avait pas usurpé ce titre qu’il tenait de l’histoire de son pays. D’ailleurs, les perspectives d’avenir de la Libye qu’il partageait avec le peuple dont il était issu ne s’arrêtaient pas aux limites du pays ; elles devaient s’étendre à toute l’Afrique en coopération avec les dirigeants des autres pays du continent et, surtout, avec tous les autres peuples africains ; elles devaient aussi trouver leur concrétisation avec l’appui de la Chine, de la Russie, de l’Amérique Latine et de quelques autres pays amis et de leurs peuples. C’est bien ce projet grandiose pour le continent africain et pour bien au-delà, qu’il s’agissait, selon les petites frappes comme les Nicolas Sarkozy, David Cameron, Barack Obama – qui ont fait un maximum de mal partout dans le monde – d’anéantir à tout jamais ! Les Africain(e)s vont devoir reprendre la parole laissée par le Guide révolutionnaire libyen ou regarder leur continent être pillé par les pays capitalistes jusqu’à la dernière ressource, vitale pour les générations futures.
Suite : IV. 26 – Coopération de l’armée russe avec l’armée syrienne, 30 septembre 2015
Françoise Petitdemange
27 février 2017