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29 mars 2024

Afghanistan : Le « feu ami » du bombardier nucléaire


Afghanistan

Le « feu ami » du bombardier nucléaire

Manlio Dinucci

 

Vendredi 13 juin 2014

La nouvelle selon laquelle 5 soldats étasuniens ont été tués par un « feu ami » en Afghanistan est beaucoup plus significative qu’il n’y paraît sur les médias. On a de fait évité de dire que les cinq –non pas simples soldats mais membres des forces spéciales (celles qui opèrent aujourd’hui dans la guerre secrète en Afghanistan)- ont été tués par erreur par un bombardier B-1 qu’ils avaient eux-mêmes appelé afin de détruire une position ennemie. Le B-1 Lancer, produit dans les années 80 à cent exemplaires, est un bombardier stealth d’attaque nucléaire, capable de voler sans approvisionnement sur plus de 12mille Kms. Avec la fin de la guerre froide, 68 ont été convertis pour transporter aussi des armes non-nucléaires, en particulier des bombes à fragmentation, des bombes à guidage GPS et des missiles cruise. Utilisé pour bombarder l’Irak en 1998 et la Yougoslavie en 1999, le B-1 a été massivement employé en Afghanistan depuis 2001 et en Irak depuis 2003. Dans une vidéo sur YouTube (B-1B Lancer Dropping Cluster Bombs, 8 nov. 2011), on peut le voir pendant qu’il largue des bombes à fragmentation sur un village afghan.
Etant donné que les B-1B Lancer peuvent transporter aussi des bombes et missiles nucléaires, leur utilisation dans une action guerrière réelle permet d’en améliorer l’efficience y compris pour un éventuel emploi dans une attaque nucléaire. La même chose se passe pour les bombardiers stratégiques étasuniens B-2 Spirit conçus pour l’attaque nucléaire : ils ont été utilisés avec des armes non-nucléaires dans les guerres contre la Yougoslavie, l’Irak et la Libye. Deux B-2 Spirit sont arrivés dimanche des USA dans la base anglaise de Fairford, se joignant à trois forteresses volantes B-52. « Le positionnement en Europe de bombardiers stratégiques           étasuniens –a déclaré l’amiral Haney, chef           du Commandement stratégique- renforcera l’interopérabilité avec nos alliés ».
Italie comprise, gardienne diligente de bombes nucléaires étasuniennes.

Article publié en version réduite vendredi 13 juin 2014 par il manifesto
http://ilmanifesto.info/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Le terme « feu ami » («  fuoco amico ») a notamment été utilisé, en Italie, après l’assassinat en mars 2005 de Nicola Calipari, agent du Sismi (services secrets italiens) : tué « par erreur » par une patrouille étasunienne alors qu’il escortait sur la route de l’aéroport la journaliste G. Sgrena, qui venait d’être libérée par ses ravisseurs. NdT.

 

 

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 Source : Marie-Ange Patrizio
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