Benghazigate. Les nuages de tempête au-dessus de la Maison Blanche
19 novembre 2012
Benghazigate. Les nuages de tempête au-dessus de la Maison Blanche
Le blog de René Kimbassa
Indépendamment de l’aspect de série B que prend l’affaire Petraeus/Broadwell (photo) en raison de la divulgation d’une seconde enquête sur un échange de nombreux courriels entre un autre général, John Allen, et une autre femme, la menace d’un nouveau Watergate s’épaissit toujours davantage au-dessus de la Maison Blanche et Obama.
Les comparaisons avec l’affaire du Watergate font florilège. Plusieurs sénateurs ont appelé à la mise en place d’une commission parlementaire spéciale pour enquêter non pas sur l’affaire Petraeus, mais sur les circonstances exactes de l’attaque du 11 septembre contre le consulat américain de Benghazi qui a coûté la vie à quatre Américain dont l’ambassadeur Stevens.
Dans une entrevue sur la chaîne télé CBS mardi, le sénateur républicain Lindsey Graham a déclaré : « Je suggérerais que nous mettons sur pied un comité conjoint de membres de la chambre et du sénat pour enquêter ensemble, plutôt que d’avoir trois comités se dispersant dans trois directions différentes, de manière à ce que nous puissions aller au fond de cette affaire, comme nous l’avons fait pour l’affaire du Watergate et celle d’Iran/Contra. Je pense qu’il serait avisé que le Congrès mette ses ressources en commun. »
Les sénateurs John McCain et Kelly Ayotte ont introduit une résolution dans ce sens. Le sénateur Graham a loué les efforts de la sénatrice Dianne Feinstein, une démocrate, pour ses efforts à la tête du Comité du Sénat pour les questions de renseignement, mais a insisté sur l’importance de créer un comité spécial conjoint comme ceux qui ont été créés dans les affaires du Watergate et de l’Iran/Contra. Le sénateur McCain a remarqué que si dans les deux premiers cas il n’y avait pas eu mort d’homme, quatre américains ont été assassinés à Benghazi.
Tout ceci a provoqué l’ire du Président Obama qui, lors de sa première conférence de presse en 8 mois, a défendu avec hystérie l’Ambassadrice aux Nations Unies Susan Rice contre les nombreuses critiques en raison de ses mensonges sur l’attaque de Benghazi. Rice avait affirmé le 16 septembre à la télévision que les attaques n’étaient que le résultat de manifestations de protestation contre un film anti-islam, et qu’il n’y avait aucune raison de prévoir que de telles attaques auraient pu avoir lieu à Benghazi.
Obama a affirmé avoir fourni « tous les documents que nous avons » à propos des attaques, une affirmation qui risque de revenir le hanter lorsque les éléments sortiront au cours des enquêtes à venir.
Lorsqu’un journaliste de la chaîne généraliste ABC lui a demandé ce qu’il pensait de l’appel des sénateurs Graham et McCain quelques heures plus tôt pour la création d’un comité spécial au Sénat, ainsi que de leur volonté de bloquer la nomination de Rice au poste de secrétaire d’Etat pour remplacer Hillary Clinton, Obama a perdu son self-contrôle. Il a fait une éloge dithyrambique de l’ambassadrice, de son « travail exemplaire » et a déclaré, pour la première fois, que c’était « sa Maison Blanche » qui avait demandé à Rice de faire ces entrevues à la télé ! Donc, si les sénateurs McCain et Graham « veulent s’en prendre à quelqu’un, il devront s’en prendre à moi ! »
Plus tard dans la journée, Graham a répondu : « Mr le Président, n’imaginez pas un seul instant que je ne vous tiens pas comme ultime responsable pour Benghazi. Je pense que vous avez failli à votre tâche comme Commandant-en-chef avant, pendant et après l’attaque. »
Pour sa part, la sénatrice Dianne Feinstein, à la tête du Comité du Sénat pour les questions de renseignement, a annoncé que le général Petraeus s’était porté volontaire pour témoigner aux auditions portant sur Benghazi, qui doivent se tenir à huis-clos aujourd’hui. Selon les dernières informations, il témoignera ce vendredi.