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25 avril 2024

Le caractère réel de la guerre au Mali et la faiblesse de sa dénonciation


Canaille Le Rouge
Vendredi 25 janvier 2013

Le caractère réel de la guerre au Mali et la faiblesse de sa dénonciation

 

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Est-il possible de se satisfaire de cette édulcoration de plus en plus élargie, cette mise aux normes du politiquement correcte de la guerre du Mali ?

 

Une ou deux minutes au JT, des images d’imprégnation néocoloniale de population accueillant les servals blindés comme Bayeux en 44 voyant venir De Gaulle. Images de diplomatie depuis Paris et les capitales extérieures, mais derrière l’imagerie néocoloniale, montent, de moins en moins masquables, pillages, otages, massacres et exactions, le peuple malien dans la tourmente, les Touareg assimilés à El Qaida et le Sahel reconfiguré dans le sens des attentes impérialistes.

 

Peu ou pas d’éléments d’information, même formatés par l’état major et une sur-médiatisation d’autres évènements de toute nature qui permettent de ne pas devoir contextualiser les opérations de guerre menée au Mali. Silence sur les conséquence de la géographie coloniale qui a tracé au laser les lignes de front des affrontements à partir des besoins de l’industrie et du partage colonial.

 

Aujourd’hui le bilan est terrible :

Bombardement, opération au sol de l’armée française mais aussi la famine qui apparait et les pénuries d’eau.

 

La France envoie sur place des forces spéciales…pour protéger les mines d’Aréva alors que, ajoutant à l’insupportable, les gosses commencent à crever de soif à Gao, de l’autre coté de la frontière. C’est à ces choix qu’on peut mesurer les buts de l’opération.

 

L’Otan regarde et soutien, l’ONU telles les oies du Capitole lance des cris d’alarme mais en reste là.

 

Pendant ce temps les brigades fascistes d’AQMI, toujours aidé un peu moins ouvertement mais toujours efficacement par les potentats du golfe continuent à faire régner la terreur. De l’autre côté, des exactions des forces dites de la liberté commence à mettre en émois les organisations humanitaires au point d’une commission d’enquête est mise en route. La guerre propre n’existe pas …parce qu’elle est la guerre.

 

Retour à Paris. Le parlement a été succinctement informé mais pas consulté (histoire de gagner du temps et donner le change) de cette intervention décidé hors de tout mandat international. Tous les groupes et partis du parlement, tous, ont accepté la forme de la mascarade et y ont participé.

 

Avec en prime pour qui veut garder un cap internationaliste, la déclaration calamiteuse de F Asensi au parlement (« La non-intervention aurait été la pire des lâchetés « ), usant d’un terme qui est historiquement connoté assimilant scandaleusement l’Espagne républicaine de 1936 au pouvoir putschiste du mali, et externalisant les créatures fasciste des responsabilités de la France qui a permis leur développement par son intervention en Libye. Silence radio du côté de ceux qui se révèlent n’être que des ex progressistes historiques.  

 

Constat de l’urgence, doute sur la réactivité dit Asensi : »L’urgence existait, certes, mais le scénario d’une offensive vers le sud malien était prévisible. Comment croire que cette colonne armée se soit constituée en seulement 48h ? Mais alors pourquoi avoir sans jamais rien dire laissé Blumollet annoncer à la fn novembre une intervention coordonnée en janvier comme un rendez vous pour un match du tournois des six nations en laissant les force de l’obscurantisme se structurer et avancer ? Pourquoi cette réaction militaire qu’à partir du moment où les intérêts économiques de la France ont été menacé ? Pourquoi avoir laisse s’installer la Charia à Tombouctou mais ne bouger que lorsqu’Aréva sent venir la poudre ?  Quel critère à cette hiérarchie ? Comment dire que « les objectifs sont confus » alors que chaque dépêche d’agence en précise le contour ?

 

Cette carte des richesses minérales éclaire mieux qu’une carte d’état major :

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Laissons les impérialistes officiels pour regarder du côté de l’histoire internationaliste.

 

Pas d’initiative pour ramener la paix de lancé depuis le pays de Jaurès. Pas d’initiative du parti de G. Péri pour mobiliser les pacifistes à partir d’une dénonciation des obscurantistes et de l’impérialisme mutualisant leurs coups contre les peuples.

 

Les élus et représentants du parti des opposants à la guerre du Rif, celui de la lutte anticoloniale, après s’être allié à ceux qui soutiennent les fous de dieu de Libye et de Syrie restent au paddock attendant leur picotin.

 

Ils laissent ainsi se refermer un piège terrible qui interdirait au nom de la lutte contre les exactions d’aujourd’hui de condamner qui hier s’est ingénié à armer ceux qui aujourd’hui les commettent.

 

Mieux, en fait pire, condamner les responsables d’hier serait faire preuve de complicité avec les assassins d’aujourd’hui. C’est exactement la bonne vieille pratique de l’union sacrée puis la stratégie munichoise remise au gout de 2013, toujours un gout de sang pour les peuples, une odeur de mort.

 

Ne manque plus qu’un décret comme il en fut pris au siècle dernier pour réprimer ceux qui dénoncent les dangers de cette politique. Mais avec un Valls à l’intérieur, on peut s’attendre à tout.

 

C’est bien parce que Canaille le Rouge n’a pas ménagé son clavier et ses semelles pour partout ou cela est possible aller dénoncer les aventuristes de « la droite de la droite » à la « gauche de la droite », rejoint par les ex anti-impérialistes devenus loyalistes, qu’il déni aux fauteurs de guerre le droit d’accuser ceux qui refusent leur aventurisme.

 

De Bengazi à Alep les forces impérialistes, les gouvernements qui les servent installent les conditions de la troisième phase de ce qui ressemble de plus en plus a un encerclement des gisements miniers majeurs du sahel pour planifier un pillage colonial du troisième millénaire.

 

Cela passe pour la France et l’OTAN par l’installation d’un cordon sanitaire autour de l’Algérie pour refaire au nord de l’équateur ce qui leur a si bien réussi il y a un demi-siècle au sud singulièrement au Congo et tenter de s’approprier les richesses du sud algérien voire de déstabiliser toute l’Algérie.

 

Cela doit interroger sur les silences et non dit du voyage de Blumollet à Alger et l’hommage à Bigeard dans le même moment.

 

 

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