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6 novembre 2024

Les Frères de l’OTAN par Badis Guettaf


 

http://www.lejourdalgerie.com/Editions/310312/une/Lejour.htm


Les Frères de l’OTAN

Parfois, il ne faut pas pousser, avant d’évaluer la place que l’on nous a accordée. Il ne faut pas croire qu’il suffit de servir ses maîtres pour prétendre s’asseoir à leur table ou même s’en approcher. Youssef Al-Qaradaoui, le propagandiste patenté de l’OTAN parmi les Arabes et assimilés, le blanc-seing  islamique de l’agression contre la Libye et du harcèlement de la Syrie, la vedette d’Al Jazeera, vient peut-être de connaître pour la première fois ce qu’implique le statut de supplétif indigène. Invité par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), il n’aura pas l’occasion de fouler la terre de France. Là il n’a plus la même latitude que contre les siens. On le lui a fait comprendre. Et c’est Nicolas Sarkozy en personne qui s’y est mis, en prenant les devants : «Il va y avoir un congrès d’une organisation, en l’occurrence l’UOIF. J’ai indiqué que ne seraient pas les bienvenus sur le territoire de la République un certain nombre de gens qui avaient été invités à ce congrès». Concernant Al Qaradaoui il a été jusqu’à informer «l’émir du Qatar lui-même que ce monsieur n’était pas le bienvenu sur le territoire de la République française». Les raisons se trouvent dans le fait que le producteur de fatwas et ses pairs persona-non-grata,  «tiennent …des discours qui ne sont pas compatibles avec l’idéal républicain». Ces discours identiques à ceux qu’ils tiennent, en accompagnement de l’équipée barbare de l’Alliance atlantique. Le plus déroutant reste que l’organisation mondiale des Frères musulmans s’est étonnée de la mesure de celui qu’elle considère, rien moins que comme un ami et allié. L’un des disciples du ténor échaudé, secoué par la mesure, balbutie : «C’est un homme de dialogue et d’ouverture. Il a été reçu par le pape Jean-Paul II et il a rencontré des représentants chrétiens et juifs». La belle affaire ! Pourrait-on penser. Et quoi encore ? Une visite autorisée au Pape et des amabilités prodiguées par des chrétiens et des juifs, auraient-elles permis l’émancipation complète de la confrérie et de son chef ? Il se trouve que non. La volonté des Etats-Unis, d’installer au pouvoir, partout dans le monde dit arabe, des islamistes «modérés», vaudrait-elle une promotion au rang de partenaires admis à agir partout ? La réponse est encore non. Toujours est-il que les Frères ne semblent pas, par là, prendre la mesure de tous le mépris dans lequel les tiennent ceux qu’ils ont servis et qu’ils servent avec un zèle sans pareil, les yeux fermés, contre leurs propres peuples. A moins que les Frères savent bien ce qu’ils font et qu’ils ont bien accepté leur rôle de marchepieds, pourvu qu’ils soient reconnus comme une alternative aux directions actuelles, quittes qu’ils sont à se fourvoyer dans toutes les compromissions.           La preuve est là : «Nous considérons la France comme un pays allié et elle a joué un rôle de premier plan dans le Printemps arabe, notamment en Libye, et nous attendons sa contribution à la libération de la Syrie», c’est la déclaration, à peine dépitée, d’un grand chef des Frères musulmans. C’est dire la servilité dont ce courant n’a pas fini de nous révéler le fond.          
Badis  Guettaf.

 


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