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26 avril 2024

Mali : Paris se prépare à soutenir une intervention africaine dans le nord


 

 

PARIS (AFP) – 10.11.2012

 – Par Dominique CHABROL

 

La France et ses alliés européens se préparent à soutenir une intervention armée africaine dans le nord du Mali, que l’accélération du calendrier diplomatique rend de plus en plus crédible. Sans « troupes au sol », mais avec d’importants moyens techniques et de renseignement déployés au Sahel.

voir le zoom : Des combattants du groupe islamiste Ansar Dine à Kidal, le 7 août 2012 dans le nord du MaliDes combattants du groupe islamiste Ansar Dine à Kidal, le 7 août 2012 dans le nord du Mali
AFP/Archives – Romaric Ollo Hien

voir le zoom : Réunion des chefs d'état-major des Etats d'Afrique de l'Ouest sur le Mali, le 6 novembre 2012 à BamakoRéunion des chefs d’état-major des Etats d’Afrique de l’Ouest sur le Mali, le 6 novembre 2012 à Bamako
AFP/Archives – Habibou Kouyate

La France et ses alliés européens se préparent à soutenir une intervention armée africaine dans le nord du Mali, que l’accélération du calendrier diplomatique rend de plus en plus crédible. Sans « troupes au sol », mais avec d’importants moyens techniques et de renseignement déployés au Sahel.

Dimanche, les chefs d’Etat ouest-africains doivent se réunir à Abuja (Nigeria) pour approuver les modalités d’une intervention au Mali.

Jeudi, ce sont les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de cinq pays européens (France, Allemagne, Pologne, Espagne, Italie) qui discuteront à Paris d’une mission européenne d’entraînement des forces africaines, qui pourrait mobiliser 200 militaires, encadrés par des « éléments de protection ».

Après la parenthèse électorale américaine, le processus devrait repartir de plus belle. Washington, qui a longtemps traîné les pieds, a affiché ces dernières semaines sa détermination à en finir avec les islamistes qui occupent le nord Mali, et le soutien américain à une opération africaine semble acquis.

Selon les spécialistes de défense, la France, qui se veut leader dans cette affaire, aide depuis plusieurs mois les pays de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) à planifier une opération qui devra ensuite être soumise à l’ONU.

Officiellement, les soldats français et des autres pays européens ne participeront pas aux combats. « Il n’y aura pas de troupes au sol », mais « un soutien logistique », répète le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Si Paris s’affirme résolu à avancer, côté militaire c’est la plus grande discrétion. Mais la préparation de l’opération a débuté il y a plusieurs mois.

Des hommes des Forces spéciales (FS) françaises sont présents dans la zone sahélienne depuis plus de deux ans et les premières prises d’otages français. En janvier 2011, ils avaient été en mesure d’intervenir en quelques heures pour tenter de libérer deux jeunes Français enlevés au Niger. Une course-poursuite avec les ravisseurs qui s’était soldée par la mort des deux otages.

L’opération des Forces spéciales françaises au Sahel a été baptisée du nom de code « Sabre », indique-t-on dans les milieux militaires.

L’appellation énigmatique Forces spéciales désigne des unités particulièrement entraînées et surtout équipées de l’armement et des moyens de renseignement les plus pointus. Compte tenu des effectifs limités qui sont envisagés – 200 formateurs et leur protection -, les FS des pays concernés devraient fournir l’essentiel de la mission européenne d’entraînement des forces africaines, qui compteraient pour leur part autour de 3.000 hommes.

L’efficacité des Forces spéciales étant basée sur la discrétion et leurs capacités à se « prépositionner », les éléments semblent en place pour préparer une éventuelle opération africaine.

Le succès du dispositif passe par une parfaite connaissance de l’adversaire, les 5.000 à 6.000 djihadistes répartis dans le nord Mali, et de ses déplacements.

La France dispose de deux drones Harfang – des appareils de surveillance sans pilote non armés – rapatriés récemment d’Afghanistan. Interrogée à ce sujet, la défense a toutefois assuré fin octobre qu’il n’y avait « pas de drones dans la zone sahélienne ».

C’est dans ce domaine que le soutien américain s’avèrerait essentiel. Les Etats-Unis disposent en effet de moyens de surveillance satellitaires de la zone. Et, selon la presse américaine, les autorités américaines réfléchissaient le mois dernier à de possibles bombardements de drones dans le nord du Mali contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

© 2012 AFP

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