Prélude à la recolonisation

Par Pr Chems Eddine CHITOUR –
L'un des grands malheurs de l'Afrique se trouve en ses dirigeants qui perpétuent l'ordre colonial à leur profit, tout en prenant la précaution d'être adoubés par leurs anciens maîtres,L’un des grands malheurs de l’Afrique se trouve en ses dirigeants qui perpétuent l’ordre colonial à leur profit, tout en prenant la précaution d’être adoubés par leurs anciens maîtres,
«Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens.» Proverbe africain
Placé sous le signe de la célébration du cinquantenaire de la fondation de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), devenue l’Union africaine (UA), le sommet a retenu pour thème «le Panafricanisme et la renaissance africaine». Le sommet examinera également les récents développements liés aux défis de la paix, de la sécurité et du développement sur le continent. M.Sellal prendra part également à la réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, consacrée à la situation au Mali, ainsi qu’au 28e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Comité d’organisation du Nepad et à la 18e session du Forum des chefs d’Etat et de gouvernement du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep). Pendant ce temps, l’autre Afrique, groupée autour de la CEDEAO est en guerre réelle. Le vent semble souffler dans la bonne direction pour elle. (1)
Il est curieux de constater comment les chefs d’Etat ont une résiliance à rebondir dans toutes les positions pour garder le pouvoir à tout prix. Les allégeances et les changements d’alliance sont un quotidien de ces pays avec une nouvelle donne, De quoi parle-t-on, d’une Afrique où les deux tiers des Africains n’ont pas accès à l’électricité, où le milliard d’individus exporte moins qu’un pays comme l’Allemagne. Et pourtant, quels rêves n’ont pas bercé les Africains au sortir des colonisations. Aimé Césaire a eu raison d’écrire que «la lutte pour l’indépendance c’était l’épopée et que l’indépendance acquise c’est la tragédie». Nous sommes en pleine tragédie! L’un des grands malheurs de l’Afrique, outre la famine endémique due notamment à une histoire coloniale, mais pas seulement, mais aussi à des dirigeants qui perpétuent l’ordre colonial à leur profit, tout en prenant la précaution d’être adoubés par leurs anciens maîtres, est une nouvelle forme d’asservissement à distance où l’Africain travaille pour d’autres mais est incapable de subvenir à ses besoins. Serait- ce que parce qu’il n’est pas encore «entré dans l’histoire» où est-ce un atavisme, voire une malédiction?
On connait déjà le pillage des matières premières du sol et du sous-sol de l’Afrique, notamment l’énergie et les métaux rares comme le coltran que l’on utilise dans les technologie de la communication (ordinateur, téléphones mobiles…). Ce coltran est revendu cent fois son prix par des intermédiaires sans foi ni loi à des multinationales occidentales très discrètes sur cette nouvelle traite autrement plus abjecte que la traite historique de ces mêmes civilisateurs en terre de conquête et d’évangélisation de ces peuplades barbares qui devaient obligatoirement être touchées par l’Evangile au nom de la «règle des trois C». Christianisation, Commerce, Colonisation. Une autre colonisation, véritable post-colonialisme qui perpétue l’exploitation «consentante» de l’indigène par des allogènes venus tirer le meilleur profit de la terre africaine pour nourrir les nouveaux colons à distance.. L’accaparement des terres agricoles en Afrique par des Etats étrangers et des multinationales a été plusieurs fois dénoncé, notamment en février 2011 à Dakar, à l’occasion du Forum social mondial, par l’ONG Actionaid.

Les crises au coeur des travaux
Avant tout, c’est la situation au Mali qui dominera les travaux du 20e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), qui s’ouvre demain à Addis-Abeba et se penchera sur d’autres conflits ou zones de tension sur le continent, a-t-on annoncé auprès de l’organisation panafricaine. «Nous tentons de trouver une solution à la situation au Mali, mais il nous faut des ressources. Les opérations de maintien de la paix sont très coûteuses et nous mettons l’accent sur les mesures de prévention», a notamment déclaré le directeur de la Paix et de la Sécurité de la Commission de l’UA, El Ghassim Wan, lors d’une conférence de presse. Il a déclaré que les efforts pour mobiliser des fonds et le soutien logistique requis pour appuyer la mission internationale d’intervention au Mali (Misma) seraient boostés par une réunion de l’UA et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui apporte une contribution de 3.500 soldats à la Misma, prévue en marge du Sommet de l’UA. Plusieurs pays ouest-africains ont déployé des troupes au Mali pour aider les forces maliennes à reprendre le contrôle du Nord pris l’année dernière par des groupes terroristes. La France a également envoyé des troupes et apporté un soutien aérien.
Outre la situation au Mali, le sommet devrait également se pencher sur plusieurs autres conflits ou zones de tension sur le continent. La présidente de la Commission de l’UA, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, élue lors du précédent sommet en juillet, a notamment évoqué cette semaine la «réémergence de conflits dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), en Guinée-Bissau et en République centrafricaine». Si les combats ont cessé dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, les pourparlers à Kampala entre gouvernement et rebelles du M23 avancent péniblement et la rébellion continue d’étendre son emprise, ont accusé des ONG locales. Le Conseil exécutif de l’Union africaine se propose de présenter aux chefs d’Etat et de gouvernement un projet de déclaration en signe de solidarité avec l’Algérie, après l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine (In Amenas), a-t-on appris hier auprès de cette instance. La présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, a «fermement» condamné l’attaque terroriste perpétrée contre le site gazier de Tiguentourine à In Amenas (Illizi) et exprimé la solidarité de l’UA avec l’Algérie.

Les vrais enjeux planétaires
Pendant que l’Afrique peine à se redéployer, le forum des Riches s’inquiète des changements climatiques. Une étude publiée en amont du sommet de Davos, qui aura lieu à la fin du mois, évoque les conséquences désastreuses probables du réchauffement climatique et préconise d’agir vite. Le forum de Davos (ou Forum économique mondial) n’est plus ce qu’il était. Ce forum devrait mettre cette année à l’honneur le réchauffement climatique comme le montre son rapport «Global Risks», sorte d’introduction à la grande réunion, publié le jeudi 24 janvier. Ce rapport estime la probabilité du risque appelé
«augmentation des émissions de gaz à effet de serre» à 3,91 sur une échelle qui va de 1 à 5, et estime sa gravité à 3,85 sur une échelle qui va de 1 à 5. «Hésiter à agir maintenant ne ferait qu’ajouter au fardeau des générations futures.»
L’Europe, elle, s’inquiète des gaz de schiste aux Etats-Unis. L’UE redoute la hausse de l’exploitation du gaz de schiste aux Etats-Unis. Un renforcement de l’activité industrielle américaine grâce à sa capacité d’exploitation des réserves de gaz de schiste suscite des craintes du côté des entreprises européennes énergivores en péril. Ces dernières pourraient plus que jamais connaître des difficultés à rivaliser contre les entreprises américaines.
Des appels demandant à l’UE de trouver
un «remède magique» et de rivaliser contre les États-Unis en exploitant du gaz de schiste grâce à la méthode de «fracturation» (voir «Contexte») suscitent toujours une controverse en raison des préoccupations d’ordre environnemental et logistique. En partie grâce à ses réserves de schiste, les États-Unis devraient devenir autosuffisants en pétrole et en gaz d’ici 2035. Ils devraient dépasser la Russie dans la production de gaz d’ici 2015 et l’Arabie Saoudite dans celle du pétrole d’ici 2017, selon des prévisions récentes de l’Agence internationale de l’énergie.(4)
Le gaz de schiste crée une situation dans laquelle les États-Unis disposent d’une sécurité énergétique d’un niveau beaucoup plus élevé et de coûts énergétiques plus bas que dans le passé. De plus, le Royaume-Uni a levé son interdiction sur l’exploration de gaz de schiste le 13 décembre 2012, malgré des craintes d’ordre environnemental, car il aspire à jouer un rôle prépondérant dans le secteur.

Les pays sur la liste de la recolonisation
«Le Mali, qui fait l’objet des attentions occidentales et particulièrement de la France a mangé son pain blanc. Il est hors de doute que les troupes françaises sont installées le temps qu’il faut.» Parmi ses richesses citons quelques-unes: l’Or – Mali: le troisième plus grand producteur d’or de l’Afrique avec une exploration à grande échelle en cours. Le Mali est connu pour son or depuis le Grand Empire malien et le pèlerinage à La Mecque de l’empereur Kankou Moussa en 1324; dans sa caravane, il transporta plus de 8 tonnes d’or! Le Mali a le potentiel de développer son exploitation de diamants: dans la région administrative de Kayès (région minière), le Mali a, selon les estimations, plus de 2 millions de tonnes de potentielles réserves en minerai de fer, situées dans les zones de Djidian-Kenieba, Diamou et Bale. Les réserves de bauxite sont estimées à 1,2 million de tonnes et elles sont situées à Kita, Kenieba et Bafing – Makana. Des traces de manganèse ont été découvertes à Bafing – Makana, Tondibi et Tassiga. Les autres ressources minières et potentielles au Mali. Le potentiel pétrolier du Mali est répertorié depuis les années 1970 où des séismes sporadiques et des forages avaient permis de découvrir des traces de pétrole. Avec l’augmentation globale du prix du pétrole et du gaz, le Mali a accéléré la promotion et la recherche de nouvelles explorations, productions et exportations pétrolières. En juillet 2008, le gouvernement malien a modifié la loi sur l’exploration pétrolière, faisant passer la période d’exploration de 10 à 12 ans. Cette nouvelle loi a pour objectif d’augmenter l’attractivité de l’exploration pétrolière, du transport et du raffinage au Mali.
L’autre proie est le Niger: «Le Niger est encore considéré par le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) comme le pays le plus pauvre du monde. Cette pauvreté est avant tout le fruit d’une impossibilité pour le peuple nigérien d’exprimer sa souveraineté à travers son propre appareil étatique. Pour la France, la question du Niger est très ancienne et date de l’époque coloniale. Dès 1956, des études géologiques révèlent la présence d’importantes mines d’uranium dans le Sahara, en particulier dans la région du Sahel(…) La création de l’Ocrs correspondait avec celle d’un ministère du Sahara et d’un Commandement militaire du Sahara: l’Ocrs qui comportait le sud de l’Algérie, est dissous à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Mais, le 7 avril 1961, la France noua avec ses anciennes colonies des «accords de défense» qui lui offrirent un accès exclusif aux ressources de l’Afrique, dont l’uranium nigérien.
Une vieille règle africaine veut qu’«on n’accepte les élections que si l’on est sûr de les gagner». C’est dans les faits, vrai dans la plupart des élections à l’africaine, exception faite de l’Afrique du Sud. Est-ce à dire que l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie et l’alternance? Ou est-ce les intrigues et les soutiens occultes et les promesses aux parrains, notamment occidentaux qui font que celui qui bafoue les élections a, d’une façon ou d’une autre, protégé ses arrières. Analysant le pourquoi de cette situation en Afrique de l’Ouest et comment elle a basculé entre les mains des narcotrafiquants, Christophe Champin, journaliste à RFI, explique cela par la faiblesse des Etats: «L’Afrique de l’Ouest est apparue comme une plate-forme idéale: elle est proche de l’Europe, les Etats y sont fragiles avec des structures faibles et une corruption forte. C’était donc facile de s’implanter pour en faire une plate-forme de stockage et de redistribution.» «(…) la principale difficulté est de contourner la corruption des élites, policière, judiciaire ou politique. En clair, il est compliqué de mettre en place des structures de lutte antidrogue centralisée, lorsque l’entourage d’un chef d’Etat est mêlé à ce trafic.» (5)
Pour rappel, le défilé du 14 juillet 2010, «africain» a provoqué la colère d’anciens colonisés, responsables de l’opposition camerounaise. «C’est une insulte intolérable à la mémoire des héros et martyrs des luttes pour l’indépendance (…). Les peuples d’Afrique
n’oublieront jamais les crimes commis par les colonialistes», affirment-ils. Et de proposer qu’un défilé ait lieu à Addis-Abeba, la capitale de l’Ethiopie et siège actuel de l’Union africaine.(6)

Pour une alternance endogène
Voilà donc des pays en coupe réglée qui ne créent pas de la richesse, mais qui confient les richesses naturelles du pays aux multinationales occidentales qui, elles, ne transforment pas sur place. D’ailleurs, le nombre d’emplois est très faible par rapport aux recettes engrangées. Par contre, le port d’Abidjan est l’un des plus importants de la région! Les mêmes instances qui ont condamné Gbagbo aujourd’hui au profit de Alassane Ouattara, salueront demain la réélection d’autres tyrans. C’est cela la vision démocratique de l’ultralibéralisme. A l’évidence, il n’y aura pas, du fait des interférences continuelles de l’Occident, d’alternance endogène. La boutade de Jacques Chirac est, une fois de plus, d’une brûlante actualité. «Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent», disait Jean-Paul Sartre, en l’occurrence les dizaines de morts actuels en Côte d’Ivoire meurent pour des personnalités assoiffées de pouvoir et qui ne veulent pas passer la main. C’est là tout le drame de l’Afrique. Du fait des ingérences continuelles, les potentats au pouvoir se prennent pour des messies et à ce titre ils sont irremplaçables. Les successions sont généralement sanglantes et se règlent, soit par l’émeute, soit par le darwinisme. A quand une Afrique où l’alternance sera inscrite dans le marbre? La vraie richesse de l’Afrique, c’est cette jeunesse en panne d’espérance. Lors des rendez-vous traditionnels, des «sommets africains» où les dirigeants donnent l’impression de vivre sur une autre planète, déconnectés des aspirations démocratiques de liberté, de seulement vivre dans la dignité de leurs peuples.(7)
Les kermesses actuelles, le Nepad, l’évaluation entre les pairs, autant de poudre aux yeux des Africains harassés par la gabegie sans fin des gouvernants adoubés par l’Occident.

1. http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/37437
2. http://www.legrandsoir.info/l-afrique-nourrit-les-autres-le-grabbing-des-terres.html
3. http://reports.weforum.org/global-risks-2013/section-seven-online-only-content/data-explorer/
4. http://www.euractiv.com/fr/editionspeciale-industrie-europe/ue-redoute-la-hausse-de-exploita-news-517276
5. D.Servenay:L’Afrique noire, nouvel eldorado des cartels de drogue Rue89 03/07/2010
6. «Faire défiler nos soldats sur les Champs-Elysées est une insulte»: 707 2010 Le Matin Dz
7.C.E. Chitour: L’alternance au pouvoir en Afrique: L’ingérence continuelle de l’Occident

BHL en Libye, Hollande au Mali

Zouhir MEBARKI
Pas plus tard qu’hier, BHL s’est fendu d’une tribune au titre « Non, la Libye n’est pas responsable du Mali ». Il veut faire croire que ce n’est pas son action en Libye, aidé par Sarkozy, qui a permis aux terroristes d’investir le Mali…
Vous avez été nombreux, amis lecteurs, à vous interroger, cette semaine, sur l’intervention militaire française en cours au Mali. De sa différence avec celle qui a eu lieu en Libye. C’est pourquoi nous avons décidé de rappeler certains faits qui pourront aider à mieux comprendre les deux événements. Autant que nous le permettra cet espace, c’est le 13 février 2011 qu’a commencé la déstabilisation de la Libye précédée quelques jours auparavant par l’attaque d’une caserne dans la ville de Benghazi. Les médias parlent alors « d’insurgés » sans plus de précision. Des « insurgés » sortis de nulle part et à qui il aura fallu juste une petite semaine pour prendre le contrôle de cette ville. C’est dire que ces assaillants étaient bien aguerris. Bien formés. Le « coup » était donc préparé. Par qui et comment ? Replacer ce coup dans son contexte est indispensable. Pays voisin de la Libye, la Tunisie venait de vivre la chute du régime de Ben Ali, un mois auparavant. Une chute qui n’était due à aucun groupe armé mais à des manifestations populaires que l’ex-président tunisien n’avait pas su évaluer. La situation était des plus confuses après son départ pour l’Arabie Saoudite. Une situation qui avait pris de court Paris. Dans le même temps et dans l’autre pays voisin, des manifestations populaires avaient lieu à la place Tahrir au Caire.
Conséquemment à ces manifestations, Hosni Moubarak, président de la République démissionne un mois après ces manifestations soutenues, soit le 11 février 2011. Là non plus, aucun groupe armé n’est signalé. Comme pour la Tunisie, les événements en Egypte avaient surpris la France dirigée à l’époque par Sarkozy. Israël, pays limitrophe de l’Egypte, était très inquiet par cette tournure des événements qu’il, non plus, n’avait pas vu venir. C’est à partir de là qu’entre en jeu Bernard-Henri Lévy, faux philosophe mais vrai instigateur, de nationalité française, mais qui porte « en étendard sa fidélité au sionisme et à Israël ». Il s’implique dans la déstabilisation de la Libye « en tant que juif » clame-t-il. Une déstabilisation, aux allures de représailles, qui commence deux jours après la chute de Moubarak. Voilà ce que rapporte le magazine allemand Der Spiegel à ce propos : « J’ai un ami en France, qui est M.Sarkozy. Nous allons prendre l’avion demain et le président Sarkozy vous recevra au palais de l’Elysée ! » C’est BHL qui parle aux « rebelles » à Benghazi où il était présent dès le début des événements. Der Spiegel précise qu’au moment où BHL faisait cette « offre », il n’avait même pas prévenu Sarkozy. Il le fera un moment plus tard par téléphone satellitaire. Sarkozy demande un temps de réflexion. Deux heures plus tard, il rappelle BHL pour lui dire qu’il est d’accord pour recevoir officiellement à l’Elysée ses « rebelles » libyens.
Et c’est la chaîne publique française France 2 qui nous apprend que le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui se trouvait au même moment à Bruxelles, apprend la nouvelle… par la presse. La suite, tout le monde la connaît. Qui va des bombardements contre l’armée régulière libyenne jusqu’à l’assassinat de Gueddafi en passant par l’ouverture des arsenaux du pays qui ont fait le bonheur de tous les terroristes de la multinationale du crime. La Libye n’a, depuis, pas encore retrouvé ses « marques ».
Aussitôt finie sa « mission » en Libye, BHL entreprend la suivante en ciblant la Syrie pour tenter de lui faire subir le même sort que la Libye. Il n’a pas encore réussi ce deuxième coup. Jusque-là c’est clair. Il s’agit de régimes à abattre et de terrorisme à favoriser. Le maître de l’ouvrage étant BHL et le maître d’oeuvre Israël. Pour le Mali et pas plus tard qu’hier, BHL s’est fendu d’une tribune au titre « Non, la Libye n’est pas responsable du Mali ». Il tente de se justifier, (au passage il a la même considération pour l’Algérie que pour la Syrie) car il sait que les Français ne lui pardonneront jamais que les terroristes qu’il a armés puissent aujourd’hui tuer des militaires français envoyés par le président François Hollande défendre l’Etat malien. C’est toute la différence entre la politique qu’avait menée Sarkozy et celle de Hollande aujourd’hui.
Des lecteurs ont relevé, à juste titre, que l’action de Hollande dans le dossier syrien est différente de celle qu’il entreprend au Mali et ressemble plutôt à ce qui a prévalu pour la Libye. Sauf que Hollande a hérité du dossier syrien dont la déstabilisation a commencé en 2011 soit un an et demi avant son arrivée au pouvoir. Que l’Etat syrien a du répondant en termes militaires bien plus que le Mali. D’ailleurs, il résiste toujours. Que la Syrie bénéficie d’alliés de taille comme la Russie et la Chine. Que jusqu’à présent ce dossier est confiné à l’action diplomatique. Ceci pour dire qu’en politique « rester dans le cadre des résolutions de l’ONU » n’annonce pas forcément une intervention militaire. Des subtilités que cet espace ne suffit pas à développer. En espérant que cette petite « bougie » aura servi !
Zouhir MEBARKI