Le crime du Belvédère révèle l’identité du vrai Dictateur en Tunisie
26 mars 2012
Une réponse des Pacifistes de Tunis au texte de adis Guettaf
Le crime du Belvédère révèle l’identité du vrai Dictateur en Tunisie
L’article de Badis Guettaf est très bien écrit et décrit très justement la situation très particulière du pays. A propos du rassemblement bourguibien du 24 mars, l’auteur note : « (…) par un retour au bourguibisme, que l’on n’ira pas chercher loin, en remettant en selle l’appareil de Ben Ali, qui aurait, peut-on penser, toutes les chances de passer pour un moindre mal, un refuge contre l’aventure »[1].
En effet, c’est ainsi que s’explique le silence sur la Libye des centaines de milliers de membres du parti de Ben Ali, eux qui auraient pu empêcher (par des marches populaires à travers tout le pays) la complicité tacite avec le plan impérialiste de destruction de la Jamahiriya libyenne. L’événement ci-dessus fut une ovation pour Essebsi. Nous avons vu le reportage à la télévision tunisienne et nul doute que le spectacle était fascinant. Il y avait aux moins deux cent mille personnes réunies dans un stade « plein à craquer ».
Or, Béji Caïd Essebsi est un fumiste. Bizarrement, son patronyme signifie littéralement « pipe » (à haschich) tout comme celui du Syrien Bernard Henri Ghalioun dont le nom désigne la moins sulfureuse « pipe » à tabac…[2].
Ce criminel a réussi à livrer la Libye aux impérialistes sans que le peuple ne se rende compte de rien. Avec l’évoltion du pays qu’il « accompagne » habilement, il est en passe de réussir à lui faire croire que l’avenir de la « Révolution » tunisienne, c’est le passé de Bourguiba.
Or, que ce soit Ennahda ou les partisans d’Essebsi, le système économique reste exactement le même (cf. inféodation au Fonds Monétaire International). L’attraction des « investissements étrangers » n’est pas un slogan nouveau pour les Tunisiens et encore moins « révolutionnaire ». Ils l’ont entendu à l’envi dans les années 70 avec Bourguiba puis dans les années 80 à 2010 avec Ben Ali. Où se trouve la rupture ou le changement ? Michel Rocard, qui n’a rien de marxiste, l’avait bien deviné, lui qui souligna précocement le caractère bourgeois de la « révolution » tunisienne [3].
Cela dit, peu d’« observateurs » ont remarqué que les studios du quartier du Belvédère, siège de la Télévision et Radio Nationale Tunisiennes, sont des nids de bourguibistes. Un jour, alors qu’un jeune « révolutionnaire » de type « Facebook »[4], insolent qui plus est, affirmait en direct à l’antenne que Bourguiba était un dictateur peu différenciable de Ben Ali, l’animateur s’offusqua et le « corrigea » immédiatement.
Ces médias se sont particulièrement distingués en :
-relayant la propagande pro-OTAN durant les longs mois de bombardement de la Jamahiriya libyenne
-censurant toute image (notamment les manifestations monstres de Tripoli le 1er juillet 2011, Sebha, Syrte, etc.)
-étouffant toute voix opposée à la guerre contre la Libye
-faisant intervenir Obama une dizaine de fois tous les jours, toutes les semaines, tous les mois, depuis plus d’un an, sur les ondes de la Radio Nationale Tunisienne avec le message suivant: « Sawtoukoum allladhi haratoumouh…. Hallala Lana Ahrar Al-‘Alam… » (Les « Grands » du « monde libre »…) ont salué (sous-entendu « notre « révolution » »)) suivi de la voix d’Obama s’exclamant (en anglais et sans traduction): « It must be clear that the United States of America stand with the people of Tunisia… »(Les Etats-Unis soutiennent le peuple tunisien (« dans ses aspirations démocratiques »))[5].
Jamais une telle propagande, aussi grossière « passée inaperçue » n’avait-elle eu lieu depuis la seconde guerre mondiale. Elle est comparable dans ses méthodes et ses fins à celle illustrée à la fin du film de Charlie Chaplin, « Le Dictateur », où la voix de ce dernier, diffusée à travers des haut-parleurs, emplit alors l’éther de toutes les rues et routes, villes et villages du pays [6] …
SOURCES :
[1] Badis Guettaf. Point d’ordre. Chronique tunisienne. 24 mars 2012
http://www.lejourdalgerie.com/Editions/240312/une/Lejour.htm
[2] Les Pacifistes de Tunis. Chaud Crâne, Burhan. La fumisterie impérialiste de Ghalioun en Syrie… Tortilla con sal, Jan 7, 2012
http://www.albared.org/node/158
[3] Michel Rocard. Les racines bourgeoises de la révolution tunisienne. Les Echos, 25 janvier 2011
[4] Les Pacifistes de Tunis. Facebook Racism & Apartheid: “Find &Connect With White-Only (!) Friends”. March 22, 2012
http://www.mathaba.net/news/?x=630084
[5] M. Gasmi, S. Kouki et K. Nciri. Libye – L’autre voix sur la guerre en Libye. 21 oct. 2011
http://lavoixdelalibye.com/?p=3441
(Lire aussi notre commentaire (21 octobre 2011) : http://allainjules.com/2011/10/21/libye-l%E2%80%99autre-voix-sur-la-guerre-en-libye/ )
[6] Les Pacifistes de Tunis. Obama, la « révolution » tunisienne, et la promesse de GAFSA. 5 janv. 2012. http://www.lavoixdelalibye.com/?p=3385
[7] Les Pacifistes de Tunis. Al-Jazeera: Un revirement criminel récent contre la révolution tunisienne, la Jamahiriya Libyenne et la Syrie ; pas un complot originel [تآمر قناة الجزيرة الحديث على الثورة التونسية و الجماهيرية العربية الليبية و سورية ؛ جهة نظر دعاة للسلام بتونس]. 22 fév. 20102.
http://www.mathaba.net/news/?x=629924
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Les Pacifistes de Tunis