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23 avril 2024

Si Hollande a définitivement enterré Jaurès, 30 ans plus loin, les Hiérarques Verts ignorent l’écologie


lundi 10 février 2014
Agoravox France

Si Hollande a définitivement enterré Jaurès, 30 ans plus loin, les Hiérarques Verts ignorent l’écologie

A l’évidence, pour François Hollande, dont le parti auquel il doit sa promotion s’intitule encore Socialiste et si après ses études à HEC et à l’ENA il s’y engage, cela apparaît aujourd’hui plus comme un choix motivé par une ambition politique carriériste que par des profondes convictions idéologiques. Hormis une expérience d’enseignant d’économie à Sciences Politique de 1988 à 1991 et un court passage dans un cabinet d’avocat, l’intégralité de sa carrière a pour cadre la vie politique et le service de l’Etat, sur fond de gravissement des échelons du Parti socialiste… Il en est de même pour nos hiérarques d’EELV qui sont à l’écologie ce que le vitriol serait comme produit de soins au visage, en particulier leur chef d’orchestre Jean Vincent PLACE qui, après avoir débuté sa vie active comme assistant parlementaire de l’ex Député Maire de la Rochelle Michel CREPEAU, se révèle une caricature d’arrivisme politique. N’est-il pas parti pantoufler très rapidement et plus que confortablement au sénat en qualité de Président du groupe EELV. Cela s’est d’ailleurs fait au terme de négociations de boutiquier avec un PS particulièrement généreux avec les cadres du parti Vert et qui a agi, telle une mère maquerelle plaçant complaisamment ses filles de fort petite vertu dans tous les palais de la république.

HOLLANDE et le PS, un ‘’réquiem’’ définitif pour JAURES

Pour le Président de la République, sous un masque de mollasson avec son penchant guerrier, lui qui a ridiculisé la France lorsqu’il voulait bombarder Damas pour aller ensuite sur Téhéran et se rabat comme au temps des guerres coloniales sur le Mali et la Centre Afrique, son attachement déclaré à la « social démocratie » et au « « libéralisme social » ou encore son voyage Papal avec acceptation de la charge de chanoine de Latran alors que l’Eglise catholique est fortement mobilisée contre l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels, l’une des mesures symboliques de son gouvernement. Si certains en doutaient, aujourd’hui HOLLANDE a enterré définitivement JAURES …En ce temps là (1900) la population Mondiale se situait à 1,6 Milliards d’habitants, la France en comptait 38 millions, dont seulement un quart vivait en ville (25% contre plus de 85% aujourd’hui). Pour JAURES le socialiste, c’était une époque où il n’y avait ni prestations familiales, ni minima sociaux, ni indemnisation du chômage, ni congés payés, il n’y avait pas les 35 heures et les enfants travaillaient souvent à partir de 10 ans jusque à 12 heures par jour, il fallait créer les syndicats, conduire des luttes sociales terribles et surtout s’opposer à un conflit qui se dessinait et allait dégénérer en 1914 à l’immense boucherie que l’on sait. Contrairement à HOLLANDE le guerrier belliqueux, c’est d’ailleurs pour son action contre cette guerre que ce militant pacifiste fut assassiné. Pour aller conter fleurette et plus à une actrice, si tant est qu’il ait fait, ou pour ses déplacements Parisien, JAURES n’utilisait pas de scooter et ne portait pas de casque de motard… Mais il est vrai que cela n’avait pas encore été inventé…

Ere de glaciation environnementaliste sociale, sociétale libertaire, et de contorsions politiciennes pour la troïka des Verts en rupture avec les valeurs écologistes…

Quelques rappels historiques :

René DUMONT est la première grande figure de l’écologie politique en France. Militant tiers- mondiste réputé dans les années 1960, il s’intéresse aux questions écologistes développées par le rapport du club de Rome de 1972 et parvient à se présente à l’élection Présidentielle de 1974. Il bénéficie du soutien de la plupart des associations écologistes et obtient 1,32 %. René DUMONT n’a cessé de se poser en Malthusien et de mettre en évidence la problématique démographique. Dans la foulée, lors des élections Municipales de 1977 les listes écologistes obtiennent souvent plus de 10 % des voix, voire 15 ou 20 %, notamment dans les plus grandes villes, dont Paris. Malgré ces bons scores, le mode de scrutin à l’époque ne leur a pas permis d’avoir des élus. Au début, ces mouvements qui aspiraient à une profonde remise en question de la société ne se prononçaient pas pour la gauche ou la droite, car toutes deux marquées par le productivisme et un refus de prendre réellement en considération les questions environnementales. Et ce malgré la nomination dès 1971 d’un Ministre de l’environnement avec Robert POUJADE (Ministre délégué auprès du Premier Ministre chargé de la protection de la nature et de l’environnement du 7 Janvier 1971 au 1er Mars 1974 dans les Gouvernement Chaban-Delmas et Messmer) Ce Ministère étant souvent qualifié de Ministère de l’impossible…

Aux Présidentielles de 1981 Brice LALONDE se porte lui-même candidat comme candidat des écologistes après avoir battu lors des primaires Philippe LEBRETON, candidat du Mouvement d’Ecologie Politique (MEP), parti qu’il avait refusé de rejoindre à sa fondation. Il obtient 3,87 % des suffrages (1 126 254 voix) mais n’appelle pas à voter pour François Mitterrand au second tour

Le 28 Janvier 1984 à Clichy les deux organisations d’écologie politique les Verts parti écologiste issu le 1ER Novembre 1982 de l’assemblée générale qui a dissous le MEP (Mouvement d’Ecologie Politique) et les Verts confédération écologiste engageaient leur fusion. Le 28 Janvier 2014, les Verts ont fêté leurs 30 ans d’existence. D’un point de vue politique, quel bilan peut-on faire de ces trois décennies ?

Malgré quelques tribulations, pour les Verts et ensuite EELV depuis Novembre 2010, La ligne n’a pas vraiment évolué en 30 ans quant à ses fondamentaux idéologiques qui reposent essentiellement sur des valeurs environnementalistes teintées de social et de sociétal libertaire, plus ou moins prononcé suivant l’évolution politique. Certes il y a bien eu une évolution d’ordre stratégique, principalement au début des années 90, quand le parti est passé d’une stratégie d’indépendance « ni gauche ni droite », à une stratégie d’alliance à gauche. Du début de sa fondation jusqu’ à l’Assemblée générale de Lille en 1994, le parti refusait toute alliance de participation à un exécutif politique National, excepté lors d’élections territoriales locales, c’était la ligne défendue par Antoine WAECHTER, candidat aux Présidentielles de 1988 (1 149 897 voix 3,78 %). Mais à partir de 1994 lorsque le courant animé par Dominique VOYNET candidate aux Présidentielles de 1995 (1 010 738 Voix 3,32 %) et de 2007 (576 666 voix 1,57 %) qui défend aussi des valeurs sociales et sociétales libertaires se situant à la gauche du Parti socialiste devient majoritaire, elle parvient à convaincre les Verts de l’utilité des alliances pour parvenir au pouvoir. Les Verts décident dès lors de ne négocier des alliances électorales qu’à gauche exclusivement. En Octobre 1994 les opposants à cette stratégie quittent les Verts pour rejoindre le Mouvement Ecologiste Indépendant fondé à l’initiative d’Antoine WAECHTER qui reprend la ligne puriste du « Ni Droite, Ni Gauche », même si aujourd’hui elle souffre de quelques transgressions… Excepté dans quelques zones Régionales, le système électoral n’y aidant pas, avec ce choix stratégique du « ni droite, ni gauche » force est de constater que le MEI est aujourd’hui un parti politique marginalisé dans la vie politique Française.

La fusion ou l’apport d’Europe – Ecologie au Verts, la mouvance lancé par COHN BENDIT pour les élections européennes de 2009 et confirmé par une ‘’grand messe’’ du rassemblement des écologistes en Novembre 2010 à Lyon, n’a pas davantage changé l’orientation stratégique du parti, ainsi que ses fondamentaux environnementalistes sociaux et sociétaux libertaires aux formules remèdes passe partout, démocratie participative, truc ou machin citoyen, transition de ci, transition de là, Taxe pour ceci, taxe pour cela etc. et quand même ce serait nécessaire, la façon dont c’est appliqué cela produit les mêmes effets qu’un cataplasme sur une jambe de bois…

Mais à quoi servent les Verts au Gouvernement ?

Cette question de participation au gouvernement torture une majorité de Militants dont une partie, sans cesse croissante, parmi celles et ceux qui ont conservé quelques convictions écologistes, conteste cette initiative prise par une troïka qui a sacrifié l’écologie sur l’autel de ses ambitions… Alors qu’une autre partie, certes moins importante, déserte purement et simplement ce parti.

On ne peut donc reprocher à un parti de chercher à gouverner. Mais cela n’a de sens que s’il pèse vraiment. En l’occurrence, aucun des deux Ministres Verts (CANFIN et DUFLOT) ne peuvent démontrer qu’ils pèsent sur la politique gouvernementale, y compris en matière d’environnement. Leur présence les contraint même à une solidarité avec toutes les décisions du gouvernement, ce qui les conduit et conduit ce parti à valider des mesures dont on peut juger qu’elles sont inacceptables. On peut également considérer que ne pas prendre la responsabilité du ministère de l’Ecologie était dès le départ une erreur. On voyait ainsi échapper la possibilité de peser sur un des deux grands problèmes au coeur du défi écologique pour la France : l’ENERGIE et le MENAGEMENT du territoire en Luttant contre l’artificialisation des sols qui porte avec lui la question agricole et celle de la spéculation foncière. Le bilan de Mme DUFLOT est ici particulièrement décevant dès lors qu’elle a clairement fait le choix de favoriser la construction de logements, plaçant la lutte contre l’artificialisation des terres en objectif secondaire. Alors que l’habitat délaissé permettrait, par la rénovation ou sa mise en habitabilité, de loger rapidement plus de 1 200 000 familles qui sont à la rue ou en habitat insalubre sans de nouveaux empiétements au sol.

Pour justifier leurs contorsions politiciennes et leur maintien au gouvernement, les hiérarques d’EELV avancent deux arguments :
Un « Il vaut mieux être à l’intérieur qu’à l’extérieur, car ce que fait le PS et le Gouvernement, serait pire sans notre présence »…Et Blablabla…. Face à cette argumentation aussi stupide qu’absurde et aux protestations qu’elle soulève parmi les militants, ils se retranchent derrière l’alibi de la loi sur la transition énergétique qui sera préparée à l’automne prochain, au moins pour rester jusqu’à cette date …
Deux « Si l’on part, on affaiblit encore le PS, ce qui favorisera l’extrême – droite ».

En ce qui concerne la transition énergétique, ce qui s’est passé depuis plus d’un an autour du nucléaire comme la façon dont s’est déroulé le débat sur la transition énergétique devrait suffire à dessiller les yeux des plus naïfs. Mais il semble que l’amour du pouvoir rende aveugle. Quant à la menace de l’extrême – droite, si elle est réelle, elle découle essentiellement de la politique du Président de la République, de son Gouvernement et du PS, à laquelle s’associe de fait EELV. La poursuite de cette politique ne peut qu’accentuer le désaveu croissant de l’électorat.

Ne pas peser au gouvernement, mais y être présent, oblige d’ailleurs les parlementaires généreusement élus grâce au bon plaisir du PS à soutenir les actions parmi les plus nuisibles de ce gouvernement. En fait, EELV est victime du syndrome du python du à la stratégie du PS que François MITTERRAND avait déjà expérimenté, avec succès, dans les années 1980 lorsqu’il a accueilli des ministres communistes au gouvernement pour mieux étouffer ce parti. De même, François HOLLANDE a-t-il attiré des ministres Verts au gouvernement pour mieux les étouffer et par voie de conséquence semer le discrédit sur l’ensemble des écologistes. Contrairement à MITTERRAND ? François HOLLANDE et le PS après avoir étouffé les Verts vont disparaître avec eux de la scène Gouvernementale…

Peut-il y avoir un renouveau de l’écologie politique ?

De ce point de vue, le renouveau écologique doit venir de l’effort de pensée qui redonne à l’écologie sa fonction de vigie pour faire prendre conscience que la civilisation industrielle a franchi une nouvelle étape. Selon de nombreux scientifiques, elle s’est élevée au rang de force géologique capable de décider de l’avenir de la Terre. Par sa croissance démographique, avec une population qui passe de 1,6 milliards d’habitants en 1900 à plus de 6 milliards en 2000 et s’accroît d’un milliards supplémentaire en 12 ans dépassant les 7 milliards (2000 à 2012) un record, quand on sait que l’artificialisations des sols est d’environ 100 000 Km2 par an (en 40 ans cela correspond à la superficie des 28 pays de l’union Européenne). Notre empreinte sur l’environnement est telle que ses impacts se font déjà ressentir : hausse de la température du globe, « sixième extinction » des espèces, acidification des océans… Nous sommes ainsi rentré dans l’Anthropocène, « le nouvel âge des humains ». Loin d’être inéluctables, ces impacts sont déterminés par des choix politiques, économiques et idéologiques pris par une petite partie de l’espèce humaine.

« Nous ne sommes plus dans l’Holocène mais dans l’Anthropocène ! », lance le prix Nobel de chimie Paul CRUTZEN devant un parterre de scientifiques. C’était il y a 14 ans. Depuis, de plus en plus de scientifiques commencent à penser que nous avons changé d’époque géologique. De quoi s’agit-il ? L’histoire de la Terre est subdivisée en époques géologiques de plusieurs milliers à quelques millions d’années, chacune marquée par un évènement biologique, climatique ou sismique dont le sol, puis les couches sédimentaires, garderont la trace indélébile. Le Jurassique supérieur a ainsi vu l’apparition des premiers oiseaux, quand, 70 millions d’années plus tard, la fin du Crétacé entérinait la disparition des dinosaures. Nous vivons actuellement dans l’Holocène, commencée il y a 11 500 ans avec l’émergence de l’agriculture et la sédentarisation de l’être humain.

Or, ces mêmes humains, nous, sont aujourd’hui devenus une force géologique, influençant la faune, la flore ou le climat de la même manière que pourraient le faire les courants telluriques faisant dériver les continents. « L’empreinte humaine sur l’environnement est devenue si vaste et intense qu’elle rivalise avec certaines des grandes forces de la Nature, en termes d’impacts sur le système Terre », explique Paul CRUTZEN. L’avènement de cette puissante empreinte marquerait donc la fin de l’Holocène et le début de l’Anthropocène. Un nom issu du grec ancien anthropos, qui signifie « être humain », et kainos pour « récent, nouveau ». Un groupe de travail de l’Union internationale des sciences géologiques prépare un rapport pour savoir si cette nouvelle époque géologique doit être officialisée dans le tableau de l’échelle des temps géologiques. Il sera rendu en 2016. Lire la suite : (http://www.bastamag.net/Bienvenue-dans-une-nouvelle-ere)

Mais de tout cela, nos Thénardier de l’écologie, Mme DUFLOT et Mr. PLACE, ainsi que leur progéniture parlementaire avec leurs parents naturels, Président de la République, Gouvernement et PS n’ont que faire…

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