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19 avril 2024

Tout le bien qu’on nous veut par Badis Guettaf


Actuellement ils « les prédateurs » veulent trop de bien à la Libye.

En Irak ils ont cherché des armes de destruction massive, qu’ils cherchent encorte toujours d’ailleurs.

En Libye, ils cherchent une seule arme de destruction massive « Kadhafi, le héros de la Jamarhiyia « qu’ils ne trouveront pas non plus d’ailleurs.
ginette

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Tout le bien que l’on nous veut

Les démocraties militarisées qui s’activent dans nos contrées ont-elles vraiment intérêt à ce que la démocratie s’installe chez nous ? Voyons voir. Commençons par écouter ce qu’elles nous disent à propos de leur conception du système. Nous allons prendre l’Irak pour exemple, car c’est l’un des premiers pays qui a payé le prix de passer de la dictature à la «démocratie». Les dirigeants étasuniens disaient ceci : «les grandes luttes du XXe siècle entre la liberté et le totalitarisme sont terminées» et nous chantaient la victoire du «seul modèle durable de succès national : liberté, démocratie et libre entreprise». Tout le programme est là. L’effondrement du bloc des bureaucraties dites communistes qui maintenaient l’équilibre de la terreur a laissé les mains libres à une seule superpuissance assistée de ses satellites. C’est ce qui représente la victoire. Aucun obstacle devant l’instauration du modèle voulu pour le monde entier. Sauf bien sûr pour ceux qui ont les moyens de faire mal. Ceux-là sont contournés. Ce modèle comporte, toutefois, des nuances. Il s’articule autour du triptyque : liberté, démocratie et…libre entreprise. Ce triptyque n’en est pas un en fait. Il se résume même à un seul des éléments cités. C’est pour cela qu’il est inutile de chercher pourquoi l’Arabie théocratique ou le Makhzen féodal sont classés dans le camp de ceux qui démocratisent et que le Venezuela dont le système de pouvoir est entièrement soumis à la souveraineté populaire est classé dans le camp de ceux qui sont qualifiés d’Etats voyous. L’Irak en était un. Il fallait donc y instaurer la démocratie afin de «libérer son peuple» du joug de Saddam Hussein. Notons au passage, qu’aux tous débuts de l’affaire, il était uniquement question d’armes de destruction massive et de menaces terroristes sur le monde. Peu importe, c’est l’argument démocratique qui a servi, après la destruction de ce pays et la mort de centaines de milliers d’Irakiens. En ce temps, le président Bush qui n’avait pas de sémantique compliquée y allait franchement, ce qui donne une occasion rare de saisir les objectifs visés. Il nous apprend, ainsi, qu’il s’agit de «travailler activement à apporter l’espoir de la démocratie, du développement, des marchés ouverts et du libre-échange dans toutes les parties du monde». Les marchés ouverts et le libre-échange, voilà les fins mots de toute la stratégie et, pour faire bien, ils sont associés à la démocratie. Pas de démocratie sans ouverture économique. Le seul problème, le problème en soi, qui n’est pas abordé réside dans la problématique d’un monde où l’échange ne peut être qu’inégal et où les plus forts ont toutes les capacités de se protéger et où les plus faibles n’ont que le loisir de subir. Cette trivialité ne figure pas dans le débat en cours qui ne met sur la table que cette démocratie compulsionnelle et, comme par hasard, seulement en ce qui concerne les pays, militairement amoindris, offrant des richesses conséquentes en sous-sol. L’Irak en est l’exemple type. La puissance occupante a commencé par revoir la législation sur les activités économiques. La priorité des priorités. Même si la Convention de Genève l’interdit. Mais que vaut cette convention quand l’ONU et son Conseil de sécurité bardé de droits de veto ont été ignorés. Le Financial Times a pu écrire : «les nouvelles lois vont faire de l’Irak l’une des économies les plus libérales du monde en développement et vont même au-delà de celles de plusieurs des pays riches». Et pour cause, les secteurs les plus lucratifs de l’économie irakienne sont passés dans les portefeuilles de compagnies étrangères qui ont obtenu la liberté de transférer l’intégralité de leurs profits vers leurs pays. Cependant, la démocratie attend toujours. Parce que la première volonté du peuple irakien sera de récupérer son bien.
B. G.

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