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25 avril 2024

L’autre facette africaine de l’intervention au Mali


L’autre facette africaine de l’intervention au Mali

Le 25 jan 2013

De pratique ancestrale dont-on se refaire de toujours en quête de vielle méthode à succès, il ressort que l’on ne porte pas la guerre chez autrui si l’on n’y convoite rien d’importance pour son propre mieux être. Il en est de même -des acolytes- qui de supposés soutien ne volent à l’entraide guerrière qu’en perception d’un juteux d’intérêts, fusent-ils divergents.

Formule mainte fois usitée
Ces épopées agressives et d’occupations ne sauraient l’être sans de préalable invocation de mobile émoustillant de bonne cause ou plus subtilement de rudoyant d’idéologie accompagnatrice telle que la diabolisation tapageur de l’adversaire incriminé d’être auteur des maux les plus méprisables. Et cela dans l’objectif qui n’est autre attente à nos jours, distinct de l’époque où le partage du butin de guerre suffisait de convoitise à attiser l’adhésion des masses, qu’à émouvoir de torture d’esprit jusqu’à adhésion -de répit- d’un grand nombre (manipulation des masses populaires) de la nécessité de porter la guerre. L’Afrique en est riche de cette pratique manichéenne, de toujours pas sanctionnée de réparation, qui pour tendre à justifier le renversement par l’agression française (Opération Caban 20/09/1979) d’un tel tyran, Bokassa en République Centrafricaine, ce dernier fut savamment accusé de massacrer son peuple délaissé et de pratique de cannibalisme à son endroit : alors qu’à la tête d’un Etat dont une grande partie des richesses exploitées échappaient aux finances publiques locales jusqu’à la manifestation de l’intention de ce dernier à les faire exploiter par d’autres voies (Libye et derrière elle l’URSS et Asie). Ou encore l’orchestration de supposée folie par l’effet conjugué de fougue de la jeunesse d’un autre, Thomas Sankara, dont l’empressement à sortir son pays du joug post colonial trahissait de haine la faiblesse des Hommes politiques d’autres territoires africains. Et que de coups d’Etats dirigés par les intérêts étrangers, sous la férule des relations de la nébuleuse FrançAfrique, n’ont qu’altéré l’émergence des sociétés africaines.
 
La saveur de l’intervention au Mali
Le Mali qui il y’a encore peu ne caractérisait guère une menace pour les intérêts étrangers car immensément désertique, à la population de loin menaçante de revendication souveraine en raison de l’entretien d’un niveau élevé d’analphabétisme (plus de 70%) et savamment flatté de modèle de démocratie pour l’ensemble de l’Afrique, se voit à nos jours et certainement pour bien longtemps pris dans une nasse de violence savamment orchestrée. En effet, le Nord-Mali, fortement désertique et fort pauvre en surface d’infrastructures de développement fut stratégiquement relégué à un sanctuaire pour des mécontents de toutes sortes de la sous région sahélienne. Sanctuaire privant de bénéfice d’envergure d’extraction des richesses enfouies les gouvernements locaux. Ainsi les mécontents qui point unis en revendication, n’étaient d’alors pas en possibilité de tirer profit des diverses et grandioses richesses souterraines, jusqu’à ce que ces derniers par le biais d’enrichissements tirés des rançons des rapts d’étrangers et trafic de stupéfiants dont sont tout aussi friand les étrangers, permettant l’achat d’armes, puissent bénéficier aisément (conséquence du concours français à l’armement des insurgés libyens) de moyens conséquents pouvant les conduire à contrôler les dits territoires et s’unissent contre toute attente.
 
L’occasion se trouva donc plus que belle à resurgir la bonne vielle méthode ancestrale visant à l’appropriation, plus subtile à nos jours, des richesses convoitées par justification d’une nécessité d’intervention agressive sous le mobile ou idéologie accompagnatrice de sauvegarde et de protection de l’entité territoriale souveraine malienne menacée d’implosion et de disparition par une horde sous le psychédélique fanatique religieux contraire à la morale humaine moderne.
 
La multiplication des intervenants aux profits divergents
Quand bien des mal intentionnés y verraient de la prétendue précipitée par l’urgence l’intervention française au Mali, un machiavélisme à multiples têtes et duquel se retrouverait l’échec de la campagne française de soutien aux pas moins fanatiques religieux insurgés syriens, il n’en restera pas moins que cette intervention directe prenne la voie d’une agression à teneur d’occupation qui se voudrait collective par l’invitation au partage de bénéfice d’avec les Africains.
 
Que de surprise d’entendre les Etats africains qui durant plus de huit mois avant l’intervention française renâclaient de solidarité à déporter des soldats au Mali, et qui depuis l’intervention française rivalisent d’annonce de mise à disposition d’Hommes au service de l’épopée française. D’enseignement la solidarité interafricaine tant vantée serait bien plus réelle d’avec ou d’appuie de  la France  !
Toutefois, il n’est de doute que l’engouement africain trouve excitation dans une rétribution en nature…qui ne saurait être autre chose que financier, car ces derniers n’ont le savoir faire pour l’exploitation à eux profitable des richesses enfouies dans le sol malien.
 
Pour ainsi dire,  la France  qui peut compter sur l’appui de la communauté internationale dans la prise en charge de ses dépenses militaires au Mali, en raison de sa faculté d’obstruction à toutes résolutions onusiennes, ne rencontrera certainement pas de difficulté à cela et intégrera volontiers selon convenance les dépenses supportées par ses acolytes dans cette campagne malienne. Quelles seront donc les conditions pour bénéficier du pactole de la compensation et de l’entretien des troupes au Mali ? De quoi faire miroiter de conséquentes rentrées financières aux Africains qui n’ont depuis lors pas entendu d’être tancer par  la France  pour exploser le quota de soldats qu’ils s’étaient, d’avant l’interférence française, promis de mobiliser pour s’interposer au Mali. Ainsi la force africaine (Mission internationale de soutien au Mali : Misma ) qui aurai du être de départ de 3000 Hommes, se porte d’intention à libre appréciation d’utilité et déploiement français à déjà 7000 Hommes : dont 900 pour le Nigeria qui en promettait du bout de lèvre qu’à peine 300 ; 500 (qui resteront sur place et assureront des questions de logistique) pour  la Côte  d’Ivoire qui n’en promettait rien ; 600 pour le Bénin qui n’en promettait difficilement que 300 ; minimum 500 pour le Burkina Faso qui n’en promettait que 200 à 300 ; 600 pour le Niger qui en promettait 250 tout au plus ; 2000 pour le Tchad qui souhaitait y aller seul à la condition d’être financièrement soutenu par la voie onusienne, etc.
 
Quand on sait le coût exorbitant de l’entretien d’un soldat hors de sa base (mission), et la croissance du coût en opération de guerre avec la conséquence de rente pour la famille en cas de décès. Nul doute que ces juteuses sommes seront allouées aux Etats qui auront la charge de les redistribuer en fonction de leurs règlements internes…quand on sait le traitement qui est donné aux soldats qui n’ont de cesse de se plaindre d’à peine toucher leurs émoluments dû, à tel point que la colère au Burkina Faso en mars 2011 conduit la garde présidentielle à tirer sur le palais présidentiel de Ouaga 2000.
 
Quand on sait la qualité des soldats africains, peu formés à des missions de guerre offensive, mais plus d’interposition, l’on ne peut que s’étonner du nombre que prétendre envoyer les Etats au point de s’interroger si ces derniers qui seront déployer au Mali seront bel et bien des ressortissants de ses Etats ou des mercenaires ! Il apparaît choquant que l’envolée participative des Africains au conflit maliens soit dirigée par de si basses quêtes au mépris de l’honneur, et gouvernée d’un désolent et méprisant par l’abandon de la direction de la conduite de la guerre (déploiement et des tâches afférentes)  à la force française.
Qu’en adviendra t-il par la suite
Il n’est de doute que pour mieux attendrir les cœurs de la justesse de son action et de la grandeur de sa générosité en contribution au mieux être des Africains et ici des maliens,  la France  qui y déploie actuellement au Mali près de 2300 militaires, soit plus de la moitié de son contingent au plus fort de sa présence de dix ans en Afghanistan, se lancera bientôt via ses entreprises et/ou des suppôts satellites africaines, dans des réalisations d’ouvrages publics tels que routes, écoles, dispensaires, etc., dans le Nord Mali délaissé depuis des lustres. Ce qui aura pour conséquence d’enraciner sa présence de protection sur de longues années, et ainsi conduira à l’exploitation future par ses soins (direct ou indirectement mais à son ultime profit) des richesses souterraines maliennes. Il n’est de doute que cela se fera en stricte légalité avec l’autorisation d’un nouveau gouvernement représentatif de la nation malienne, par la suite élu (légitimé), qui lui sera redevable de son existence comme le firent les américains en Irak qui se taillèrent ainsi la part du lion dans la reconstruction de ce pays.
 
Les militaires Africains pour peu qu’ils aient été pris en charge seront à ne pas en douter une caisse de résonance de contrainte une fois de retour de mission chez eux. Pesant de menace sur les dirigeants des pays qui les auront mis à la disposition française, et dont-ils ne bouderont pas par la suite servir les intérêts. L’interrogation reste à savoir si ces derniers resteront en place au Mali, si d’avenir par une circonstance exceptionnelle et imprévue  la France  venait à se dégager du Mali ?
 

Joseph TAPA

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