La Libye après sa « démocratisation » par l’OTAN
3 janvier 2013
La Libye après sa «démocratisation» par l’OTAN
Les bras médiatiques de la destruction de la Libye, par l’OTAN et ses «révolutionnaires», travaillent à nous faire oublier le matraquage qu’ils nous ont fait subir avant et pendant la «révolution». Sans nullement manquer d’air, France 24 par exemple, l’une des pires chaînes de propagande, s’en prend à ces «thouar» que, il n’y a pas des lustres, elle nous présentait sous les traits d’opprimés, assoiffés de démocratie, de liberté et de droits de l’homme. Comme si cela n’a jamais été, désormais, ils font figure de tortionnaires et de bêtes sanguinaires.
Concernant les libertés, c’est une blogueuse de Libération, un autre média «démocratique», qui livre son vécu : «Les touristes ont déserté le pays et les regards qu’on nous porte sont d’autant plus pesants. Je n’ai jamais porté de voile du temps où je travaillais là-bas. Maintenant, pour ne pas attirer l’attention des salafistes, pour ne pas mettre mes amis dans l’embarras lorsqu’il sont en ma compagnie, je le porte souvent lors de mes déplacements dans le pays.»
Elle devrait, dans la foulée et selon toute logique, aller demander des comptes sur le sujet à ceux qui promettaient une «nouvelle Libye» et qui juraient que les «thouar» et leur CNT étaient «des gens bien». Il y a, aussi, ces grands déçus que sont l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) et la Chambre économique tuniso-libyenne. Rappelons que des patrons tunisiens s’étaient précipités auprès des «nouvelles autorités libyennes», convaincus de l’aubaine offerte par ce «printemps», même tronqué. Les perspectives étaient infinies.
Il n’y avait qu’à s’installer et à rafler la mise. Le pays, quasiment vierge, n’attendait que leur bon vouloir sous le signe de la fraternité printanière. Ils sont allés trop vite en besogne. Un gros problème de sécurité a complètement arrêté les échanges commerciaux entre les deux pays. Ce qui n’est pas sans porter de graves préjudices financiers aux opérateurs tunisiens. Plus cyniques, les militaires français font dans le retex, le retour d’expérience. Le contrôle général des armées est en voie de publier son rapport sur les performances de l’opération Harmatan (partie française de l’agression).
Cependant, on sait déjà qu’il y a eu une «consommation importante et bien mesurée de munitions, notamment des munitions guidées air-sol, dont l’emploi a souligné la faiblesse des stocks de certains de leurs composants» et que pour les stocks de munitions il est constaté «une composition de certains stocks de rechange ou de munitions inadéquates et une réglementation du temps de paix en matière de stockage et de manipulation des munitions non compatible avec la conduite d’une opération à partir du territoire national sont les principales difficultés relevées». On peut dire que c’est toujours cela de gagné, à moindre frais, il faut souligner, puisqu’il s’est agit beaucoup plus de tir au pigeon que d’une vraie guerre contre une vraie armée. Dorénavant, il sera fait attention, surtout s’il est envisagé d’y aller vers non plus une cible immobile et désarmée, mais contre un adversaire qui a de sérieux arguments en matière de défense nationale et de réparties.
Par Ahmed Halfaoui