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26 avril 2024

Aïcha Kadhafi : Qui a peur de la femme ? par Ahmed Halfaoui


Nous devons soutenir Aïcha Kadhafi, qui est une femme courageuse et qui continue à se battre – malgré tout ce qu’elle a subi et la perte des siens –  pour la libération de son pays.

J’espère que le gouvernement algérien ne reniera pas ses principes révolutionnaires dont il se targue toujours et permettra à Aïcha de rester sur le sol algérien tout en continuant à s’exprimer en solidarité avec la résistance libyenne.

Ginette

http://www.lesdebats.com/editions/031211/les%20debats.htm

Aïcha Kadhafi : qui a peur de la femme ?
Il y a 50 ans et des poussières, 121 Français ont signé un manifeste en défense de l’insoumission contre la guerre coloniale. Ils l’ont fait parce qu’ils pensaient que «la cause du peuple algérien, qui contribue de façon décisive à ruiner le système colonial, est la cause de tous les hommes libres». En ces temps-là, la répression qui s’en est suivie a été dénoncée comme il se doit et continue, aujourd’hui, à figurer dans la liste des ignominies du colonialisme.

En ces temps-là, le FLN et la direction de la lutte de Libération nationale, dont certains sont toujours à la tête de l’Algérie indépendante, appréciaient au plus haut point ce type de réaction et jugeaient qu’il était du devoir de tous d’être du côté de l’opprimé contre l’oppression. Les mêmes ont trouvé gîte, couvert et assistance de toute sorte dans des pays favorables à leur combat. Par les temps qui courent, les choses ont bien changé. Les opprimés d’hier, dirigeants du pays, qui se sont trouvés dans la généreuse obligation d’ouvrir les portes à tous les militants des mouvements pourchassés pour leur engagement, ont fini par renier un grand nombre de principes, dont celui de permettre à Aïcha Kadhafi de dire son opinion sur l’intervention étrangère contre son pays.

S’il s’agissait d’une révolution populaire contre la dictature de son père, la position algérienne se comprendrait. On serait en présence d’une ennemie de son peuple insurgé et, de ce fait, du côté de l’oppression. Mais, la réalité est tout autre.

La Libye a fait l’objet d’une véritable agression, de tueries de masse et de l’installation par des forces étrangères d’un pouvoir aux ordres. Dans ce cas, elle n’a pas fait autre chose que de se comporter avec la dignité qu’elle doit avoir.

Celle de ne pas céder à la terreur mondialisée. Le projet de la faire taire constitue, de ce fait, une grave atteinte à tout ce que le peuple algérien a gagné au cours de son long combat contre l’occupation de son sol. Mise en garde, elle n’a pas hésité à transgresser les avertissements qui lui ont été adressés.

Pouvait-elle faire autrement ? Nos représentants en Europe, durant les années de feu, auraient-ils accepté de se taire devant l’infamie ? Voici le seul parallèle qui doit être fait et il n’y en a pas d’autres. D’autant que si les «autorités», installées par l’OTAN à la tête de la Libye, étaient sûres de leur fait, c’est-à-dire de l’impopularité de Aïcha, tout ce qu’elle peut dire ne les ferait pas tressaillir.

Ils seraient dans la position d’avoir libéré le pays et de représenter ce qui est juste, contre celle qui incarnerait le mal qu’ils auraient vaincu.

La cabale qui vise la dame n’a donc rien de juste et constitue, plutôt, la continuité de normalisation d’un peuple qui risque à tout moment de démontrer qu’il n’a pas été vaincu.

Aïcha Kadhafi doit le savoir, qui ne se comporte pas en tant que représentante d’un régime, mais en tant que citoyenne qui refuse le sort réservé à sa terre par les puissances qui l’ont mise à feu et à sang. Paradoxalement, ces mêmes puissances, devant la pression de leurs opinions publiques avaient concédé le droit d’asile et le statut de réfugié politique.
Par Ahmed Halfaoui

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