Le chef du Pentagone à Tripoli après la levée de sanctions contre la Libye dans El Watan
17 décembre 2011
Le chef du Pentagone à Tripoli après la levée de sanctions contre la Libye
le 17.12.11 | 09h47
Leon Panetta, premier chef du Pentagone à visiter la Libye, a affirmé samedi que Tripoli pouvait devenir un « partenaire important » de Washington dans le domaine de la sécurité, peu après l’annonce de la levée d’une grande partie des sanctions américaines contre ce pays.
« Je crois que cette nouvelle Libye libre peut devenir un partenaire important des Etats-Unis pour la sécurité », a déclaré M. Panetta lors d’une d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib.
« Nous cherchons à bâtir un partenariat étroit avec le gouvernement libyen. Nous sommes prêts à offrir toute l’assistance dans un esprit d’amitié et un esprit de respect mutuel », a-t-il ajouté. « Nous sommes et nous serons votre ami et votre partenaire ».
Interrogé sur le type de coopération sécuritaire envisagée, M. Panetta a indiqué qu' »à ce stade il n’y a certainement pas eu de discussions sur les armes ou l’équipement militaire ».
La visite de M. Panetta intervient quelques heures après l’annonce par les Etats-Unis et le Conseil de sécurité de l’ONU de la levée d’une grande partie des sanctions imposées à la Libye à l’époque du régime déchu, une mesure destinée à aider à la reconstruction de la Libye selon la Maison Blanche.
Le Trésor a ensuite précisé que les montants débloqués par Washington étaient de « plus de 30 milliards de dollars ».
« Nous espérons que ces fonds seront disponibles dès que possible pour le gouvernement libyen et le peuple libyen », a déclaré M. Panetta.
« Les Libyens sont ceux qui détermineront l’avenir de la Libye (…). Ils détermineront de quelle aide ils ont besoin de la part des Etats-Unis et de la communauté internationale », a dit M. Panetta.
Entré en fonction il y a trois semaines, le gouvernement libyen ne dispose pas d’assez de liquidités pour pouvoir payer les salaires des fonctionnaires et mener à bien ses programmes, notamment en ce qui concerne le désarmement de la population et l’intégration des ex-rebelles ayant combattu le régime Kadhafi.
M. al-Kib a de son côté affirmé que les Etats-Unis étaient prêts à assister la Libye dans sa reconstruction, « sans qu’il y ait d’ingérence ».
Interrogé sur la question sensible du désarmement des milices qui assurent aujourd’hui une grande partie de la sécurité, M. Panetta a dit sa confiance dans le gouvernement libyen.
« Je suis confiant dans le fait qu’ils prennent les bonnes mesures pour tendre la main à tous ces groupes et les rassembler afin qu’ils fassent partie d’une Libye une et d’un seul système de défense », a-t-il affirmé.
M. al-Kib s’est pour sa part dit « très optimiste » même si « nous savons à quel point cette question est sérieuse (…). Les Libyens sont connus pour être pacifiques (…) et je suis sûr qu’ils reviendront à cette mentalité ».
M. Panetta a estimé que la transition serait « longue et difficile » mais s’est dit confiant sur son issue.
Outre M. al-Kib, le responsable américain a rencontré le ministre libyen de la Défense Oussama Jouili et des responsables de l’armée nationale en cours de reconstitution.
Il s’agit du deuxième haut responsable américain à se rendre en Libye après la secrétaire d’Etat Hillary Clinton le 18 octobre, deux jours avant la capture le 20 octobre par les thowars (révolutionnaires) de Kadhafi, ensuite tué.
Les Etats-Unis ont été l’un des principaux contributeurs à l’opération de l’Otan qui a conduit à l’éviction de Kadhafi après un conflit lancé à la mi-février par une révolte populaire qui s’est transformée rapidement en une guerre civile.
Le conflit a dévasté le pays et fait des dizaines de milliers de morts et de blessés en huit mois.