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26 avril 2024

La crise malienne prend en Algérie une dimension internationale


La crise malienne prend en Algérie une dimension internationale

jeudi 17 janvier 2013, par La Rédaction d’ASSAWRA

La prise d’otages en cours en Algérie, où sont retenus plusieurs dizaines d’expatriés, a définitivement transformé en crise internationale l’intervention française au Mali et pourrait lever l’hésitation des autres pays occidentaux qui tardent à s’associer.
Plus de 24 heures après le lancement de son attaque dans l’est de l’Algérie, près de la frontière libyenne, un groupe se présentant comme la « katiba des Moulathamine » affirme détenir 41 otages, dont des Américains, des Japonais et des Européens, et demande l’arrêt de l’opération française Serval au Mali. Les preneurs d’otages disent disposer de plusieurs dizaines de combattants armés de mortiers et de missiles antiaériens sur place et dans les environs de Tigantourine, à 100 km environ de la frontière algéro-libyenne, dans une région qui assure environ 10 % de la production algérienne de gaz naturel.
Le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, William Hague, a confirmé qu’un ressortissant britannique avait été tué et que « plusieurs autres » étaient toujours retenus. « C’est une situation dangereuse et qui évolue rapidement », a commenté le secrétaire au Foreign Office. Washington a de son côté confirmé la présence d’Américains parmi les otages, sans préciser leur nombre. En déplacement à Rome, Leon Panetta, secrétaire américain à la Défense, a pour sa part affirmé : « Les États-Unis prendront toutes les mesures nécessaires et appropriées pour faire face à cette situation. »
Mercredi soir, le P-DG de la société de services CIS Catering, Régis Arnoux, avait déclaré que 150 employés algériens étaient également retenus sur place. En Algérie, la presse a fait état d’un mort parmi les otages algériens et, selon d’autres informations, un Français a été tué.
À Paris, les autorités n’ont toujours pas confirmé la présence de Français parmi les otages, mais la chaîne de télévision France 24 a diffusé jeudi l’enregistrement d’un témoignage présenté comme celui d’un Français retenu selon lequel des Japonais, des Norvégiens, des Philippins, des Sud-Coréens et des Malaisiens figurent aussi parmi les otages. Toujours selon ce témoignage, les ravisseurs auraient contraint certains otages à enfiler des ceintures d’explosifs et menaceraient de faire sauter le site en cas d’intervention de l’armée algérienne. Pour Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, des Français figurent « sûrement » parmi les otages.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, en déplacement au Viêtnam, a déclaré que « le Japon ne tolérera(it) jamais un tel acte », a rapporté l’agence Jiji.
Selon le gouvernement algérien, les assaillants sont dirigés par Mokhtar Belmokhtar, un vétéran d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique), qui a fondé son propre groupe en décembre dernier. Ils ne seraient originaires ni du Mali, ni de Libye, « ni d’aucun autre État frontalier ». Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a assuré qu’Alger ne négocierait pas avec les preneurs d’otages. Ces derniers ont affirmé avoir repoussé une attaque des forces de sécurité, après avoir prévenu que toute tentative pour libérer les otages conduirait à une « fin tragique ». Les preneurs d’otages exigent la fin des opérations militaires françaises au Mali, a rapporté l’agence de presse mauritanienne Ani. Et Sahara Media, une agence proche des insurgés, a déclaré que l’attaque avait été menée « en réaction à l’ingérence flagrante de l’Algérie autorisant l’usage de son espace aérien par l’aviation française pour mener des raids contre le nord du Mali ».
La France reste de fait en première ligne sur le sol malien, où environ 1 700 soldats français sont déjà engagés dans l’opération Serval, lancée vendredi dernier pour contrer l’offensive des groupes islamistes qui contrôlent le nord du pays, ce qui fait de l’Hexagone une cible de premier plan. L’opération est entrée mercredi dans une nouvelle phase avec l’envoi de troupes au sol vers les zones de combat.
Pour Christian Rouyer, ambassadeur de France au Mali, la prise d’otages en Algérie donne à l’opération malienne « une dimension régionale et même internationale ». « Certains en France ont pu douter de cette dimension, je crois que nous avons la preuve flagrante que ce problème dépasse la situation du simple Nord-Mali », a-t-il dit sur France Inter. Même si le président François Hollande a assuré mercredi que la France n’était « pas seule » dans cette opération, les soutiens de ses alliés tardent à se concrétiser.
Leon Panetta a assuré que les États-Unis prenaient « très au sérieux » l’intervention militaire française et qu’ils examinaient les conditions légales nécessaires à une éventuelle assistance américaine. Les premiers renforts en hommes à l’opération Serval devraient en fait provenir de la Cedeao, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest. Celle-ci a annoncé que les troupes françaises recevraient prochainement le renfort de 2 000 soldats africains dans le cadre de l’opération menée au Mali sous mandat de l’ONU. Un premier contingent de 900 militaires nigérians pourrait arriver dès jeudi, avant l’envoi sur place de soldats tchadiens, nigériens et d’autres pays.

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30 otages algériens échappent à leurs ravisseurs 
Trente otages algériens ont réussi à s’échapper jeudi du site gazier en Algérie où ils étaient retenus en otage depuis mercredi à l’aube, a annoncé la Wilaya (préfecture) d’Illizi.
« Trente travailleurs algériens sont parvenus à s’échapper jeudi du site gazier de Tinguentourine (40 km d’In Amenas), où ils étaient retenus en otage depuis mercredi par un groupe terroriste armé » a indiqué cette source, citée par l’agence de presse APS.
Des otages algériens avaient déjà été libérés mercredi par petits groupes mais leur nombre n’avait pas été précisé.

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15 étrangers dont un couple de Français, s’évadent 
Quinze étrangers, dont un couple de Français, qui étaient retenus en otages par des islamistes sur un site gazier en Algérie, ont réussi à s’échapper, a rapporté jeudi la chaîne privée algérienne Ennahar citant une « source officielle ».
« Quinze étrangers dont un couple de français ont échappé à leurs ravisseurs », a rapporté la télévision. Le patron de la chaîne, Anis Rahmani, a indiqué à l’AFP qu’elle citait une « source officielle ». L’ambassade de France s’est refusée à confirmer.

(17 janvier 2013 – Avec les agences de presse)

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