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30 décembre 2024

La «révolution» libyenne se rappelle au monde par Par Ahmed Halfaoui


La «révolution» libyenne se rappelle au monde par Par Ahmed Halfaoui 
Sans conclure au signe d’un quelconque destin, les conditions de l’assassinat de l’ambassadeur des Etats-Unis, Christopher Stevens, ressemblent beaucoup à celles qui ont entouré le meurtre de Mouammar Kadhafi. L’horrible mise en scène a été reproduite à peu de chose près. Humiliation, torture, outrages divers, même après la mort.
A telle enseigne que nous pouvons considérer que cela relève d’une culture bien ancrée dans la tête des «révolutionnaires» ou bandes armées libyennes, syriennes aussi.
Tuer un homme désarmé et se déchaîner sur son cadavre semble s’inscrire dans un rituel producteur de messages, que seuls les auteurs peuvent comprendre, a priori. Alors, il est tout à fait compréhensible que Hillary Clinton, médusée, s’interroge: «I ask myself, how could this happen ? How could this happen in a country we helped liberate, in a city we helped save from destruction ?». Elle se demande comment cela peut arriver dans un pays que les Etats-Unis ont «aidé à se libérer», dans une ville qu’ils ont «sauvée de la destruction». Se reprenant, elle ajoute : «This question reflects just how complicated and, at times, how confounding the world can be.»
Pour ramener la chose à la complexité du monde où nous vivons et à la confusion qui y prévaudrait. Une façon de ne pas se dédire sur la «justesse» de l’opération «protecteurs associés». En son temps, la dame s’était réjouie bruyamment au sort qui a été fait au dirigeant libyen. A ce moment là, elle croyait que les «thouars» n’avaient de violence en réserve que contre ses ennemis à elle. Elle vient de découvrir qu’elle était loin du compte, malgré cette tentative de réduire les milliers d’assaillants du consulat à des conjurés qui auraient prémédité l’attaque.
La victime, elle-même, devait se sentir en totale sécurité, puisque «connaissant bien» les Libyens et ayant visité le cadavre de Kadhafi, au chevet duquel elle a levé le pouce (selon une photo qui fait le tour de la Toile). En toile de fond, surgit la réalité de la «démocratie» que l’OTAN a plantée à coups de bombes. Quand de tels faits et beaucoup d’autres font le quotidien de la Libye, en dehors des zones pétrolières, il est légitime de douter de ces élections qui sont censées avoir doté le pays d’institutions légitimes. Il est aussi permis de se demander comment le Premier ministre, «technocrate proche des islamistes» selon les éléments de langage consacrés de la presse dominante, Moustapha Abou Chagour, pourra réaliser la «priorité de rétablir la sécurité». Même si la précaution a été prise de reconduire la «transition».
A ce propos, et pour rester réaliste, il s’avère que la perspicacité dicte de reconnaître la validité de l’avertissement de Seïf El Islam Kadhafi qui, dès le déclenchement des hostilités à Benghazi, avait dit : «La Libye n’est pas comme la Tunisie ou l’Egypte. Il n’y a ni société civile ni partis politiques… Les forces qui tentent de détruire la Libye et de la démembrer sont armées et le résultat sera une guerre civile. Personne ne se soumettra à l’autre et nous nous battrons. La Libye tombera dans une guerre civile, nous nous entretuerons dans les rues.» Seïf El Islam, de surcroît, ne prenait pas en compte que le système social de la Jamahiriya allait être aboli. Il n’y a donc pas besoin d’être fin analyste pour deviner que les Libyens, y compris les «thouars», utiliseront les seuls moyens à leur disposition pour empêcher que la manne pétrolière ne leur profite pas.
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