Intox, manipulation, désinformation et compromission, El Djazeera démasquée par Ahmed Mesbah
26 septembre 2011
INTOX, MANIPULATION, DÉSINFORMATION ET COMPROMISSION
El Djazeera démasquée
Y a-t-il double jeu ou trahison d’Al Djazeera?
Elle use du sang des populations des pays arabes pour se faire de l’argent.
Des fac-similés retraçant des échanges entre des responsables de la chaîne Al Djazeera et des agents de la CIA sont rendus publics par Ennahar dans son édition d’hier. Ces documents, qui étaient d’abord révélés par WikiLeaks, attestent que la chaîne n’obéit pas qu’à des critères professionnels.
Loin s’en faut. Sinon comment pourrait-on comprendre son acharnement à pousser à l’embrasement de tout le Moyen-Orient sans tenir compte du risque de déstabilisation de tous les régimes presque sans distinction aucune? Al Djazeera est très offensive lorsqu’il s’agit de descendre en flammes les régimes d’El Gueddafi et auparavant ceux de Ben Ali et de Moubarak. Elle n’affiche pas du tout la même fougue lorsqu’il s’agit du Qatar et du Bahreïn. Elle semble même faire dans la revanche pure et simple.
Certains se souviennent encore qu’El Gueddafi a peu de considération pour l’émir du Qatar en considérant que le poids de ce pays équivaut à epsilon. L’émir n’aurait pas oublié cette remontrance lancée à son encontre en plein sommet arabe et n’hésite pas à instrumentaliser sa chaîne pour se venger de son détracteur.
S’ensuit alors un traitement partiel et partial de l’actualité à commencer par la plus chaude: à savoir celle qui se déroule en Libye.
Les opposants à El Gueddafi squattent les plateaux de la chaîne dans le but évident de discréditer le Guide libyen depuis le déclenchement de la révolte à Benghazi.
Al Djazeera s’est targuée, pendant des années, d’être l’outil d’information qui s’ouvre à des avis contradictoires. Jusqu’à ce qu’elle change d’avis.
A travers l’image, il lui est facile de manipuler l’opinion arabe, voire toutes les autres opinions qui se basent sur les témoignages de ses reporters pour se faire une idée des développements de la situation politique dans la région.
De la couverture de l’événement, cette télévision est tout près de devenir elle-même l’événement. Ce qui était qualifié par Hosni Moubarak de «boîte d’allumettes» risque fort bien de mettre le feu à des pays entiers. Elle ne rate aucune occasion de diffuser des images peu flatteuses des régimes en Syrie et au Yémen. Cette manière de traiter l’information n’est pas pour déplaire aux Américains et d’autres Occidentaux qui ont hâte de voir certains régimes basculer rapidement. Cette proximité avec l’Occident est très déconcertante lorsqu’elle vient d’Al Djazeera, accusée jadis d’être un porte-parole de terroristes d’Al Qaîda. George W. Bush n’avait-il pas songé à bombarder certains de ses bâtiments?
Un journaliste appartenant à la chaîne n’a t-il pas été tué lors de la guerre en Irak? Son dirigeant, Wadah Khanfar, d’origine palestinienne, né en Jordanie, n’était-il pas soupçonné de soutenir le Hamas? Y a-t-il double jeu ou trahison d’Al Djazeera?
Selon les révélations de WikiLeaks, les commentateurs paraissant à l’écran n’utilisent le terme de chahid, lorsqu’il s’agit de décrire les martyrs palestiniens, que pour plaire à la rue arabe et attirer plus de téléspectateurs et vendre sa publicité plus cher.
Elle aurait même monnayé les communiqués d’Al Qaîda dont la teneur n’était communiquée à l’écran qu’une fois consultés par la CIA.
Selon les révélations de la presse, c’est Djaâfar Abbas Ahmed qui serait délégué pour entrer en contact avec la CIA afin de mener à bon port cette collaboration.
Quelle crédibilité restera-t-il à la chaîne après ces révélations? Elle a déjà été épinglée à plusieurs reprises pour avoir tordu le cou à l’éthique du métier de journaliste pour pouvoir résister à de nouvelles crises. Plus de dix ans après sa création, tout semble indiquer que le manque de professionnalisme est le mal dont souffre le plus cette entreprise médiatique.
La CNN arabe tombe dans les mêmes travers qu’elle a voulu combattre chez le concurrent occidental. Elle ne cesse de faire dans le sensationnel en utilisant le sang des citoyens du Moyen-Orient pour se faire de l’argent.