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6 octobre 2024

Semaine Nord-Africaine par Ahmed Halfaoui


Semaine nordafricaine
Algérie : les Etats-Unis ont définitivement décidé que notre pays est sur la « bonne voie ». Le président de la sous-commission du Moyen-Orient de la chambre haute du Congrès, Robert Casey, a déclaré que les réformes de Bouteflika sont un «progrès important» et «de grande envergure». Il n’est donc plus question de nous prodiguer un « printemps », malgré notre refus de faire comme les autres « arabes ». Ça ne doit pas trop plaire à tout le monde, surtout pas à ceux qui étaient convaincus que leur heure était arrivée, comme en Libye. Ça leur apprendra à croire à la loyauté des maîtres en prédation.
 Libye : Ainsi, les « révolutionnaires »  qui ont servi de fiction militaire, veulent plus que le rôle de figurants et ils l’expriment avec de plus en plus de bruit. Ils ont commencé, il y a des mois de ça, a dénoncer les « collaborateurs » de Mouammar Kadhafi (comprendre son ministre de la justice et, à sa suite, de nombreux opportunistes). En ce temps là, c’était l’OTAN et son jeu de massacre qui occupait la scène réelle. Les « révolutionnaires », périphériques, n’étaient que pour occuper les ruines, achever les rescapés des bombes, traquer les migrants noirs de peau et, surtout, illustrer les reportages de France 24, Aljazeera, Alarabiya et consorts. Et ils savaient y faire, avec leurs gesticulations pittoresques et leur débauche de mitraille contre un paysage vide d’adversaires.  Des images rentrées, désormais,  dans la « légende » qu’est devenue cette inénarrable escroquerie colonialiste en terre africaine. Ce dont les « révolutionnaires » ne tiennent pas compte c’est que le CNT a été « élu » par la « communauté internationale » et que ce sera à elle de décider de ce que sera le sort des hurluberlus, qui croient sérieusement avoir libéré le pays, par le simple fait que les médias ont reçu les instructions de les mettre en avant.
 Maroc : les Islamistes ne participent plus aux manifestations contre la dictature du Makhzen. Cela confirme le fait qu’il y a un nouvel air dans le temps. On ne sait pas si, comme les Islamistes algériens, le « Mouvement pour la justice et la bienfaisance » est passé « donner des garanties » à l’ambassadeur des Etats-Unis, mais cela ressemble fort à un signal de ce type. Cela n’a pas empêché, heureusement, que les manifestants ont continué de répondre à l’appel du Mouvement du 20 février  qui, bizarrement, n’intéresse pas beaucoup les thuriféraires médiatiques du « printemps », ni les « défenseurs » des « droits de l’homme » et de la « démocratie ». Ici, une certification « démocratique » a été donnée à Mohamed VI, par qui de droit, il n’y a donc pas matière à la contredire.
  Tunisie : la première initiative, du  président par intérim  Moncef Marzouki, a été de rendre visite à la centrale patronale (UTICA), d’où, sous un tonnerre d’applaudissements, en s’adressant aux investisseurs, il a fustigé les travailleurs de Gabès et de Gafsa, en les accusant de pousser, par leurs revendications,  à un «suicide collectif ». Les ouvriers apprécieront les similitudes de ce gouvernement avec celui qu’ils ont contribué à faire partir.
Ahmed Halfaoui
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