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22 décembre 2024

Libye : « la victoire » sans fin par Badis Guettaf


Point d’Ordre Par Badis Guettaf
Libye : la «victoire» sans fin
Ainsi, la «victoire» annoncée à grands fracas sur la Libye, est reportée sine die. A croire que les principaux responsables du drame se moquent beaucoup de leur monde. Venus protéger un peuple contre un «tyran sanguinaire», ils se sont mis à tenter une «révolution» en bombardant les mêmes civils qu’ils sont venus protéger. Ensuite, ils nous ont annoncé que le «tyran» était tombé et qu’il fallait reconnaître le pouvoir au bénéfice de qui la «révolution» a été réalisée. Heureusement, pour la vérité, qu’il n’y a pas eu beaucoup de monde à suivre le troupeau. L’Afrique, en particulier, a démontré une dignité qu’on ne lui connaissait pas. Elle a osé, depuis le début, dire non aux sirènes «révolutionnaires» d’un nouveau type. Elle a déclaré ne reconnaître que le peuple libyen et elle tient toujours parole. L’actualité est en train, tous les jours, de lui donner raison. Cela fait plus de 6 mois que ce peuple dit non pendant qu’on voulait, à coup de dizaines de milliers de bombes, lui faire admettre qu’il doit adhérer à la «révolution». Le 22 août dernier, les cris de triomphe ont envahi les écrans de télévisions, les radios et la presse écrite. La capitale Tripoli a changé de maîtres. Les nouveaux devaient s’y installer dans la semaine et les premières ambassades sont annoncées. Tout était plié. Il ne restait plus qu’à localiser Mouammar Kaddafi et à le tuer ou le livrer à la Cour pénale pour Indigènes (CPI). Depuis, Kaddafi a fait plusieurs discours et ne semble pas du tout en fuite, mais plutôt en position de résistant «comme un poisson dans l’eau au milieu de son peuple». Alors que le «pouvoir» censé le remplacer n’a toujours pas mis les pieds dans sa, désormais, capitale et ne compte pas y mettre les pieds avant longtemps. Il n’est même pas à Benghazi, sa «capitale» de départ où paraît-il il risquerait plus qu’à Tripoli. La «révolution» doit donc continuer, c’est ce qui a été décidé et avec elle les bombardements sur Tripoli, sur Syrte, sur Béni Walid. Pour continuer à «protéger» les civils contre on ne sait qui, puisque ce sont eux qui hébergent et défendent celui contre qui on veut qu’ils s’insurgent. On ne trouvera pas meilleur délire que celui-ci. Des civils qui protègent celui contre qui on veut les «protéger» au prix de leurs vies. Ils ont été des milliers à mourir, depuis une vingtaine de jours, sous les bombes «libératrices». Inutile d’en référer ici à la résolution onusienne 1973, elle n’a jamais été en vigueur. Nous entrons dans une nouvelle phase où le mégamédiamensonge doit nous démontrer sa capacité à persévérer dans la déconstruction/ construction de la vérité. Ce qui constitue une autre guerre, fondamentale, qui se mène entre les faits réels et les faits produits dans les officines et prêts à consommer par les boutiquiers médiatiques. Dans cet ordre d’idée, les téléspectateurs, les auditeurs, les lecteurs supporteront-ils longtemps d’être pris pour dupes ? Dans le cas contraire il leur faudra des canaux alternatifs d’information, chose qui est en train de se faire et de réajuster notre façon de recevoir l’information et de choisir les lieux où la prendre.

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